Chapitre premier
être de produire un argumentaire propre à
séduire un nouveau public, en prenant en compte les besoins du
commendataire et les attentes culturelles du public cible.
La traduction se fait donc en fonction du skopos,
d'où la classification de cette théorie comme une théorie
fonctionnelle. Or, il ne s'agit pas de la fonction attribuée par
l'auteur du texte original, comme l'explique Guidère :
Mais il ne s'agit pas ici de la fonction assignée
par l'auteur original du texte source ; bien au contraire, il s'agit d'une
fonction prospective rattachée au texte cible et tributaire du
commanditaire de la traduction. En d'autres termes, c'est le client qui fixe un
but au traducteur en fonction de ses besoins et de sa stratégie de
communication.
(Guidère, 2016 : 74)
En effet, avant de traduire, le traducteur reçoit de la
part du commanditaire un cahier de charge, qui contient des informations sur le
texte cible, qui vont guider la démarche du traducteur. Mais il doit en
parallèle respecter les règles de cohérence et de
fidélité.
Plus tard, Vermeer a élargi sa théorie en
intégrant la typologie textuelle de Katharina Reiss. Comme l'explique
Guidère, il est important de classer le texte à traduire dans un
type de texte particulier, pour savoir les éléments à
conserver lors de la traduction :
Si le traducteur parvient à rattacher le texte
source à un type textuel ou à un genre discursif, cela l'aidera
à mieux résoudre les problèmes qui se poseront à
lui dans le processus de traduction. Vermeer prend en considération les
types de textes définis par K. Reiss (informatifs, expressifs,
opérationnels) pour mieux préciser les fonctions qu'il convient
de préserver lors du transfert.
(Guidère, 2016 : 75)
En somme, le skopos, le but ou l'objectif de la traduction,
est donc la base de cette théorie. C'est le skopos qui va
déterminer les méthodes de traduction et les stratégies
à utiliser par le traducteur, pour arriver à un résultat
adéquat.
16
Chapitre premier
I.3. Les procédés de Vinay et
Darbelnet
Afin de guider l'activité traduisante et
résoudre quelques problèmes de traduction, Jean-Paul Vinay et
Jacques Darbelnet, proposent sept procédés de traduction dans
leur ouvrage intitulé « la stylistique comparée du
français et de l'anglais », paru en 1958.
Ils ont assez contribué à l'évolution de
la traduction. C'est pourquoi nous jugeons utile de les exposer
brièvement.
Les sept procédés sont classés dans deux
types de traduction, la traduction directe et la traduction oblique.
? Les procédés de traduction directe, on y trouve
trois :
I.3.1 L'emprunt
Consiste à utiliser un mot ou une expression du texte
source, dans le texte cible.
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