Chapitre premier
En outre, un traducteur audiovisuel doit tenir compte dans sa
stratégie de traduction les gestes et les expressions faciales des
personnages, de la musique, ainsi des écritures comme les noms des
magasins, les titres de journaux, etc.
Les contraintes que nous venons de citer, montrent à
quel point la traduction d'une oeuvre audiovisuelle peut être difficile
pour le traducteur, et nous mènent surtout à chercher des
solutions pour les contourner. À cet égard, nous allons aborder
les deux théories que nous allons servir comme solution traductologique
dans le deuxième chapitre, il s'agit de la théorie du skopos et
des procédés de Vinay et Darbelnet.
I.2. La théorie du skopos
Skopos est un mot grec qui signifie la visée,
le but ou la finalité, en traductologie il désigne une
théorie développée par Hans Vermeer, en collaboration avec
Katharina Reiss, en 1978.
Cette théorie se concentre sur l'objectif de la
traduction et met en avant l'idée que chaque texte a un but et un public
cible qui lui est propre. C'est-à-dire, avant de commencer à
traduire, il faut savoir pourquoi et pour quel objectif le texte source doit
être traduit. Les stratégies employées par le traducteur
doivent être choisies en fonction de la visée du texte cible, que
Vermeer appelle le translatum.
Le traducteur se retrouve, selon Vermeer, investi du
pouvoir de transformer un texte réduit à une « offre
d'information » en un texte cible répondant au skopos qui lui a
été assigné. Il peut le modifier, éventuellement
procéder à des retraits, à des ajouts ou à une
réorganisation du contenu, lui imprimer sa marque, à condition de
rester cohérent avec ses impératifs de communication envers le
destinataire et certains impératifs de fidélité
dérivant directement du skopos négocié avec le
commanditaire, c'est sa propre connaissance des deux langues et cultures en
présence, ainsi que du sujet traité, et sa propre
subjectivité qui lui font choisir une stratégie et recréer
un texte.
(Lavault-Olléon, 2008 : 13)
De ce fait, la théorie du skopos ne prescrit
aucune méthode, mais laisse le choix au traducteur des fins et des
moyens. En d'autres termes, c'est en fonction de la finalité du texte
qu'une méthode va être choisie. Dans le cas d'un discours
touristique, la tâche du traducteur va
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