Disparités régionales en matière de scolarisation en Guinéepar Mamadou Dian Dilé Diallo Université Yaounde II - DESS 2003 |
5.1.3.2.Milieu ruralComme pour le milieu urbain, des disparités existent entre les individus ruraux des différentes régions6(*). Les tendances observées dans ce modèle sont semblables à celles que nous avons observées au niveau global (ensemble du pays). Les enfants résidant en milieu rural en Basse Guinée ont, 2,74 fois plus de chances d'être envoyé à l'école que leurs camarades de la Haute Guinée. Ceux de la Moyenne Guinée, ont 1,64 fois plus de chances d'être scolarisé que les enfants de la Haute Guinée. Les enfants de la Guinée Forestière qui avaient moins de chances que ceux de la Haute Guinée dans le modèle urbain ont 132 % plus de chances de fréquentation scolaire que les enfants de la Haute Guinée. Contrairement au modèle urbain, ici, le sexe de l'enfant et celui du chef de ménage sont significatifs. Les garçons, ont, 13 % plus de chances d'être scolarisé que les filles. Les enfants issus des ménages dirigés par des femmes ont 43 % plus de chances d'être scolarisé que les enfants vivants dans les ménages dirigés par des hommes. Le fait que les filles soient plus sollicitées pour la garde des enfants en bas âge pourrait expliquer leur sous scolarisation par rapport aux garçons. Les variables socio-économiques restent comme dans le modèle urbain, les plus significatives. Les enfants des femmes sans niveau d'instruction ont 2,56 fois moins de chances d'être scolarisé que ceux des femmes ayant un niveau primaire et 5 fois moins de chances d'être scolarisé que les enfants dont les mères ont un niveau secondaire ou plus. Les enfants des femmes travaillant dans l'agriculture ont au, 14 % moins de chances d'être scolarisé que les enfants des femmes commerçantes et 65 % moins de chances que ceux des femmes travaillant dans l'administration. Les enfants des ménages pauvres ont 32 % de chances en moins d'être scolarisé que les enfants des ménages riches. La religion est aussi un facteur discriminant de la scolarisation dans ce modèle d'analyse. Les enfants de mères non musulmanes ont 51 % plus de chances d'être scolarisé que leurs camarades dont les mères sont musulmanes. Les individus vivant en milieu rural seraient donc les plus conservateurs car la religion n'était pas significative dans le modèle urbain. Les variables âge du chef de ménage, taille du ménage, état matrimonial de la mère et statut de résidence du conjoint, se sont révélées non significatives dans ce modèle d'analyse aussi. Tableau XVIII : Effets nets des caractéristiques des enfants, des ménages, des caractéristiques socio-économiques de la mère et de la religion de la mère, milieu rural
* 6 Les habitants de Conakry étant tous considérés comme urbains, la région de Conakry ne figure donc pas dans ce modèle. |
|