2.1.4. Les facteurs
socio-économiques
Parmi les facteurs socio-économiques susceptibles
d'influencer l'individu dans sa décision de scolariser ou non ses
enfants, on cite généralement le niveau d'instruction,
l'occupation, le revenu, le niveau de vie du ménage.
2.1.4.1. Le niveau d'instruction du chef de ménage
Plusieurs études ont montré l'importance du
niveau d'instruction du chef de ménage sur la scolarisation des enfants.
Plus le chef de ménage est instruit plus il y a de chance que les
enfants le soit également.
(CLEVENOT & PILON, 1996)et(LlOYD & BLANC, 1996)ont
constaté que plus le niveau d'instruction du chef de ménage est
élevé, mieux les enfants sont scolarisés. (DE-VREYER,
1993)étudiant la demande scolaire en Côte d'ivoire, trouve qu'au
niveau national, une année supplémentaire d'éducation chez
le chef de ménage se traduit par une augmentation de près d'une
année chez l'enfant. Au Sénégal, (CLEVENOT & PILON,
1996) ont trouvé que les filles qui ont les deux parents instruits ont 6
fois plus de chance d'être scolarisées que celles de parents
analphabètes. Mieux, ils affirment que l'éducation de la
mère paraît plus déterminante que celui du père pour
la scolarisation des enfants.(MONTGOMERY, KOUAME, & OLIVIER, 1995)sont
parvenus à un résultat identique dans le cas du Ghana. En
revanche, ces auteurs ont trouvé qu'en milieu rural ivoirien, le niveau
d'instruction de la mère avait des effets faibles sur la scolarisation
des enfants. (SHAPIRO, 1999) pour sa part a trouvé que dans le cas de la
ville de Kinshasa, le niveau d'instruction du père a un effet positif
sur celui de la fille. Les chefs de ménage ayant un certain niveau
d'éducation ont plus de compétence pour soutenir leurs enfants
dans leurs études et ils parviennent à insuffler à ses
enfants des ambitions scolaires et professionnelles élevées.
(WAKAM, 2002)a dans le cas du Cameroun constaté que le
niveau d'instruction du chef de ménage tend davantage à favoriser
la scolarisation des filles que celui des garçons dans les
ménages dirigés par les femmes et la scolarisation des
garçons dans les ménages dirigés par les hommes.
2.1.4.2. L'activité du chef de ménage
Certains types d'activités se prêtent beaucoup
plus au travail familial, augmentant les risques de recours à la force
de travail des enfants. En effet, les enfants appartenant à des
ménages dont l'activité du chef permet difficilement
l'intégration d'autres membres du ménage (à savoir :
les salariés des entreprises du secteur moderne ou de l'administration
publique), fréquenteraient l'école dans de plus larges
proportions. Alors que les enfants appartenant aux ménages où le
chef est un travailleur indépendant oeuvrant le plus souvent dans le
secteur informel seraient plus exposés au risque de travailler, donc de
ne pas fréquenter l'école. Pour (MARCOUX, 1994a), ceci s'explique
par le fait que le chef de ménage salarié peut difficilement
compter sur la participation d'un enfant à son activité
économique afin d'augmenter son rendement ou encore, le revenu de son
travail. Cela ne sera toutefois pas le cas du travailleur indépendant
qui pourra espérer une augmentation de ses gains monétaires en
intégrant un enfant dans la chaîne de production qu'il
contrôle. De même, il est logique qu'un commerçant tente
d'accroître ses bénéfices en vendant sur autant de
marchés qu'il a d'employés.
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