1.2.2.3 L'organisation sociale
Sur le plan social, les sociétés de la
forêt en général et les Ewondo de Nkolndongo qui
nous préoccupent en particulier, sont des sociétés
lignagères. En dépit des variantes dialectales de leur langue
commune qui permettent de distinguer les différentes ethnies entre
elles, le clan ou le lignage constitue un critère de reconnaissance et
d'identification des individus à l'intérieur d'une même
ethnie. Ainsi, à l'intérieur de chaque tribu, pour essayer de
définir le lignage d'un individu, on pose par exemple la question
suivante: esoa ane dzoe ya? qui signifie littéralement ton
père s'appeler comment? Et, de façon littéraire pour
demander comment s'appelle ton père? Puis ton grand-père et si
possible ton arrière grand-père? Parfois, c'est plutôt la
question suivante: one man dze?, qui signifie littéralement tu
es fils de quoi?, c'est-à-dire, tu es descendant de quel groupe? Toutes
ces questions sont identiques car elles cherchent à découvrir le
groupe d'hommes revendiquant une parenté ou un ancêtre
éponyme auquel chaque individu appartiendrait. Dans le cadre de
l'alog, « pêche à l'écope »,
les femmes allaient chercher du poisson en saison sèche alors que les
hommes pratiquaient du piégeage.
I.2.2.3 L'organisation économique
Le grand groupe Pahouin au sein duquel se trouve
l'ethnie Ewondo, est essentiellement fait d'agriculteurs. Deux principaux types
d'agriculture y sont pratiqués: l'agriculture vivrière et
l'agriculture de rente.
I.2.2.3.1 Les cultures vivrières
En ce qui est de la culture vivrière, dans le grand
sud forestier où se trouve localisée les Ewondo et d'autres
ethnies, le climat équatorial et la faible densité
démographique font prédominer la culture des tubercules tels que
le manioc, le macabo, l'igname et la banane plantain, avec des nuances
régionales. Certaines cultures ont localement une importance
particulière: ces le cas des arachides et surtout du manioc chez
les Ewondo. Notons qu'il existe de nouvelles cultures telles que le
maïs et l'exploitation des produits forestiers non ligneux comme le
« djansan », l' okok et le mango .
En terme de boisson, le vin de palme et l'odontol sont
prisés. Dans cette boisson fermentée d'une semaine, on y ajoute
de l'écorce essok et du ndong pour le
traitement de plusieurs maladies vénériennes telles que la
syphilis et le chlamydia. Il sert aussi de potion de nettoyage de l'appareil
génital pour les femmes désirant concevoir.
I.2.2.3.2 Les cultures de rente
En ce qui est des cultures de rente ou celles à
commercialiser, les populations ewondo cultivent surtout le cacao. Le maïs
et l'arachide y sont ajoutés comme produits destinés aussi
à la commercialisation. De nos jours, l'exploitation forestière
est aussi un important facteur de développement. La transformation des
tubercules de manioc en bâton de manioc. L'exploitation et la
commercialisation de l' okok . Par ailleurs, les contraintes
de la famille, la parenté et bien d'autres pratiques sont autant de
mécanismes égalisateurs qui annulent les possibilités
d'accumulation. Certes, des initiatives à caractère
économique apparaissent de plus en plus dans cet univers culturel.
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