4.3.8. LES EMPRUNTS
L'emprunt est un procédé de traduction qui
consiste à ne pas traduire et à laisser tel quel un mot ou une
expression de la langue de départ dans la langue d'arrivée. Il
est particulièrement pratique lorsqu'il n'existe pas de terme
équivalent dans la langue cible. Cela permet également de situer
clairement un texte dans son contexte culturel par l'intermédiaire du
registre de vocabulaire utilisé. Dans notre corpus, les cas d'emprunts
concernent uniquement les mots Yésu, alléluia, Yawé,
et Satan. Le traducteur a eu recours au calque, à
l'équivalence et à la collocation dans la plupart des cas.
4.3.9. LA CHANTABILITÉ
La chantabilité, en traduction musicale, est un
critère aussi pragmatique que logique. Parce que la traduction sera
chantée et non lue, il est important que l'on puisse comprendre le
contenu du texte du premier coup. Le chant devrait être
exécuté de façon naturelle et convaincante. Comme
l'explique Peter Low (2005) : « It must function effectively as an oral
text delivered at performance speed - whereas with a written text the reader
has a chance to pause, reflect or even re-read. » Plusieurs aspects sont
à prendre en compte dans la production d'un texte chantable.
Premièrement, le traducteur devrait trouver des mots faciles à
prononcer. Il s'agit en général de mots qui ne contiennent pas
beaucoup de consonnes successives. S'il fallait s'en tenir à ce
critère, l'on peut dire que le shüpamom est naturellement chantable
parce qu'il n'est pas très fréquent de trouver plus de deux
occlusives successives dans les mots. Les difficultés de prononciation
concernent généralement les combinaisons/gb/ et /kp/ comme dans
gbîme (gloire) et kpèn (esclavage).
Deuxièmement, le traducteur des chansons doit essayer
de placer des voyelles longues sur des notes longues et des voyelles
brèves sur des notes brèves.
Ti- ta, yua a ntùn tù
ntù a yi
Un dernier aspect important mentionné par Peter Low est
l'accentuation des mots par la musique préexistante. Certains mots dans
une chanson sont accentués parce qu'ils sont chantés plus haut ou
plus fort. Selon Low (2005), le traducteur devrait essayer de faire tomber
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l'accent sur les mêmes mots dans la traduction, parce
que «the sequential focus of the line will be altered and the musical
highlighting will fall on a different word», ce qui aurait des
conséquences pour le sens du texte. En musique, nous il y a aussi des
accents, appelés temps forts et temps faibles. Dans une mesure à
4 temps, le premier est fort, le 3è est à demi-fort et les autres
sont des temps faibles. Le mariage des mots à une mélodie, la
prosodie, nécessite donc une compréhension et une
sensibilité à ces deux principes. Quand ce mariage a lieu, le
chant devient beaucoup plus naturel.
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