4.3.7. LES PARAPHRASES
Le Dictionnaire Le Littré 2.0 définit
la paraphrase comme le Développement explicatif, plus long que le
texte ou que la simple traduction du texte. En d'autres termes, on peut
parler de la formulation différente d'un énoncé sans
altération de son contenu. Cependant, il est difficile de tracer une
ligne de démarcation nette entre paraphrase et traduction, si nous
partons du postulat selon lequel toute traduction est d'abord paraphrase.
Toutefois pour Franzon (2008), la paraphrase est assimilable à
l'adaptation ou la traduction libre. Le traducteur remplace la
réalité sociale ou culturelle du texte de départ par une
réalité correspondante et plus adaptée au public du texte
d'arrivée. Par conséquent, il utilise des formes plus explicites
et plus étoffées pour relever les nuances avec
précision.
85
35
30
25
20
15
10
0
5
21 20
5
3
16
Nombre de vers Paraphrases
9 8
20
12
12
20 20 19
16
24 24 2424
32
32
Figure 9: graphique de représentation des
paraphrases dans les traductions.
L'exploitation des résultats dans la figure 9 nous
permet de déduire que sur un total de 208 vers traduits, 153 sont des
paraphrases. Le pourcentage d'adaptation dans les chants traduits est donc de
72 %, soit les 3/4 du corpus. Nous pouvons conclure que les paroles sont plus
des adaptations. Les exemples suivants nous montrent que la paraphrase peut
aller d'un simple vers à toute la strophe.
Exemple 13 : les paraphrases en traduction
(1) SAF 143.
Conduis-nous de jour en
jour&&&&&&&&&&&&&&&Pe
nshî wü ne nom ne shü ~,
Et de victoire en victoire, Ngét pü pe
nkù nton pit tone
(2) SAF.289.
A toi seul je veux être Me
&&&&&&&&&&&&&&&&&&.nà
nzon kù ghùtne yu
Et pour l'éternité. Fù' pu ne
fù' ngùe' nkéé.
(3) SAF.321.
Non, ta loi n'est point pénible
&&&&&&&&&&&&&&Yésu
Kristo ka tûme a
Pour quiconque est né de toi; Nda kpên ûe
n'ka pe ntùm a,
Toute victoire est possible Ngér a me mon, mbém
ne me mi
86
À qui combat avec foi. M'a pe tue kpu n'tue
nshir
Seigneur, dans ta forteresse, Alléluya ! m'a tue
wume
Aucun mal ne m'atteindra; Alléluya ! njem
Yésu.
Si je tremble en ma faiblesse, Ntù a na nkù
nshi' ndùm lùme
Ta droite me soutiendra. Mbéére Tita yü
Yésu
(4) SAF.262.
Ton sang versé me
blanchira&&&&&&&&&&&&&&Mo'
Nyinyi ndi ', a li na wu,
Ton Saint-Esprit m'affranchira, Ngâ-wume pùen
pit nkù ndi wu
Ta richesse m'enrichira, M'a nkù nzé tu
mànjé po n'u.
O mon céleste Maître ! Ka m'bua' mo' ndi mon
u.
Dans (1) le traducteur a traduit le verbe conduire par
shî qui a le sens de protéger ou de surveiller. Il aurait
pu utiliser verbe shâre (accompagner, conduire). L'expression
Ngét pü pe nkù nton pit tone est typiquement
culturelle. Elle vient de l'expression figée yin ma' pit ntôn
(faire la guerre et la gagner). Le mot éternité en
(2) n'a vraiment pas d'équivalent en shüpamom. Il est
généralement traduit dans les textes religieux bamoun par
nkunku, mais l'idée de ce mot est paraphrasée par
Fù' pu ne fù' ngùe' nkéé (en temps de
joie et aussi en temps de peine). Une traduction à l'envers de (3) et
(4) nous montre que les strophes ont purement et simplement été
réécrites.
Yésu Kristo ka tûme
a&&&&&&&&&&&&Jésus
Christ m'a affranchi
Nda kpên ûe n'ka pe ntùm a, de mes
souffrances
Ngér a me mon, mbém ne me mi et a fait de moi
son enfant
M'a pe tue kpu n'tue nshir ma place sera auprès de
lui
Alléluya ! M'a tue wume alléluia ! Je
vivrais
Alléluya ! njem Yésu. Alléluia !
Grâce à jésus
Ntù a na nkù nshi' ndùm lùme mon
âme est en joie
Mbéére Tita yü Yésu dans le
seigneur
Mo' Nyinyi ndi', a li na
wu,&&&&&&&&Tu es le seul Dieu vivant
Ngâ-wume pùen pit nkù ndi wu le Dieu
libérateur
M'a nkù nzé tu mànjé po n'u. et
Dieu de mon salut
Ka m'bua' mo' ndi mon u. Car je suis aussi ton enfant
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