4.3.3. L'ADDITION ET L'OMISSION
Traduire, c'est transmettre fidèlement le message. Mais
l'omission de certains mots clés ou l'ajout des mots qui n'ont rien
à voir avec le texte de départ pourrait modifier le sens du
message transmis. Il est question ici d'évaluer l'ajout des mots dans le
texte traduit ou l'omission des mots du texte source dans le texte traduit.
Cependant, il est difficile de faire la démarcation entre le concept
d'addition/omission et une paraphrase. Nous avons considéré comme
adaptation ou paraphrase les cas où les mots sont omis ou ajoutés
, mais dont le sens est rendu fidèlement dans la traduction.
Exemple 5 : additions
1- J'ai soif de ta Présence - Yésu
nji u lo' njâ a (SAF 184)
2- Chaque jour à chaque heure - Ngu
liénjù, ngu fù' mentén
(SAF184)
Exemple 5 : omissions
3- Conduis-nous de jour en jour - Pe
nshî wü ne Kom ne shü' (SAF 143)
4- Esprit saint, Esprit d'amour - Kù
Yîéne Tâta Nzènkét. (SAF 143)
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Dans (1) l'addition est marquée par le nom
Yésu. La traduction exprime bien l'idée de manque, mais
le message aurait été incomplet si le nom Yésu n'y
figurait pas. Dans l'énoncé (2), mentén est un
ajout résultant de la collocation imposée par le changement
d'optique dans la traduction. En fait le texte original parle de chaque jour en
particulier, tandis que la traduction parle de tous les jours.
L'énoncé (3) est une adaptation, car l'expression ne om
ne
shü' veut littéralement dire de jour
comme de nuit. Le traducteur a surement opté pour cette expression pour
respecter le génie de la langue et pour harmoniser le nombre de syllabes
du vers source et du vers cible. Nous considérons (4) comme omission
parce que l'idée d'amour n'est exprimée ni dans le vers, ni dans
la strophe. Les figures 4 et 5 présentent respectivement le nombre
d'additions opérées dans les textes traduits et les omissions du
texte source.
240
220
200
180
160
140
120
100
40
80
60
20
0
132
0 0 2 3 0 0 0 0
106
90
Nombre de mots Additions
103
70
119 112
179
141
10
210
0
Figure 4 : graphique de représentation des
additions dans les textes cibles.
La figure 4 nous indique que l'addition est quasi inexistante
dans la traduction de chaque chant. Dans l'ensemble, 14 mots sont des ajouts
sur un total de 2382 mots. Dans Yésu nji u lo' njâ a,
c'est le nom Yésu qui a été ajouté au premier vers
pour compléter le sens du vers. Le vers Mbiep mon
ngâ-rayé dans la première strophe du chant
Pùen-pî, pe ténî ntû ntâ pit est
un ajout puisque les trois autres vers de la même strophe traduisent
déjà complètement
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le message de la première strophe du chant Le
signal de la victoire. Le nombre d'additions s'élève
à 10 dans Yukiéme shu lùet kù Yésu
car c'est le nombre de fois qu'Alléluia et Yésu
ont été employés alors qu'ils ne figurent pas dans le
chant original. Après l'analyse des additions dans les chants traduits,
nous nous sommes intéressés aux mots omis dans la traduction en
shüpamom.
180
160
140
120
100
40
80
60
20
0
112
99
1 1
94
90 93
Nombre de mots Omissions
18
0
78
22
100
2 0 0
148
135
0
161
19
Figure 5 : graphique de représentation des
omissions dans les textes sources.
La figure 5 présente les résultats auxquels nous
sommes parvenus. Au total 63 mots sont omis dans un corpus de 1110 mots. Les
chants J'ai soif de ta Présence, Que tout genou fléchisse
et Seigneur je n'ai rien à t'offrir, ont des nombres
élevés de mots omis parce qu'ils ont chacun une strophe non
traduite. Dans Seigneur, je n'ai rien à t'offrir, le traducteur
a préféré reprendre le même refrain laissant ainsi
non traduit le dernier vers de chaque strophe. En bref, nous remarquons que
l'addition et l'omission sont rares dans les chants.
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