4.3.1. DISPARITÉ MOTS/SYLLABES POUR UNE HARMONIE
RYTHMIQUE
Selon le Pentathlon principle de Low cité par
Franzon (2008),« in a song, the music has its particular rhythm
that determines the rhythm in which the ST will be performed. The translator's
duty to the composer requires a high degree of respect for this pre-existing
rhythm. » Le musicotraducteur doit essayer de maintenir le plus possible
le rythme du chant originel. Il doit chercher à maintenir le plus
possible le même nombre de syllabes que dans les phrases originelles.
Cependant, cette opération n'est pas toujours facile. Il arrive que le
traducteur varie un peu dans les notes musicales, mais la mélodie reste
la même. Pour pouvoir obtenir le même rythme que dans le chant
originel, plusieurs stratégies se présentent au traducteur. Il
peut, par exemple, ajouter, répéter ou omettre un mot. D'autres
aspects qui jouent un rôle en ce qui concerne le rythme sont l'intonation
et l'accentuation. Le traducteur devrait toujours essayer de placer les
syllabes naturellement accentuées sur des notes accentuées. C'est
un problème considérable pour le traducteur des chants
français en shüpamom. Notons qu'en français, l'accent tombe
naturellement presque toujours sur la dernière syllabe. Pour pouvoir
répondre aux exigences du critère de rythme, le traducteur doit
donc souvent chercher des mots shüpamom dans lesquels l'accent tombe sur
la dernière syllabe. Le traducteur doit également tenir compte
des pauses dans la musique : une pause ne peut pas tomber au milieu d'un
mot.
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La figure 2 ci-dessous présente à quel point se
situe l'écart entre le nombre de mots et les syllabes des textes sources
et cibles.
45
40
70
65
60
55
50
35
30
25
20
15
10
0
5
55 55
52 52
25 25
Nombre syllabes Nombre de mots
52 52
26 26
60 60 60 60
54 54
63 63 61 61
Figure 2 : graphique comparatif des mots et des
syllabes
Nous nous sommes limité aux premières strophes
et au choeur, car chaque chant garde la même mélodie du
début à la fin. Le nombre de syllabes dans chacun des vers des
textes sources (en vert) est exactement le même que celui des textes
cibles (en jaune), contrairement au nombre de mots qui diffèrent
légèrement. Le shüpamom utilise des mots relativement plus
courts. Pour garder le même nombre de syllabes, le shüpamom a
surtout fait recours à la diérèse.
Exemple 4 : harmonisation des syllabes par
diérèse. SAF 321
Oh /! Com/bien /j'a/i/me /ta /loi ! (5mots/ 8syllabes) A/ ka'
/nkù/ mb/u /yu /kên /wa.(7mots/8syllabes)
SAF 262
Et /qui /sans /to/i/, ne/ peut/ gué/rir (7mots/9syllabes)
Gbùe/'nzén/ ma/ ghù/e'/ ne
/pun/tù /u, (7mots/9
68
SAF336
Mon/ coeur /jo/yeux/, plein /d'es/pé/ran/ce,
(5mots/9syllabes) Ti/ta/, yua/ a /ntùn /tù/
ntù/ a/ yi (7mots/9syllabes)
SAF 289
D'of/frir/ à/ Jé/sus/-Christ, (4mots/6syllabes)
Pua/ ntù/ a/ ne/ Yé/su
(4mots/6syllabes)
SAF397
Que/ Dieu/, pour/ mon/ coeur /las/sé, (6mots/6syllabes)
Pe/fa/ ntù /a /yié/ ré/ni (5mots/6
syllabes)
SAF 262
Et /qui/ sans/ to/i/, ne /peut/ gué/rir (7mots/9syllabes)
Gbùe/'nzén/ ma/ ghù/e'/ ne/
pu/ntù /u,(6mots/9syllabes)
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