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Historicité et traduction musicale dans yà¹opnke pà¹en kristo me shà¼pamom : essai d'évaluation

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par Christophe Dumas Ngampeyou
Université de Yaoundé 1 - Master en Traduction 2016
  

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3.5. LES PARAMÈTRES LINGUISTIQUES

La musique a une forme instrumentale et verbale. L'aspect verbal inclut un système de parole et d'éléments linguistiques. Le musicotraducteur doit donc impérativement connaître et comprendre la langue source, c'est-à-dire la langue dans laquelle est écrit l'air de musique qu'il doit traduire. Ceci est d'autant plus important que le domaine religieux utilise une terminologie qui lui est particulière et se distingue de l'usage du vocabulaire général. La structure syntaxique, le choix des mots, la phraséologie, la collection, les usages et autres formes de rédaction des textes religieux et de la musique religieuse respectent une déontologie et suivent un protocole prédéfini qui existe et est d'ores et déjà utilisé depuis la traduction de La Bible. Le musicotraducteur doit donc connaître cette langue consacrée et disposer d'une documentation ou d'une terminologie de référence fournie par les Bibles, les livres de psaumes, de lecture et de prière.

Au même titre que la langue source, le musicotraducteur doit avoir une maîtrise de la langue cible, de ses tournures linguistiques et de son génie. La traduction des cantiques étant un domaine technique de la traduction, en général, et de la traduction musicale, en particulier, le musicotraducteur doit privilégier le recours à la terminologie religieuse cible au détriment de son vocabulaire général qui peut, dans une certaine mesure restreinte, être consulté pour référence. La traduction des cantiques en shüpamom demandera au musicotraducteur de consulter toute documentation religieuse en langue bamoun, lorsque les pièces à traduire sont dérivées ou inspirées des passages bibliques spécifiques. Par exemple, les cantiques 25 et 26 de SAF sont respectivement inspirés des Psaumes 68 et 36 de La Bible. Les traductions de ces deux chants devront, afin de demeurer thématiques d'une part, recourir au livre des psaumes.

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D'autre part, tous les aménagements supplémentaires relatifs au besoin de fidélité ou de recréation devront s'opérer sur la base des références bibliques consacrées en langue bamoun.

3.5.1. LE STATUT DES LANGUES

L'exercice de traduction, qui se pratique toujours entre deux langues, peut impliquer deux langues de même statut, tout comme il peut réunir deux langues de statuts différents. Ainsi, l'on peut traduire de l'anglais vers français, ou du medumba vers le shüpamom, tout comme l'on peut le faire en sens inverse. Connaître le statut des deux langues est très important pour le musicotraducteur. Cette approche lui donnera la possibilité de définir une attitude précise à adopter face à celles-ci. En effet, traduire de l'anglais vers le français ne demande pas le recours aux mêmes techniques et procédés que traduire du français ou de l'anglais vers le shüpamom, par exemple. On peut passer par une modulation dans une langue indo-européenne à une transposition ou une adaptation dans une langue africaine. Chaque langue est dotée de caractéristiques linguistiques intrinsèques qui lui sont propres et ne peuvent être utilisées de manière interchangeable entre les langues. En effet, une langue à ton ne peut se voir imposer une intonation qui n'existe pas dans son système par le simple fait que la langue de départ est intonative, ou alors devenir atone parce que la langue de départ est atone.

Chaque langue a une manière spécifique d'exprimer les émotions et les idées de ses locuteurs. Ce serait un atout pour le musicotraducteur de connaître les mille et une tournures langagières qui embellissent la langue d'arrivée et lui donnent des traits qui lui sont propres et la distinguent des autres langues. La créativité et le génie du traducteur doivent pouvoir s'exprimer librement. Mais il est important de garder un certain degré de recréation et de fidélité pour ne pas complètement modifier la structure musicale de l'Suvre d'origine. Dans ce cas, le traducteur devra recourir à une adaptation en fonction du choix des mots et du chant à traduire, s'assurant de restituer le message dans son essence et son entité. Au cas contraire, les tons et les accents créent des modulations sémantiques. Si la langue dispose d'un génie littéraire, elle dispose, à n'en point douter, d'un génie musical qu'il incombe au traducteur de transmettre ou de retransmettre. Ce génie peut se manifester, si nécessaire, et en cas de besoin, par des jeux de mots, des tournures figées, des idiomes, des adages, des paraboles, des jeux d'allitération ou d'assonance, des figures de style et de rhétorique.

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Pour récapituler, il était question pour nous de présenter les facteurs clés qui orientent la traduction des chants religieux. Nous pouvons retenir que la traduction musicale, en général, et la traduction des chants religieux, en particulier, doivent prendre en compte les paramètres théoriques, poétiques, linguistiques, bibliques et culturels. Il est primordial d'associer les théories de la traduction aux théories spécifiques à la pratique musicale. Nous allons donc à la lumière de ce guide méthodologique rechercher les constituants de la traduction dans yùopnké pùen kristo.

CHAPITRE 4 :

LES CONSTITUANTS DE LA TRADUCTION DANS YÙOPNKE PÙEN KRISTO

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La particularité de la traduction musicale réside dans le fait qu'il faut concilier texte, mélodie, harmonie, rythme pour que le texte soit chantable. Les chants traduits dans Yùopnké pùen kristo sont aussi bien chantables en shüpamom qu'en français. Nous nous sommes interrogé sur les mécanismes qui ont permis cette harmonie.

Dans une analyse quantitative et qualitative, ce chapitre examine les constituants spécifiques de la traduction dans Yùopnké pùen kristo à travers dix chants que nous avons sélectionnés. Il sera question de préciser les particularités de la traduction musicale français-shüpamom. A l'aide des théories de traductions et des théories de traduction musicales que nous avons présentées, nous allons évaluer la récurrence de dix éléments dans la traduction des chants en shüpamom pour présenter les traits qui ont permis d'arriver à la chantabilité. Les éléments pris en compte sont le nombre de mots, les syllabes, la traduction littérale, les omissions, les additions, les métaphores, les rimes, la réorganisation du texte, les paraphrases, et les emprunts.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon