2.3.2. LA MÉLODIE ET L'HARMONIE
La mélodie, c'est l'enchaînement de notes qui
porte sur tout le chant. L'harmonie, quant à elle, est l'ensemble des
sons produits simultanément constituant un accord. C'est la science des
accords. Tandis que la mélodie représente l'aspect horizontal
d'un chant (sens de lecture d'une partition), l'harmonie permet de voir un
chant sur le plan vertical. La mélodie, l'harmonie et le rythme sont les
caractéristiques que le traducteur doit respecter pour espérer
produire une traduction ayant un sens musical. Un chant qui ne respecte pas ces
conditions ne possèdera pas de sens musical et par conséquent,
sera désagréable à l'écoute. Pour assurer
l'harmonie d'un chant, il est important de prêter attention à sa
musique, son texte et la façon dont il sera exécuté. On
écrit généralement la musique, puis on déduit un
texte musical qui s'y colle, pour que les deux entités adhèrent
à la perfection. C'est pour cela qu'une musique douce aura difficilement
un chanp lexical violent. De plus, une mélodie est susceptible de
créer chez l'auditeur une émotion positive ou négative.
2.4. RYTHMES ET GENRES MUSICAUX BAMOUN
Dans la culture bamoun, le patrimoine musical est riche et
varié. La musique et le chant sont le registre le plus présent
dans les manifestations et célébrations traditionnelles, modernes
et religieuses. Elle est consolatrice en temps de tristesse et
délictueuse en temps de joie. La majorité des chrétiens
bamoun sont protestants de l'EEC ; il est assez fréquent d'entendre
chanter les cantiques pendant les deuils, mais aussi pendant les
évènements heureux tels que les mariages, baptêmes, et
naissances entre autres. Dans la tradition bamoun, la musique est d'inspiration
populaire, donc anonyme. Il n'y a pas de droit d'auteur, mais de
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patrimoine collectif légué et
exécuté avec toujours un souci d'exactitude dans le texte, le son
et le rythme. Par ailleurs, musique et rythme riment avec circonstance et
classe sociale ou caste. Quelques un des plus célèbres sont
encore d'actualité.
1. Le Yâya
Considéré comme rythme chrétien par
excellence, il constitue la musique sur laquelle les cantiques sont souvent
adaptés et utilisés à l'église pendant les
célébrations cultuelles. À l'origine, le Yâya
qui veut littéralement dire approche-approche, servait
à sensibiliser et à motiver les populations à embrasser le
christianisme. Les instruments utilisés sont: le xylophone
(généralement posé sur deux troncs de bananier fraichement
coupés), le hochet, le tambour, le sifflet.
2. Le Medu Gbara
C'est le rythme populaire par excellence. C'est le chant de
la jeunesse, car accessible a tous. Il est sobre par sa partie instrumentale
constituée du nyiénynié (sorte de guitare des
poètes bamoun), d'une raclette, d'un tambour, et d'un hochet. Le
Medu Gbara est aussi le rythme le plus dynamique, car il offre le
répertoire le plus varié dans la société bamoun
ancienne. Avant la découverte de l'écriture, ces chants
populaires constituaient les éléments fondamentaux de
l'éducation parce qu'ils étaient les plus riches. On y trouvait
des éléments d'histoire, des informations politiques et toutes
sortes d'information traitant de la vie sociale et quotidienne. Parmi les
grands noms de la musique bamoun, les artistes à l'instar de Larhodia,
Claude Ndam, Alioti Sheida, Jerry Land, assurent la promotion de ce rythme
3. le Kpalùm dont le fief est à
Nfetain est remarquable par son pas de danse assez physique qui met
généralement en scène un homme et une femme. Ce rythme est
très présent dans les évènements populaires
rassemblant la communauté musulmane bamoun.
4. Le Nguri est la musique de la
société des princes et traduit la noblesse de sang.
5. Le Mbansié, quant à lui, est
dansé par les roturiers.
En plus des musiques réservées, il existe une
multitude de musiques populaires, mais toujours liées aux quartiers ou
aux villages. Le Kurun est l'adresse du quartier Nkunga, le Meshé la
fierté de Makùtam. Avant la découverte de
l'écriture, ces chants populaires constituaient les
éléments fondamentaux de l'éducation parce qu'ils
étaient les plus riches. On y trouvait des éléments
d'histoire, des informations politiques et toutes sortes d'information traitant
de la vie sociale et quotidienne. En bref, l'héritage musical bamoun
compte plus d'une centaine de rythmes qui malheureusement se meurent faute de
promotion.
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