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Yield-management et comportement des consommateurs - le cas des compagnies aériennes


par Guillaume Monnin
Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne - Master Marketing, vente parcours études de marché et décisions marketing 2019
  

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2.4.2. La prévision de la demande

On cherche à prévoir la demande totale du vol ainsi que les comportements d'annulation et de non-présentation. Pour faire ces prévisions, on étudie:

- Les historiques de réservations (par jour, par saisonnalité, par classe tarifaire, etc.) et les historiques de go-show (présentation sans réservation).

- Les historiques d'annulations et de no-show (non-présentation d'un client réservé) sur les mêmes critères.

- Les informations sur la concurrence et les prix pratiqués.

Pour SPECKLING (2001), on combine ces historiques avec des données estimées par des lois de probabilités. Par exemple, Lufthansa estime la demande de passagers avec des lois normales. La compagnie scandinave SAS estime les passagers no-show avec une loi binomiale approximée par loi normale.

2.4.3. La gestion des capacités

La gestion des capacités va correspondre à la répartition des sièges dans les différentes classes de réservation. Celle-ci dépend à la fois de la qualité des prévisions de demande et de la recette attendue par classe de réservation. L'objectif est de favoriser les classes à plus haute contribution afin de maximiser la recette totale du vol. Cependant, il y a un arbitrage à faire, car tous les passagers ne sont pas des clients à haute contribution. Le risque, à vouloir trop favoriser la classe à haute contribution, est de laisser des sièges vides au départ car on aura proposé un prix trop élevé trop tôt. A l'inverse, si on favorise trop les clients à faible contribution, tous les sièges seront remplis mais on n'aura pas possiblement un manque à gagner, car certaines places auraient pu être prises par des clients prêts à payer plus cher.

2.4.4. La gestion du surbooking

La plupart des compagnies aériennes actuelles pratiquent des politiques de surbooking : elles mettent en vente un nombre de billets légèrement supérieur au nombre de places réellement disponibles dans l'avion car elles anticipent des annulations ou des no-show. Cette méthode est efficace et permet aux compagnies de contrer un manque à gagner lié à ces sièges qui seraient laissés vides sans ces anticipations, mais qui sont finalement très souvent occupés. Cependant, les anticipations des compagnies aériennes étant basées sur des outils probabilistes, il arrive parfois qu'un passager ayant réservé se retrouve débarqué de son vol, si la compagnie a envisagé plus d'annulations et de no-show qu'il n'y en a réellement. Cette situation est très couteuse pour la compagnie : à la fois financièrement, les indemnisations offertes au passager sont très élevées afin de remédier au préjudice subi, mais aussi au niveau de l'image et la notoriété, car ce type d'incident est généralement très mal reçu par le client. D'après ALLOUCHI (2010), la moyenne de passagers débarqués pour cause de surbooking est 12 pour 10000 passagers transportés, pour les compagnies européennes.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault