2.4.2. La prévision de la
demande
On cherche à prévoir la demande totale du vol
ainsi que les comportements d'annulation et de non-présentation. Pour
faire ces prévisions, on étudie:
- Les historiques de réservations (par jour, par
saisonnalité, par classe tarifaire, etc.) et les historiques de
go-show (présentation sans réservation).
- Les historiques d'annulations et de no-show
(non-présentation d'un client réservé) sur les mêmes
critères.
- Les informations sur la concurrence et les prix
pratiqués.
Pour SPECKLING (2001), on combine ces historiques avec des
données estimées par des lois de probabilités. Par
exemple, Lufthansa estime la demande de passagers avec des lois normales. La
compagnie scandinave SAS estime les passagers no-show avec une loi
binomiale approximée par loi normale.
2.4.3. La gestion des capacités
La gestion des capacités va correspondre à la
répartition des sièges dans les différentes classes de
réservation. Celle-ci dépend à la fois de la
qualité des prévisions de demande et de la recette attendue par
classe de réservation. L'objectif est de favoriser les classes à
plus haute contribution afin de maximiser la recette totale du vol. Cependant,
il y a un arbitrage à faire, car tous les passagers ne sont pas des
clients à haute contribution. Le risque, à vouloir trop favoriser
la classe à haute contribution, est de laisser des sièges vides
au départ car on aura proposé un prix trop élevé
trop tôt. A l'inverse, si on favorise trop les clients à faible
contribution, tous les sièges seront remplis mais on n'aura pas
possiblement un manque à gagner, car certaines places auraient pu
être prises par des clients prêts à payer plus cher.
2.4.4. La gestion du surbooking
La plupart des compagnies aériennes actuelles
pratiquent des politiques de surbooking : elles mettent en vente
un nombre de billets légèrement supérieur au nombre de
places réellement disponibles dans l'avion car elles anticipent des
annulations ou des no-show. Cette méthode est efficace et
permet aux compagnies de contrer un manque à gagner lié à
ces sièges qui seraient laissés vides sans ces anticipations,
mais qui sont finalement très souvent occupés. Cependant, les
anticipations des compagnies aériennes étant basées sur
des outils probabilistes, il arrive parfois qu'un passager ayant
réservé se retrouve débarqué de son vol, si la
compagnie a envisagé plus d'annulations et de no-show qu'il n'y
en a réellement. Cette situation est très couteuse pour la
compagnie : à la fois financièrement, les indemnisations
offertes au passager sont très élevées afin de
remédier au préjudice subi, mais aussi au niveau de l'image et la
notoriété, car ce type d'incident est généralement
très mal reçu par le client. D'après ALLOUCHI (2010), la
moyenne de passagers débarqués pour cause de surbooking
est 12 pour 10000 passagers transportés, pour les compagnies
européennes.
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