Les mécanismes de régulations de la
violence:
Le déni ou tout du moins l'acceptation du danger
potentiel, la mise en danger du corps fait partie intégrante de
l'identité professionnelle. Le plus souvent le personnel de santé
considère l'usager comme un être psychologique diminué du
fait de sa maladie et donc tolère certains gestes agressifs de ces
derniers. Et le fait de considérer que le client est roi renforce
également cette acceptation de la violence commise par les usagers
à l'égard du professionnel de santé. Donc la notion de
violence est socialement admise tant que le client c'est-à-dire l'usager
est satisfait. Mais il faut noter que ce type de violence est évitable
notamment par l'écoute de l'usager, la discussion, la parole; des
éléments indispensables permettant de réduire
considérablement la violence en milieu hospitalier; une proposition de
formation doit être faite dans ce sens aux dirigeants d'hôpitaux
afin d'améliorer les relations interpersonnels et relations entre
soignant-soigné si cela n'est pas effectif. La dérision est aussi
l'une des méthodes utilisées par les soignants pour
évacuer la pression (Caroline Cintas 2010/1 (n° 296), p. 61-79)
[22]. La non réaction de la hiérarchie quand un cas de violence
est signalé; et la non documentation des cas de violences ressenties ou
subies, nous pousse à étudier ce phénomène de
prêt.
Les violences hospitalières
En 5 ans, les signalements d'agression contre le personnel
hospitalier ont augmenté de plus de 80% [10]. L'OMS évoque que
« la violence dans les établissements hospitaliers a toujours
été présente, mais elle était cantonnée
à des services tels que la psychiatrie ». Ce qui devient
préoccupant c'est qu'aujourd'hui, la violence touche tous les services
de santé [17]. «L'Hôpital est devenu l'épicentre de
toutes les tensions. L'exercice de la profession de soignant s'effectuant dans
les conditions particulières de souffrances et d'inquiétudes
fréquentes des usagers et de leurs proches sous tendues par une forte
demande et des conditions de travail dégradées. Nous assistons
presque tous les jours à des scènes de violence dans les
différents hôpitaux qu'il s'agisse de violence verbale ou
physique». (Boukortt, 2016, P.20) On note en 2015, que les signalements de
faits de violences (englobant les atteintes aux biens et à la personne)
sont majoritaires dans les services de psychiatries, urgences, USLD/EHPAD, et
médecine. En 2016, on note une augmentation de 8% des signalements de
faits de violences aux urgences. En effet, les signalements de faits de
violences ont longtemps été banalisés par les
professionnels de santé car l'idée que « la violence fait
partie des risques du métier » est très largement
répandue [17]. Quelques hôpitaux prennent des mesures drastiques :
agents de sécurité, vitres blindés et procès
systématiques en cas d'agression [10].
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