Les types de violences:
La violence au travail existe sous plusieurs formes: Il peut
s'agir de violences externes, conflits entre salariés et de personnes
externes à l'hôpital (usagers, gardes-usagers). Sous forme
d'agressions verbale ou physique. Mais aussi de violences de source interne au
collectif de travail (collègues, hiérarchie), d'après
Jennifer Bué et al [19]. Il existe globalement deux grands types de
violences représentées communément sous la forme d'un
mouvement destructeur (Encyclopédie de philosophie, 2002, P. 1658). La
violence psychologique est par définition non-visible, insidieuse
difficilement mesurable comparativement à la violence physique. Ces
types de violences sont rencontrées à tous les niveaux; lors des
échanges avec les usagers, dans les échanges avec la
hiérarchie sous contraintes organisationnelles, dans des échanges
interpersonnels. Mafessoli (1984, P.14) pense quant à lui que la
violence est hétérogène, «à la fois
destructrice mais aussi parfois source de vie». D'après lui la
violence serait un structurant collectif si on arrive à la
contrôler, à la canaliser pour s'en servir à des fins
créatrices. Les mécanismes de régulation revêtent
donc un enjeu essentiel dans la canalisation de la violence des
échanges. Le savoir vivre et communiquer sont également des
éléments importants de canaliser la violence et
l'agressivité. La «violence symbolique» fait partie des
notions clés de la sociologie «bourdieusienne». Cette
notion énoncée par Pierre Bourdieu a permis de développer
un concept théorique important pour comprendre des
inégalités d'ordres sociales. Ce type de violence est subtil et
invisible. Elle n'est pas spontanément intelligible. Ce type de violence
s'intègre aux structures cognitives et s'exerce avec la
complicité de ses victimes. Nous pensons que ce type de violence
insidieuse s'exerce le plus chez des personnes manipulées par des
«manipulateurs». « La violence symbolique, écrira
Bourdieu, est cette coercition qui ne s'institue que par l'intermédiaire
de l'adhésion que le dominé ne peut manquer d'accorder au
dominant lorsqu'il ne dispose, pour le penser et pour se penser ou, mieux, pour
penser sa relation avec lui, que d'instruments qu'il a en commun avec lui»
(Bourdieu, 1997: 245) il faut noter que ce type de violence agit par le
truchement de voie inconsciente, par incorporation. «Chacun des actes de
connaissance initiés par le groupe dominé prend
inévitablement la forme d'un acte de reconnaissance de l'ordre social
imposé et, par conséquent, d'un acte de soumission»
(Champagne & Christin, 2004 :137). Nous pensons que ce type de violence
dépend aussi des prédispositions de chaque individu; du fait que
la coopération de la personne qui subit la violence est
nécessaire pour qu'elle ait lieu. Ce paragraphe est tiré d'un
extrait de La violence symbolique chez Bourdieu par Landry JM, 2006 [20].
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