I.2 REVUE DE LA LITTERATURE EMPIRIQUE
Sur le plan empirique, l'impact de la politique
monétaire sur la croissance économique fait une
présentation des plusieurs études qui se sont effectuées
dans les pays développés mais aussi ceux en voie de
développement.
Andersen et Carlson (1970) ont développé un
modèle connu sous le nom de modèle de St. Louis, exprimant la
variation de la dépense totale courante en fonction des variations de
l'offre de monnaie et des dépenses publiques.
L'objectif visé par ce modèle était d'une
part, de tester l'efficacité relative des politiques monétaire et
budgétaire sur l'activité économique, et d'autre part, de
fournir un outil de prévision de la demande globale. Le résultat
fondamental qui se dégage de leur étude est que l'impact de
politique monétaire est plus important, plus rapide et plus
prévisible que celui de la politique budgétaire.
Dans une version ultérieure du modèle de St.
Louis, une spécification en termes de taux de croissance a
été utilisée par Carlson. Avec des données
trimestrielles des Etats-Unis sur la période 1953 à 1976, les
résultats montrent que les effets de l'offre de monnaie sont
significatifs et positifs sur l'activité.
Sarr et Dingui (2000) ont travaillé sur les
mécanismes de transmission de la politique monétaire en
Côte d'Ivoire en utilisant un modèle Vectoriel Auto
Régressif (VAR) avec sept variables (Le taux d'escompte, le taux
débiteur réel des banques, masse monétaire, crédit
à l'économie, PIB réel, indice des prix à la
consommation et l'investissement privé). Les données
utilisées dans leur étude sont issues des statistiques
monétaires et celles de l'activité réelle sur base
annuelle. Les résultats obtenus montrent que les impulsions
monétaires sont transmises à la sphère réelle via
le taux d'intérêt débiteur des banques. Un choc
monétaire de 1% entraîne une augmentation de l'activité
réelle de 0,2%. En revanche, une hausse de l'inflation de 1%
entraîne une régression de l'activité réelle de
0,01%.
Bernanke et Mihov (1998) ont développé et
appliqué une méthodologie basée sur un VAR pour mesurer
l'orientation de la politique monétaire. Plus précisément,
ils développent une approche VAR semi-structurel qui extrait des
informations sur la politique monétaire à partir des
données sur les réserves des banques et le taux des fonds
fédéraux ; mais laissent les relations entre les variables
macroéconomiques dans le système sans restriction.
12
L'objectif de cette étude est de mesurer les
innovations en matière de politique monétaire et leurs effets
macroéconomiques. Ils arrivent à mesurer les chocs de politique
monétaire et tirent les conclusions qu'il y a une nouvelle mesure
d'innovations stratégiques fondées directement sur des
estimations des procédures d'exploitation de la banque centrale.
Koné (2000), dans un travail publié à la
BCEAO, analyse, en termes réels et en termes nominaux sur le court terme
et le long terme à l'aide d'un modèle à correction
d'erreur (M.C.E.), l'efficacité relative des politiques monétaire
et budgétaire par leurs actions sur l'activité économique
des pays membres de l'UEMOA (Le Bénin, le Burkina Faso, la Côte
d'Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal
et le Togo). Il obtient les résultats de l'estimation qui montrent
qu'à court terme les politiques monétaire et budgétaire
influencent l'activité économique. La politique
budgétaire, appréhendée par les recettes, est plus
efficace que la politique monétaire à court et long terme.
Fouda E (2010), a travaillé sur la politique
monétaire et croissance économique en zone CEMAC, il utilise le
modèle des données en panel et plus précisément un
panel dynamique auquel il applique la méthode de moment
généralisés (GMM), car elle permet de contrôler les
effets spécifiques individuels et temporels mais aussi au biais de
simultanéité, de causalité inverse et de variables
omise.
Dans cette étude, Fouda montre que la politique
monétaire axée sur le rôle joué par les
agrégats nominaux de monnaie et de crédit a une influence
négative sur la croissance économique en zone CEMAC. L'inflation
quant à elle a une influence négative et non significative sur la
croissance économique.
Beck, Levine et Loayza (1999) mènent une étude
en données de panel et en coupe instantanée afin d'évaluer
les relations empiriques de manière dynamique entre le niveau de
développement financier et la croissance économique. Cet article
se distingue par l'utilisation des données dynamiques de groupe,
qui permettent d'estimer les relations de croissance en utilisant une
variable endogène retardée. Ils utilisent les variables
instrumentales via l'estimateur des moments généralisés
(GMM).
Cette méthode constitue alors une avancée
méthodologique et est aujourd'hui utilisée par la plupart des
macro-économistes parce qu'elle permet d'apporter des solutions aux
problèmes de biais de simultanéité, de causalité
inverse et de variables omises. Ils aboutissent à la conclusion que les
composantes exogènes du développement de l'intermédiation
financière influencent positivement la croissance économique.
13
Ondo Ossa (2005) mène une étude sur les pays de
la zone CEMAC (le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale,
la République Centrafricaine, le Tchad), en utilisant un modèle
de panel. Pour lui, la politique monétaire a des effets expansionnistes
sur l'activité économique contrairement à la politique
budgétaire, validant ainsi l'existence d'effets anti-keynésiens
en zone CEMAC.
Mallaye (2009) étudie l'impact des réformes
monétaires sur la croissance économique en zone CEMAC. Il
effectue une régression sur les données de panel en utilisant
l'équation de St Louis et arrive à la conclusion qui montre que
les réformes monétaires ont des effets mitigés sur la
croissance économique. La politique monétaire a
généré une dynamique d'inflation au lieu d'une expansion
du produit intérieur brut. Ainsi remet-il en cause l'efficacité
des réformes monétaires.
Dramani, Diackly et Ndiaye (2007) analysent les
mécanismes de transmission de la politique monétaire au secteur
réel au Sénégal sur une période allant de 1980
à 2000. Ils utilisent un modèle économique d'ensemble et
d'une structure permettant de dériver l'impact direct sur les
différentes branches d'activité de la structure économique
du pays. Les chocs de politique monétaire ont été
appréhendés sous deux angles. Dans un premier temps, la
simulation a été faite sous l'optique d'une hausse du taux
d'intérêt. La seconde simulation a consisté à mettre
en évidence l'effet d'une dépréciation du taux de change
sur les agrégats macroéconomiques. Au terme de leur étude,
ils concluent en disant que la politique monétaire restrictive se
manifeste par une hausse du taux d'intérêt de la BCEAO et se
manifeste par une contraction de l'activité économique en
général.
14
|