I.2.2 l'approche postkeynésienne
Dans les écrits, Keynes introduit ainsi une demande de
monnaie de crédit en fonction des besoins de la production et
l'idée que le système bancaire est doté d'une offre de
monnaie
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endogène. Cette voie est reprise par les
postkeynésiens, telle que Kaldor, Moore, Cottrell, qui, a leur tour,
adopteront une attitude radicale (Diatkine, 1995).
Les postkeynésiens montrent que les banques
créent de la monnaie en réponse de la demande de crédit de
secteur privé. Ce n'est que pour le second temps qu'elles se
préoccupent de constituer des réserves supplémentaires
nécessaires. Les postkeynésiens considèrent que la
théorie du multiplicateur de crédit telle qu'utilisée par
les monétaristes est fausse ; car elle suppose que la banque centrale a
l'initiative de la création monétaire et les banques secondaires,
pour un niveau donné, du taux d'intérêt sur le
crédit.
Kaldor explique que la quantité de monnaie est
déterminée par la demande seule. Les variations du taux
d'intérêt ne peuvent pas réguler l'offre, mais la demande
de monnaie, à travers des effets indirects sur l'investissement et le
revenu national. Si l'on accepte les conclusions des monétaristes quant
à la stabilité de la demande de monnaie et la vitesse de
circulation insensible au niveau du taux d'intérêt, il n'en
demeure pas moins vrai que la critique essentielle que l'on peut leur faire est
que l'offre de monnaie étant endogène, la politique
monétaire est inefficace (Kaldor, 1986).
Pour Kaldor, la seule possibilité est une politique du
taux d'intérêt qui agit indirectement sur la demande de
crédit et de monnaie à travers le niveau de la production, des
revenus et non directement par un effet sur le désir de détenir
la monnaie.
Les postkeynésiens se sentent plus proche des analyses
de Keynes dans le Traité sur la monnaie que dans la théorie
générale. Selon eux, le taux d'intérêt à
court terme sur le marché monétaire est une variable
exogène déterminée par la politique de la banque centrale
au niveau de son taux d'escompte. Ainsi, ils évitent les contradictions
de l'analyse de Keynes dans la théorie générale, qui
aboutissaient à ce que le taux d'intérêt ne pouvait jouer
le rôle de variable causale et monétaire car il dépendait
du revenu.
1.2.3 La nouvelle école classique
La séparation entre Friedman et les économistes
de la nouvelle école classique porte sur la modélisation des
anticipations. Friedman prouve sa théorie en montrant que les agents
utilisent les anticipations adaptatives.
L'approche de la nouvelle école classique (Sergent,
Barro, Prescott, wallace) construit des modèles avec des prix et
salaires parfaitement flexibles, ce qui revient à parler de la
théorie d'anticipations rationnelles. Ces modèles montrent que si
la politique économique est
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anticipée par les agents, elle n'a pas d'effet sur le
produit global. Les politiques économiques conjoncturelles restent sans
effets sur l'activité réelle dès lors qu'elles sont
anticipées par les agents (Le Merrer, 2009).
Les nouveaux keynésiens (Stiglitz, Summer, Mankiw,
Romer) ont accepté l'hypothèse d'anticipations rationnelles mais
en rejetant la parfaite flexibilité des prix et des salaires. Ils ont
identifié les facteurs de rigidité des prix et des salaires. Ils
reconnaissent qu'une politique non anticipée sera plus efficace. Cette
efficacité joue à la fois en cas de politique de relance mais
aussi en cas de politique de lutte contre l'inflation.
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