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Effet de l'interdépendance des tàąches sur la relation entre compétences politiques, performance contextuelle et sentiment d'accomplissement personnel.

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par Charlotte Hardouin
IED Université Paris 8 - Master 1 Psychologie Sociale et Ressources Humaines 2014
  

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9.3 Ouvertures

Dans le cadre théorique de cette étude qui donne aux compétences politiques le statut de ressources personnelles, il serait intéressant d'intégrer au plan de recherche d'autres variables individuelles et situationnelles de façon à mettre en avant le caractère stratégique de leur utilisation.

Ainsi, on fait l'hypothèse que ce capital de l'individu sera utilisé différemment selon les moments de sa carrière professionnelle, et que ses compétences politiques seront plus ou moins saillantes selon la situation rencontrée. On suppose de la même manière que leur utilisation peut être stratégique, et qu'une évaluation unique à un instant T sans tenir compte de la situation du sujet peut de fait n'en refléter qu'une partie. On pourrait ainsi imaginer des protocoles mesurant les compétences politiques non pas comme un trait de personnalité stable mais comme un capital mobilisé à des fins précises et de façon spécifique à l'enjeu de la situation sociale rencontrée. Il serait par exemple intéressant de comparer les compétences mobilisées ou rendues intentionnellement saillantes par des candidats lors d'entretiens de recrutements pour différents types de poste, de comparer le temps de recherche d'emploi selon le niveau de compétences politiques pour des personnes en situation de chômage, ou encore l'équilibre vie personnelle-vie professionnelle et le niveau de compétences politiques...

De plus, si les compétences politiques constituent un capital pour l'individu, elles peuvent de fait évoluer tout au long de sa vie. On peut en conséquence faire l'hypothèse que les niveaux de compétences politiques de jeunes diplômés avec des « seniors » seront significativement différents. Ainsi plusieurs auteurs ont ainsi déjà avancé l'idée que les compétences politiques pouvaient être développées, et une étude longitudinale en ce sens serait pertinente.

On peut également avancer que si les compétences politiques sont une ressource à laquelle le sujet peut choisir de faire appel pour développer son capital social, il peut aussi choisir de ne pas l'utiliser dans certains types de situations. Ainsi, en se basant sur la conception de l'entreprise comme une arène politique, on peut imaginer que les compétences politiques servent l'objectif de protéger une zone de pouvoir individuel, définie par Crozier de

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Friedberg (1981) comme une zone d'incertitude organisationnelle. On peut se demander si les compétences politiques, tout comme l'intelligence émotionnelle, ne comportent pas différents « niveaux », de l'inconscience de l'existence de ces ressources à leur connaissance profonde permettant une utilisation stratégique de ce capital. Un individu peut en effet dans une situation sociale particulière identifier la réponse politique qu'il conviendrait d'apporter ou le bénéfice qu'il aurait à y gagner mais choisir de ne pas l'adopter si son enjeu individuel est autre ou si une autre variable individuelle ou situationnelle entre en compte. De fait, on pourrait avoir une incohérence entre le niveau de compétences politiques réel et perçu. Etendre la recherche sur les compétences politiques en comparant les niveaux individuels avec le sociogramme de l'organisation serait une piste pour comprendre en quoi ces dernières peuvent prédire le positionnement des individus dans l'écosystème.

D'autres variables individuelles (par exemple le degré d'ambition), situationnelles (par exemple l'enjeu de l'interaction pour le sujet), ou organisationnelle (par exemple la culture d'entreprise ou la position hiérarchique), seraient intéressantes à prendre en compte pour étudier l'utilisation stratégique des compétences politiques. La comparaison entre le statut hiérarchique et la centralité de la position de l'individu dans l'écosystème de l'organisation serait également une donnée pertinente à mettre en relation avec le niveau de compétences politiques.

Le champ de recherche est donc encore vaste pour contextualiser les compétences politiques, et il constitue un réel enjeu pour les entreprises, particulièrement dans l'environnement socio-économique actuel qui impose aux individus de faire preuve d'adaptabilité et de flexibilité.

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