III. RÉSULTATS
3. 1 Score d'expressivité
Une analyse de variance a été conduite avec les
différentes pédagogies (4), l'âge (2) et le genre (2) en
tant que facteurs inter-participant sur le score moyen d'expressivité.
Le nombre de dessins concernés par cette analyse était 940 (235
participants produisant chacun 4 dessins émotionnellements
connotés). Nous avons choisi un seuil alpha de .05 pour toutes les
analyses. L'analyse de variance indique un effet significatif de la
pédagogie employée, F (3, 219) = 37.40, p <
.01, et de l'âge F (1, 219) = 21.18, p < .01, mais
aucun effet significatif du genre de l'enfant. Le score moyen
d'expressivité en fonction du type de pédagogie et de l'âge
des enfants apparaît dans la Figure 2.
En ce qui concerne l'effet significatif de la
pédagogie, une analyse post-hoc (test de Tukey) a été
réalisée. Conformément à nos hypothèses, il
apparait une différence significative entre les enfants issus de la
pédagogie Freinet (M =15.62) et ceux issus des Calandretas
(M = 11.36) (p < .01), entre ceux issus de la
pédagogie Freinet et ceux issus de l'école bilingue (M =
8.46) (p < .01) et entre ceux issus de la pédagogie Freinet
et ceux issus de l'école traditionnelle (M = 7.78) (p
< .01). En outre il apparaît aussi une différence
significative entre les enfants issus de l'école Calandreta (M
= 11.36) et ceux issus de l'école bilingue (M = 8.46)
(p < .05) mais aussi entre les enfants issus des Calandretas et
ceux issus de l'école traditionnelle (M = 7.78) (p
< .01).
En ce qui concerne l'âge, les enfants du groupe 1,
scolarisés en classes de CP et CE1, obtiennent un score
d'expressivité (M = 9.25) inférieur à ceux du
groupe 2 (classes de CE2-CM1) (M = 12.28).
14
Figure 2. Score moyen d'expressivité en
fonction de la pédagogie et du groupe (2)
3.2 Utilisation des différents types de
stratégies
Nous avons pris en compte les sept stratégies ou
combinaisons de stratégies possibles (L, C, A, LC, LA, CA, LCA) cf.
Picard & Boulhais (2011). Nous avons comptabilisé pour chaque enfant
le nombre de dessins correspondant à chacune de ces stratégies
(voir tableau 2). Pour chacune des stratégies séparément,
nous avons conduit une analyse de variance avec les différentes
pédagogies (4) et l'âge (2) en tant que facteurs
inter-participants, sur le nombre moyen de dessins. Ceci a donc abouti à
un total de 7 analyses de variances, soit une pour chaque stratégies
répertoriées. La Figure 3 montre le nombre moyen de dessins en
fonction du groupe (2) et de la stratégie, pour laquelle l'ANOVA a
révélé un effet significatif.
15
Tableau 2.
Pourcentage de dessins produits par pédagogies et par
types de stratégies utilisées
|
Calandreta
|
Traditionnel
|
Freinet
|
Bilingue
|
Stratégies
|
|
|
|
|
Littéral (L)
|
24
|
44
|
19
|
37
|
Contenu (C)
|
12
|
11
|
4
|
15
|
Abstrait (A)
|
1
|
2
|
3
|
3
|
Littéral-contenu (LC)
|
32
|
21
|
18
|
19
|
Littéral-abstrait (LA)
|
3
|
4
|
17
|
4
|
Contenu-abstrait (CA)
|
5
|
0
|
6
|
4
|
Littéral-contenu-abstrait (LCA)
|
16
|
7
|
23
|
7
|
Non expressif
|
6
|
11
|
10
|
11
|
16
Figure 3 Nombre moyen de dessins en fonction du
groupe (2) et de la stratégie employée, pour laquelle l'ANOVA a
révélé un effet significatif
Pour la stratégie L, l'ANOVA révèle un
effet significatif de l'âge, F (1, 227) = 5.16, p <
.05 : les enfants les plus jeunes ont produit davantage de dessins ne contenant
qu'une stratégie littérale (M = 1.40) que les enfants
les plus âgés (M = 1.08). L'ANOVA révèle
également un effet significatif de la pédagogie, F (3,
227) = 13.83, p < .01. Une analyse post-hoc Tukey indique une
différence significative entre les enfants issus de la pédagogie
traditionnelle (M = 1.77) et ceux de l'école Calandreta (M
= 0.98) (p < .01), entre les enfants issus de la
pédagogie traditionnelle (M = 1.77) et les enfants issus de la
pédagogie Freinet (M = 0.74) (p < .01), et entre
les enfants issus de l'école bilingue (M = 1.48) et ceux issus
de la pédagogie Freinet (M = 0.74) (p < .01). Il
n'apparaît aucune autre différence significative.
17
Pour la stratégie C, l'ANOVA ne révèle
aucun effet significatif de l'âge, mais révèle un effet
significatif de la pédagogie, F (3, 227) = 6.15, p
< .01. L'analyse post-hoc Tukey indique une différence
significative entre les enfants issus de la pédagogie Freinet et ceux
des autres écoles. Leur nombre moyen de dessin est plus faible (M
= 0.16) que les enfants issus de l'école bilingue (M =
0.61) (p < .01), de l'école Calandreta (M = 0.48)
(p < .01) et ceux issus de l'école traditionnelle (M
= 0.42) (p < .05).
Pour la stratégie A, l'ANOVA ne révèle
aucun effet significatif de l'âge ni de la pédagogie. Notons que
très peu d'enfants ont utilisé cette stratégie de
manière isolée.
Pour la stratégie LC, l'ANOVA révèle un
effet significatif de l'âge, F (1, 227) = 4.29, p <
.05 : les enfants les plus âgés ont produit davantage de dessins
contenant cette stratégie (M = 1.05) que les enfants les plus
jeunes (M = 0.78). L'ANOVA révèle également un
effet significatif de la pédagogie, F (3, 227) = 4.06, p
< .01. Une analyse post-hoc Tukey indique une différence
significative entre les enfants issus de l'école Calandreta (M
= 1.29) et ceux enfants issus de la pédagogie Freinet (M =
0.73) (p <.01), et entre les Calandreta (M = 1.29) et les
enfants issus de l'école bilingue (M = 0.76) (p
<.05).
Pour la stratégie LA, l'ANOVA révèle un
effet significatif de l'âge, F (1, 227) = 4.32, p <
.05 : les enfants les plus âgés ont produit davantage de dessins
contenant cette stratégie (M = 0.37) que les enfants les plus
jeunes (M = 0.19). L'ANOVA révèle également un
effet significatif de la pédagogie, F (3, 227) = 11.78, p
< .01. Une analyse post-hoc Tukey indique une différence
significative entre les enfants issus de la pédagogie Freinet et ceux
issus des autres écoles. Le nombre moyen de dessin est plus
élevé pour les enfants issus de la pédagogie Freinet
(M = 0.68) que pour les enfants issus de l'école bilingue
(M = 0.17) (p < .01). ceux issus de l'école
traditionnelle (M = 0.17) (p < .01) et enfin ceux issus de
la Calandreta (M = 0.14) (p < .01).
18
Pour la stratégie CA, l'ANOVA ne révèle
aucun effet significatif de l'âge, mais révèle un effet
significatif de la pédagogie, F (3, 227) = 4.36, p
< .01. Une analyse post-hoc Tukey indique une différence
significative entre les enfants issus de la pédagogie Freinet (M
= 0.25) et ceux issus de la pédagogie traditionnelle (M =
0.01) (p < .01), mais aucune différence significative entre
les enfants issus de l'école Calandreta et ceux issus des écoles
Freinet et bilingue.
Pour la stratégie LCA, l'ANOVA révèle un
effet significatif de l'âge, F (1, 227) = 6.15, p <
.05 : les enfants les plus âgés ont produit davantage de dessins
contenant cette stratégie (M = 0.66) que les enfants les plus
jeunes (M = 0.40). L'ANOVA révèle également un
effet significatif de la pédagogie, F (3, 227) = 10.08, p
< .01. Une analyse post-hoc Tukey indique une différence
significative entre les enfants issus de la pédagogie Freinet (M
= 0.91) et les enfants issus de l'école bilingue (M =
0.28) (p < .01), mais aussi entre les enfants issus de la
pédagogie Freinet (M = 0.91) et ceux issus de la
pédagogie traditionnelle (M = 0.27) (p < .01). Il
n'apparaît aucune différence significative entre les enfants issus
de l'école Calandreta et ceux issus de la pédagogie Freinet et de
l'école bilingue.
Notons enfin qu'aucune des 7 analyses de variances
réalisées n'a indiqué d'interaction significative entre
les facteurs âges et les différentes pédagogies.
Le nombre moyen de dessins produits en fonction des
différents types de pédagogies et stratégies
employées apparaît dans les Figures 4 et 5.
19
Figure 4. Nombre moyen de dessin en fonction de la
stratégie employée et du type de pédagogies pour les
enfants du groupe 1 (CP/CE1)
Figure 5. Nombre moyen de dessin en fonction de la
stratégie employée et du type de pédagogies pour les
enfants du groupe 2 (CM1/CM2)
20
|