II. MÉTHODE
2.1 Participants
Les enfants étaient au nombre total de 235 (126
garçons et 109 filles). Ils étaient scolarisés en classe
de CP, CE1, CE2, CM1 et issus de 4 écoles différentes : une
école Calandreta, une école primaire traditionnelle, une
école à pédagogie Freinet, et une école pratiquant
l'immersion linguistique précoce. Tous les enfants étaient
d'âge scolaire normal, possédaient une vision normale ou
corrigée à la normale et ne présentaient aucun
problème psychomoteur particulier. Un accord parental a
été obtenu ainsi que l'accord de l'inspecteur de
l'académie. Le Tableau 1 présente la répartition des
enfants en fonction de leur genre, leur âge et de leur pédagogie.
Le choix de notre échantillonnage s'est porté sur les enfants de
6-9 ans, car d'après les travaux de Torrance (1968) une accalmie
temporaire est présente à l'âge de 9-10 ans dans le
développement de la créativité, associée à
la pression exercée sur les enfants à s'adapter aux contextes
scolaires et aux normes. Ce déclin de la créativité
résulterait aussi de transformation des processus de pensée
divergente, le développement des capacités de la pensée
logique formelle inhiberait les capacités de pensées
créatives (Lubart & Lautrey, 1998 in Lubart et al,
2003).
8
Tableau 1.
Descriptif de l'échantillon
Groupe
|
Classes
|
Filles
|
Garçons
|
Total
|
Age moyen (ET)
|
Total
|
Calandreta
|
CP
|
6
|
6
|
12
|
6.78 (0.24)
|
44
|
|
CE1
|
1
|
11
|
12
|
7.69 (0.40)
|
|
|
CE2
|
6
|
3
|
9
|
8.38 (0.32)
|
|
|
CM1
|
1
|
10
|
11
|
9.58 (0.40)
|
|
Traditionnelle
|
CP
|
9
|
7
|
16
|
6.74 (0.29)
|
64
|
|
CE1
|
7
|
9
|
16
|
7.86 (0.30)
|
|
|
CE2
|
7
|
9
|
16
|
8.72 (0.32)
|
|
|
CM1
|
7
|
9
|
16
|
9.65 (0.29)
|
|
Freinet
|
CP
|
9
|
8
|
17
|
6.43 (0.28)
|
81
|
|
CE1
|
13
|
7
|
20
|
7.33 (0.26)
|
|
|
CE2
|
11
|
12
|
23
|
8.39 (0.36)
|
|
|
CM1
|
14
|
7
|
21
|
9.43 (0.26)
|
|
Bilingue
|
CP
|
0
|
8
|
8
|
6.69 (0.23)
|
46
|
|
CE1
|
8
|
4
|
12
|
7.95 (0.21)
|
|
|
CE2
|
4
|
8
|
12
|
8.76 (0.37)
|
|
|
CM1
|
6
|
8
|
14
|
9.72 (0.32)
|
|
9
2.2 Matériel
Chaque enfant avait à sa disposition 5 crayons de
couleurs (rose, jaune, bleu, vert, rouge) ainsi qu'un crayon à papier
classique (JIB) et cinq feuilles de papier A4 (orientation paysage) comportant
une marge située à droite dans laquelle étaient
notées les informations concernant l'enfant. Chaque dessin
demandé à l'enfant était réalisé sur une
feuille unique.
2.3 Procédure
L'expérimentation s'est déroulée de
manière individuelle, dans une salle affectée à cet effet,
de façon à ce que les enfants ne soient pas
déconcentrés ou influencés par les autres enfants. La
durée de l'expérimentation était entre 10 et 15 minutes
par enfant. Les crayons de couleurs étaient fournis par
l'expérimentatrice, de manière à ce que tous les enfants
disposent d'un matériel standard, permettant d'éviter les
disparités liées à la qualité du matériel de
base.
Chaque enfant était invité à dessiner en
premier lieu un personnage (i.e., dessin de référence). La
consigne était la suivante : «Voici une feuille, des crayons de
couleurs et un crayon gris. Peux-tu dessiner un personnage ? » (le
terme de « quelqu'un » pouvait être également
utilisé si l'enfant ne comprenait pas). Ce premier dessin permettait de
solliciter la routine du dessin du personnage avant d'introduire la tâche
à valence émotionnelle. Il était ensuite demandé
à l'enfant: «Maintenant, je voudrais que tu dessines un
personnage joyeux (en colère/triste/qui a peur)». Ces
émotions ont été sélectionnées sur la base
de travaux précédents sur le dessin expressif (Brechet et
al, 2007, 2009; Jolley, Fenn & Jones, 2004). Nous avons
contrôlé l'ordre de présentations des émotions : les
émotions ont été évoquées selon 4 ordres
préétablis :
10
? Dessin de référence -Joie - Colère - Peur
- Tristesse ; ? Dessin de référence -Peur - Tristesse -Joie -
Colère ; ? Dessin de référence - Tristesse -Peur -
Colère - Joie ; ? Dessin de référence -Colère -
Joie- Peur - Tristesse.
Ces ordres ont été définis afin
d'éviter le biais d'une émotion sur une autre en les
présentant toujours dans le même ordre. Il permettait
également d'éviter l'effet de lassitude dû aux nombres de
dessins. L'enfant a ensuite été remercié pour ses
dessins.
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