1.2.4. Les vidéos et informations dynamiques
favorisent l'apprentissage
Les technologies du numérique offrent un large
éventail de formats d'information. Les technologies du numérique
permettent de diffuser des informations dynamiques qui ne seraient pas
envisageables avec des supports papiers et permettent de virtualiser des objets
réels. Les animations ou les vidéos sont donc des supports
privilégiés pour diffuser des séquences d'images
décrivant des mouvements d'objets dessinés ou simulés
(Mayer & Moreno, 2002). Ces supports sont donc une solution à la
diffusion de certains savoirs, permettant donc une meilleure
compréhension et un meilleur apprentissage que les images statiques ou
les textes. Le caractère dynamique apporte alors un surcroît
d'information.
Il est courant aujourd'hui de consulter dans une dimension
pédagogique des bases de données vidéos telles que YouTube
ou Dailymotion. Il est aussi de plus en plus facile de s'auto-former
grâce à de nombreux tutoriels en ligne sur des sujets aussi vaste
que la mécanique, le gaming, la cuisine et les mécanismes
synaptiques de nos neurones. Ces supports allègent l'apprenant de la
construction mentale (qui peut s'avérer difficile et exige un effort
cognitif important) qu'il doit effectuer afin de donner de la dynamique
à une image fixe. En cela, nous pouvons voir dans ces technologies une
véritable avancée en matière de pédagogie.
L'avantage supplémentaire des supports vidéo ou
animés est la possibilité de séquençage du
mouvement. La situation inverse à l'image fixe (qui ne nous renseigne
pas sur les mouvements, les transformations et les évolutions dans le
temps) serait l'observation de la réalité. Cependant,
malgré la richesse de cette situation pédagogique certains
mouvements sont trop rapides ou trop complexes. Nous pouvons illustrer cette
réflexion par l'apprentissage du galop d'un cheval. Pendant longtemps
cette allure équine n'a su être représentée
malgré des observations poussées de grands peintres (prenons pour
exemple le tableau de Géricault de 1821). En 1878 avec l'arrivée
de la photographie, Eadweard Muybridge su séquencer (grâce
à la prise successive de photographies) le galop du cheval.
Figure 3 : Course de chevaux à Epsom,
Théodore Géricault, 1821 | Muybridge's The Horse in Motion,
1878
Du côté enseignant, il devient alors plus simple de
décrire un geste en le montrant qu'en l'expliquant verbalement ou
textuellement.
Les travaux scientifiques ont pourtant eu du mal à prouver
les bienfaits de ce type de format. Ce n'est que depuis une dizaine
d'années qu'ils attestent d'un réel bénéfice, bien
que sous différentes conditions.
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Bien que certaines études menées notamment par
Höffler & Leutner (2011) ou encore Münzer, Seufert &
Brünken (2009) démontre que les animations peuvent remplir le
rôle de « prothèse cognitive » en allégeant le
traitement des informations spatiales et dynamiques, d'autres en revanche
alertent sur les exigences cognitives de ces supports. Les apprenants devraient
sélectionner (savoir quelle information est pertinente par rapport aux
autres) et organiser (associer les informations proches et construire une
structure générale du système étudié)
mentalement les unités d'information qui composent l'animation (Lowe
& Boucheix, 2011). Selon koning, Tabbers, Rikers & Paas (2009), les
apprenants devraient disposer de ressources et d'habilités cognitives
importantes. Une difficulté supplémentaire pour l'apprenant est
mise en avant : le maintien en mémoire des informations transitoires
(Sing, Marcus & Ayres, 2012). Plus la quantité d'informations est
importante, plus l'effet sera amplifié. La compréhension des
effets des animations sur l'apprentissage reste limitée et des
recherches sur le sujet se poursuivent.
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