3.2.1.2 Le pôle artisanal
Ici, la formation « prépare les candidats aux
pratiques et normes prédominantes de la classe et de
l'école » (Doyle, 1990) cité par Lang (1996). Il s'agit
alors en quelque sorte d'une acculturation au métier tel qu'il existe.
Dans le modèle artisanal, la formation a pour objectif l'installation
d'habitus spécifiques, dedispositions développées par la
pratique et l'expérience. L'apprentissage par imitation est capital dans
le cas d'espèce et se fait à la fois par le recours à
l'expérience personnelle, l'interaction avec les pairs et surtout
l'imitation et la supervision de conseillers experts. Un rapprochement peut
être fait alors avec Adamczewski (1988) dont la typologie présente
la formation commeactivation qui se veut moyen d'action, de
réaction et qui confère des outils pour passer à la
pratique.
Dans le modèle artisanal l'intériorisation de
normes et la reproduction de pratiques sont de mise et la formation est
axée sur des éléments de métier et les techniques
que les praticiens chevronnés révèlent dans l'exercice
professionnel. Toutefois, selon des fondements mis en avant, le modèle
artisanal varie d'un dispositif ou d'une institution à l'autre. Ces
variations vont de la conception de l'exercice du métier à la
part consacrée à la formation expérientielle, à
l'acquisition de techniques de transmission en passant par les situations de
formation.
3.2.1.3 Le pôle des sciences appliquées et des
techniques
Ce pôle est une orientation selon laquelle apprendre
à enseigner c'est acquérir des connaissances, des principes et
des savoir-faire dérivés d'études scientifiques et /ou de
techniques.
Ce modèle recherche des fondements scientifiques pour
l'enseignement, l'action pédagogique et privilégie des
dispositifs de formation par démonstration, entraînement en
situations contrôlées et imitation ou application en classe, sous
la supervision d'un tuteur. Dans la pratique, ce modèle comporte aussi
des variantes qui se cristallisent autour de trois problématiques
majeures. Il s'agit de la reproduction ou de la rupture, de la promotion ou de
la critique de modèles fonctionnalistes dans la formation ou du
degré d'initiative de l'enseignant en exercice.
3.2.1.4 Le pôle personnaliste
Il considère qu'apprendre à enseigner c'est
apprendre à se comprendre, à se développer, à
savoir utiliser progressivement toutes nos ressources personnelles. Le
processus de formation tourne autour de l'élève - professeur car
selon Keiny (1994) cité par Lang (1996), le travail sur soi est
essentiel dans la mesure où apprendre à enseigner ne s'enseigne
pas, c'est une découverte progressive, c'est l'objet d'une
expérience. L'efficacité personnelle s'acquiert entre autres par
le développement de la maturité psychologique. Adamczewski (1988)
parle de la capacité à avoir de l'estime pour soi et de la
considération pour autrui. La notion de projet occupe une place de choix
dans les dispositifs de formation qui valorisent le développement
personnel. Les formes que peuvent revêtir le modèle personnaliste
varient autour de trois registres à savoir :
§ découverte de soi-même contre attentes
sociales ou modes de fonctionnements existants ;
§ continuité contre rupture, expérience
professionnelle et insertion rapide contre expérience humaine et
sociale ;
§ choix de références fondamentales
diverses d'origine psychanalytique, psychosociologique etc.
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