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Facteurs socio-économiques et aspirations professionnelles des jeunes Camerounais.Etude menée auprès des étudiants de sociologie de l'université de Yaoundé 1.

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par Bertin NGUETOUM
UNIVERSITE DE YAOUNDE I -ECOLE NORMALE SUPERIEURE/CAMEROUN - DIPLOME DE CONSEILLER Dà¢â‚¬â„¢ORIENTATION / GRADE 2 2009
  

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II-2-2-3-3. Catégorie socioprofessionnelle et aspiration professionnelle

Selon Levy-Leboyer cité par Ongomes (2005 :31), l'origine familiale détermine fortement les ambitions des jeunes dans la mesure où on observe une véritable hérédité professionnelle. En effet, le parent insatisfait conscient de ce qui lui a manqué pour réussir aura très naturellement tendance à projeter sur ses enfants ses aspirations non réalisés avec en plus une intelligence des situations pour les aider là où il a lui même échoué. De ce fait, la liaison est forte entre le niveau social du père et les ambitions du fils.

Les aspirations socioprofessionnelles dépendent des modèles que fournit le niveau d'étude. À niveau universitaire équivalent, un jeune homme dont les succès scolaires apparaissaient exceptionnels à son entourage aura des aspirations plus modestes que le fils d'une famille de statut élevé ; on s'attend à le voir réussir au moins comme son père. Pour beaucoup d'étudiants, la situation professionnelle et sociale de la famille d'appartenance, prend le rôle de modèle, sinon de référence vis à vis de la question de l'avis professionnel. En effet, les aspirations professionnelles renvoient dans la majorité des cas à l'emploi occupé par les parents. On se réfère à l'emploi de responsabilité, qualifié, dans lequel on tire satisfaction à l'ouvrage. Le statut de l'emploi auquel aspirent les étudiants se voit être assez proche de celui des parents. Marcyan (2001 : 108)

En effet, il faut voir en la famille un réseau particulier de sociabilité où se transmettent et s'échangent certaines images, valeurs, représentations du monde. La famille fournirait en quelques sortes un point d'encrage à une réflexion alimentée par

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les dimensions personnelles et psychologiques de l'étudiant et par l'univers social qui l'entoure et qui par un processus constant de socialisation participe à la construction des identités sociales et professionnelles.

Toutefois, le contexte familial peut favoriser les carrières des jeunes, ceci de multiples façons. La famille dans certains cas fournit l'appui de ses relations sociales et donne accès à des informations sur les filières professionnelles les plus porteuses et par la même occasion elle permet aux jeunes gens de formuler des ambitions de manière réaliste. L'ambition apparaît donc comme le fruit d'une enfance frustrée plutôt que d'une enfance comblée.

Plus l'origine sociale est élevée, moins ils décident de leur avenir de façon réfléchie. En outre parmi les personnes qui ont dès le départ des aspirations précises, on peut distinguer deux groupes :

? les sujets informés qui font entrer en ligne de compte les éléments qu'ils ont pu recueillir sur les carrières et plus particulièrement sur les possibilités de promotion.

? les sujets qui souhaitent un certain type d'action professionnelle, commander, être à la source des décisions.

D'autres parts, les aspirations, lorsqu'elles existent s'appuient parfois sur la qualité des résultats scolaires et du sentiment de réussite qui en découle et dans les deux cas elles semblent avoir leur origine dans l'appartenance à un milieu professionnel privilégié.

Selon Levy -Leboyer, la famille fournit à ses membres une éducation qui peut le cas échéant freiner ou favoriser l'ambition, valoriser ou affaiblir la réussite sociale. Elle peut aussi apporter une aide matérielle et éventuellement donner à ses membres un cadre d'action. Inversement, le climat familial peut agir de façon négative parce qu'un individu qui n'y a pas trouvé son équilibre réagira en cherchant dans un autre contexte la sécurité et l'approbation qui l'ont marqué pendant son enfance. La

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contribution de la famille à la réussite professionnelle est appréciée de façon différente par les cadres selon qu'ils sont d'origine modeste, moyenne ou élevée.

Les sujets appartenant aux catégories modeste et moyenne ont eu beaucoup plus parfois que les autres le sentiment de n'avoir reçu aucune aide de leur famille. Ceci peut facilement être concevable dans la mesure où le père exerce une profession de faible statut (ouvrier, artisan, petit employé). Ce sentiment apparaît aussi dans les milieux moyens où les enfants considèrent très souvent qu'ils ne doivent leur réussite qu'à eux-mêmes.

En retour, les cadres d'origine sociale élevée ont le plus souvent la conviction d'avoir reçu de leur famille des valeurs intellectuelles et morales qui les ont marquées favorablement tout au long de leur vie professionnelle, le goût du travail bien fait, le prix de l'effort personnel et de la discipline de soi.

Quant à l'ambition on la trouve aussi bien stimulée par les parents de niveau modeste qui reportent sur leurs enfants une ambition non satisfaisante que par les familles plus aisées qui s'opposent à ce qui leur paraît représenter une perte de statut social. Pour Evola, le statut individuel tend à n'être plus conféré par la naissance (fils de chefs, d'esclaves), mais acquis par l'éducation.

En conséquence le processus éducatif n'a plus consisté simplement à transmettre les compétences et les valeurs, mais selon Bank que cite Evola (1996 :56), « il a eu de plus en plus pour fonction de répartir, de sélectionner et de former les individus en vue de leur rôle d'adulte »

Guggenheim repris par super et cité par Evola (ibid : 57), a montré que l'origine socioprofessionnelle ainsi que les traditions et les attitudes familiales sont des déterminants puissants de certains comportements caractéristiques et aussi des identifications et des acceptions « Ainsi que la profession des parents se mêle à la vie des enfants, en règle le régime et façonne les goûts et les aspirations professionnelles de ceux-ci ou les rebute ».

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Dans le même sens les enfants issus des catégories socioprofessionnelles favorisées sont plus optimistes pour leur avenir professionnel que ceux qui proviennent des catégories défavorisées et qui ont tendance à un certain pessimisme.

Selon Evola (1996), de façon générale, « l'environnement socioprofessionnel est déterminant quant au niveau d'aspiration professionnel de l'enfant ». Les enfants ont tendance compte tenu de certaine variables environnementales, soit d'exercer le même métier exercé dans leur milieu d'appartenance, soit de choisir les métiers dont le niveau de qualification est semblable à celui des parents. Toutefois, c'est la capacité cognitive de l'enfant qui lui permet de situer son niveau d'aspiration professionnelle.

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