La notion de classe sociale découle des rapports de
production existant entre dans une société donnée. Selon
Mbala Owono cité par Ongomes (2005 :29), dans la conception occidentale,
l'existence des classes sociales est souvent liée au système de
production capitaliste d'où résultent l'accumulation de capital
et l'extorsion des plus values par un petit nombre et la création de la
classe bourgeoise. La classe sociale au sens Marxiste est définie par la
position au sein du système de production.
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La théorie des classes sociales
développée par Karl Marx cité par Mbala Owono (1985) et
repris par Ongomes (2005), suppose « la conjonction dans la classe
suprême de la puissance, du prestige et de la fortunes ». Pouvoir
politique, prestige social et richesses auxquelles on y adjoint la transmission
héréditaire de ces privilèges. A l'intérieur de ces
textes théoriques, Marx ajoute que « l'origine de ce triple
privilège est la propriété des moyens de production
». En effet la classe sociale est caractérisée par sa
fermeture, expression d'une mobilité sociale faible ou réduite au
plus bas degré. Ainsi la classe sociale sous l'angle occidental a ses
valeurs propres, ses procédés de pensée et d'attitudes
qu'on désigne par « comportement ou conscience de classe ».
Les membres d'une même classe ont en commun un contenu de
mentalité, de manières similaires de travailler, de vivre et de
penser.
Au Cameroun avec la colonisation s'installe une trilogie
colons- chefs - esclaves. Et pour Mbala Owono repris par Ongomes (2005 :29), la
période coloniale est la phase d'élaboration des classes sociales
camerounaises sous leurs formes actuelles. En effet la colonisation marque
l'implantation des rapports capitalistes de production et leur expression
directe : monétarisation des échanges, privatisation de la
propriété des sols sous la direction de la bourgeoisie coloniale
étrangère.
Mbala Owono (ibid), distingue trois classes dans la
société camerounaise actuelle. Il part du postulat selon lequel
le niveau culturel est intimement corrélé aux conditions
matérielles de l'existence des individus. On peut alors constater que
:
? au bas de l'échelle se trouve le paysannat pauvre et
analphabète ;
? au niveau intermédiaire, le prolétariat
moderne ou salariat ;
? au sommet l'élite ou mieux les élites
composées de la bourgeoisie impérialiste étrangère,
de la bourgeoisie locale (créer par l'institution Etatique, grâce
au système administratif et au commerce colonial et international ) et
la petite bourgeoisie rurale et urbaine à savoir les petits
propriétaires d'exploitation agricole ou des troupeaux,
commerçants,
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membres des professions libérales, clergés, cadre
et techniciens supérieurs
de la fonction publique et de l'entreprise para- publique et
privée.
D'un fin regard sociologique, Mbala owono conclut que la
société camerounaise d'aujourd'hui est une société
de classe. Ce qui est important ajoute-t-il, « ce sont les classes et non
pas les individus qui les composent. Les classes se reproduisent donc en tant
que classes et ne peuvent se reproduire qu'ensemble, quels que soient les
trajets ascensionnels ou descensionnels de tel ou tel individu, de telle ou
telle classe ». Il dit ensuite que le métier du père sert de
base au classement des enfants par catégorie, cette information
étant considérée comme un déterminant sociologique
important de leur origine sociale. (Mbala Owono, 1986).
Evola cité par Ongomes (ibid : 30), pense que pour
définir les catégories socioprofessionnelles au Cameroun, il
serait utile de montrer comment elles dépendent des diplômes et du
niveau d'étude. Il fait dès lors remarquer que « les chances
sociales d'un individu dépendent davantage de ses compétences et
des efforts que des hasards de la connaissance ». Ceci montre justement
que l'enseignement reçu a une influence certaine sur le niveau de
l'emploi obtenu après les études, dans le sens où plus les
études sont longues et leur niveau élevé, plus le statut
professionnel et la rémunération sont susceptibles d'être
élevés.
De façon générale la catégorie
socioprofessionnelle peut être définie comme la position que
l'individu occupe dans la hiérarchie sociale. Cette position est
déterminée par la fonction qu'il exerce au sein de la
société, laquelle est indiquée par le niveau de revenu. On
peut donc comprendre qu'à un niveau d'instruction supérieur doit
correspondre une certaine catégorie professionnelle élevée
et prestigieuse.
Contrairement à ce que pense Mbala Owono, Evola
distingue quatre catégories socioprofessionnelles qui sont entre autres
:
? les cadres supérieurs (ingénieurs et
diplômés de l'enseignement supérieur)
30
? les cadres moyens, les techniciens supérieurs et les
ouvriers qualifiés (BTS, DUT, BAC)
? la main d'oeuvre spécialisée (CAP, BEP, BEPC)
? la main d'oeuvre ordinaire (CEPE/CEP, Primaire et non
scolarisés)
Nous allons définir l'origine socioprofessionnelle d'un
étudiant à partir du
niveau d'étude de ses parents et corrélativement
de leur niveau de revenu.