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Facteurs socio-économiques et aspirations professionnelles des jeunes Camerounais.Etude menée auprès des étudiants de sociologie de l'université de Yaoundé 1.

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par Bertin NGUETOUM
UNIVERSITE DE YAOUNDE I -ECOLE NORMALE SUPERIEURE/CAMEROUN - DIPLOME DE CONSEILLER Dà¢â‚¬â„¢ORIENTATION / GRADE 2 2009
  

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II-2-2-3. Classe sociale

Dans les sociétés tant humaines qu'animales, il existe un certain nombre d'inégalités entre individus, la société est structurée en classe ou strate sociale. Selon la nature du travail, leur place dans la société, l'importance de leur revenu, leur éducation, leur condition de logement, les hommes ne vivent pas les mêmes expériences et par conséquent n'ont pas les mêmes représentations du monde (Lautrey, 1980). Dès lors au sein d'une société nous constatons qu'il existe des rôles et des statuts et qu'entre ces différents rôles, il y a des divergences dans les opportunités qui s'y attachent. Dans une organisation, un rôle confère par conséquent un statut. Pour Weber cité par Mendras (1996 :185), la classe sociale désigne « une place dans une hiérarchie de prestige qui se caractérise par un mode de vie, une manière de consommer, de se loger, de se vêtir, de se marier et aussi une certaine forme d'éducation ».

Toutefois, dans une communauté de personnes, n'importe laquelle, à partir du moment où tout le monde ne fait pas la même chose, où il n'y a pas une simple collaboration entre les gens qui ont des tâches identiques, il y aura des fonctions d'autorité et des fonctions d'exécutions. En somme, on peut dire que certaines inégalités de pouvoir sont liées à la division du travail (Mendras, 1996). Mais il ne suffit pas de constater des inégalités pour avoir des droits de parler de classes

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sociales. C'est ainsi qu'on pourrait admettre qu'il y ait dans une société des fortes différences de revenus et de pouvoir et qu'en même temps, il n'y ait pas de classes sociales.

En effet, une classe sociale au sens logique du terme et selon Mendras (ibid : 180), « c'est une catégorie de gens ayant certaines caractéristiques. Pour qu'il y ait classe social, il faut qu'il y ait un regroupement de groupes sociaux réels et que ce regroupement manifeste son unité de quelque manière que se soit une unité d'action ».Une classe sociale suppose dès lors une certaine position ou statut. L'attribution des positions, même dans une société rationalisée et organisée n'est pas toujours une contribution purement individuelle car, « il n'y a pas de classe sociale dans la mesure où il y a une certaine hérédité des positions ». Mendras (1996 :181).

II-2-2-3-1. Le processus de socialisation : un concept essentiel vis à vis de la question de l'accès à l'emploi des jeunes diplômés

La socialisation est la transmission d'un certain nombre de normes, de croyances collectives, d'opinions, de manières de penser et d'agir constituant les fondements de l'identité transcendante qu'est la société. Elle prépare et éduque à la vie collective, elle permet et perpétue la vie en société. La socialisation est ce par quoi se transmettent de génération en génération les fondements de l'existence sociale, les bases inhérentes à la vie en collectivité et par la même occasion à la survivance de la cohésion sociale et donc de l'entité sociale.

Pour Emile Durkheim cité par Marcyan (2001 :31), la socialisation correspond à l'élément fondateur de l'être social. C'est en d'autres termes par la socialisation que l'être humain se construit en un être social. Cette conception s'effectue progressivement par l'acquisition d'un système d'idées, d'habitudes, de sentiments, propres aux groupes d'appartenance de la personne, propre au tout social.

Toutefois la socialisation consiste à la construction de l'être social par l'intériorisation du social comme constitutif de l'être singulier, comme constitutif du psychisme de chacun d'entre nous. C'est sans doute pourquoi selon Durkheim,

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l'action individuelle est subordonnée au social, cette subordination étant la plupart du temps inconsciente aux yeux de la personne.

Selon Durkheim récité par Marcyan (ibid : 32), l'éducation joue un rôle essentiel dans la socialisation. L'éducation, l'école, a pour principe de transmettre l'expérience et les biens culturels accumulés par les générations passées. L'éducation prend alors ce rôle important de structure socialisatrice en transmettant à la nouvelle génération les bases culturelles et sociales qui permettent la vie en société. Ainsi bien que l'éducation ait pour objet unique et principal l'individu et ses intérêts, elle est avant tout le moyen par lequel la société renouvelle perpétuellement les conditions de sa propre existence. Pour Durkheim donc « l'éducation est la socialisation méthodique de la jeune génération ».

Pour Galland (1995 :40), la socialisation renvoie à une construction identitaire importante qui se nourrie d'un rapport complexe entre l'individu et l'univers social qui l'entoure ; cette période que caractérise la vie étudiante constitue une phase particulière de l'existence où cette évolution identitaire est considérable. En effet selon lui, la vie étudiante correspondrait à un véritable mode de socialisation basé sur l'expérimentation constante, une période faite de réussites et d `échecs, d'expériences sociales multiples et hétérogènes amenant à une meilleure connaissance de soi. Ce passage délicat vers la vie adulte, ce processus de socialisation, amène les personnes vers une affirmation, une définition de soi. Cette socialisation est faite d'interactions multiples, d'expériences personnelles, d'expérimentation face à l'emploi. Il s'opère dès lors d'après cet auteur, un basculement progressif et parfois périlleux du scolaire vers le professionnel, du familial vers le matrimonial, de l'adolescence vers la vie adulte. Il s'agirait véritablement d'un apprentissage de la vie sociale d'adulte, d'une construction identitaire à un niveau personnel, social et professionnel.

Toutefois la socialisation est un processus s'inscrivant dans le long terme dans la longévité par les principaux vecteurs de la socialisation c'est à dire parmi les divers éléments amenant la personne à se représenter l'univers social, à agir et à prendre

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position dans ce dernier ; la famille reste un transmetteur important des schèmes d'actions et de pensées , de représentation du monde et de valeurs diverses qui s'intègrent et deviennent références ou tout du moins base de perception pour l'étudiant. Il se transmet valeurs, images et représentation du travail, des études, et du monde en règle générale par le biais des discours au sein de la famille. Marcyan (2001 :109).

Pour Lahire (1998), « l'action (la pratique, le comportement) est donc le point de rencontre des expériences passées individuelles qui ont été incorporées sous forme de schèmes d'actions(...), d'habitudes, de manières de voir, de sentir et de faire, d'une situation sociale présente à lui , l'acteur va agir en mobilisant des schèmes incorporés par l'action »

Ainsi concernant les étudiants et leurs rapports aux études et au monde du travail, concernant encore les orientations qui sont prises où sont réfléchies vis à vis d'un avenir professionnel, les schèmes de perception et d'actions transmises par la famille sont incorporées par l'étudiant et jouent de leur importance sur les perceptions et les actions de ces derniers dans la situation présente. La famille transmet certaines représentations du monde, des études et du travail qui ne sont pas sans influence sur les perceptions et les actions de chaque étudiant dans le sens où certaines dimensions sont intégrées par l'étudiant et interviennent dans sa réflexion personnelle sur le monde, les études et l'emploi.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway