1.2. ANALYSE FONCTIONNELLE : GRILLE SECCA
L'analyse fonctionnelle, spécifique aux
thérapies comportementales vise à étudier le comportement
de la patiente dans son contexte:
On va le décrire le plus précisément
possible, dans ses composantes émotives, cognitives et comportementales
Puis, on va s'attacher à déterminer les facteurs de
déclenchements : « dans quelles situations précises ses
crises surviennent », (antécédents) et les facteurs de
maintien qui sont les conséquences positives de ce comportement
problématique pour la patiente et son entourage (par exemple :
l'évitement de situations qui donne un soulagement) qui vont renforcer
ce trouble.
L'analyse fonctionnelle nous permet de formuler une
hypothèse quant au maintien de ce trouble qui se réfère
aux théories cognitivo-comportementales en accord avec les
données actuelles de la science. Puis, cette analyse va nous permettre
de définir la cible thérapeutique, les procédures de
traitement, mais aussi d'objectiver une mesure du comportement
problématique qui permettra de suivre son évolution et
d'évaluer l'impact du traitement. Cottraux (2007).
-13-
La grille SECCA (Cottraux, 2007) permet de situer une
séquence comportementale dans toute la complexité des
interactions actuelles entre les différents éléments
(grille synchronique) ; nous la complèterons avec un inventaire des
conséquences plus détaillée que chez Cottraux. Ensuite
nous allons aussi situer le comportement problème dans l'histoire de la
patiente (grille diachronique).
1.2.1. GRILLE S.E.C.C.A. SYNCHRONIQUE
Cette grille nous permet d'analyser les différentes
variables du comportement et de mettre en évidence leur interaction dans
l'ici et le maintenant.
- Situation
- Emotion
- Comportement
- Cognition
- Anticipation
1.2.1. 1. Situation:
Ces crises surviennent dans les situations suivantes :
1. voiture : quand elle est seule dans sa voiture à
plus d'un kilomètre de chez elle ou bloquée dans un
embouteillage.
2- magasin : elle ne peut y aller qu'accompagnée et
même dans ce cas elle peut présenter une crise si elle est
bloquée à la caisse.
3- la salle d'attente d'un médecin ou à
l'hôpital : elle rattache cela à la confrontation à la
maladie, au fait de l'attente et d'être bloquée dans cette
situation.
4- distributeur automatique de billet : elle ne peut aller
seule qu'à celui situé en bas de chez elle. Elle va aux autres
distributeurs accompagnée et même dans ce cas elle peut avoir une
crise, si elle est bloquée dans une file d'attente.
5- les transports en commun sont sources d'angoisse car plein
d'inconnus. Elle ne peut maîtriser leur déplacement et leur
arrêt car ce sont des endroits fermés. Elle ne peut y aller car
elle a connu beaucoup de crises d'angoisse dans les transports en commun.
Elle n'a jamais connu de crise seule chez sa mère,
où elle a tous ses repères. Dès qu'elle est seule, elle
s'occupe pour ne pas penser et allume la télévision ou la radio
pour s'occuper l'esprit.
-14-
Toutes ses situations correspondent à l'idée
qu'elle ne pourrait pas s'échapper ou trouver de secours en cas
d'attaque de panique.
Quand : ces crises surviennent à n'importe quel moment
de la journée. Elle n'a jamais eu de crises nocturnes.
Avec qui : la présence d'une personne connue (sa
mère ou une amie) joue un rôle protecteur contre les attaques de
panique. Même des mots peuvent déclencher des crises, ce sont les
mots maladie, tumeur, épilepsie, et agora. On peut parler de «
généralisation sémantique ».
Durée : Ces crises durent de 5 minutes (si elle sort de
la situation : échappement) à 1 heure (si elle doit rester dans
la situation).
L'intensité de ces crises est maximale au début
(cotée à 8 sur une échelle de 8), puis l'intensité
de l'angoisse diminue progressivement pendant la crise, pour se stabiliser
à un niveau de 4 dans la journée qui suit l'attaque de
panique.
|