3.1.6. SEANCES 6
Dans cette séance, on a évalué une autre
fois l'angoisse et la dépression de Mlle S afin de bien comprendre les
changements.
Les autres évaluations comprennent : contrôle des
fiches hebdomadaires sur les AP et sur les exercices respiration/ relaxation.
Elle se rend compte que quand elle fait les exercices, elle avance plus
rapidement.
Ses carnets montrent qu'elle n'a pas réussi des fois
à se détendre depuis longtemps. C'est pour cette raison que j'ai
préféré aussi lui enseigner un exercice d'autohypnose qui
avec son coté mindfulness, pleine conscience, s'est avéré
des plus utiles au cours des années (Doutrolugne, Cottencin, 2009). Il
remonte à Milton Erikson.
-40-
Dans un premier temps je lui ai demandé de nommer 5
objets qu'elle voit dans la pièce de thérapie, peu importe
lequel, en précisant que ce n'est pas un test projectif et qu'il n'y
aura aucun jugement par rapport à ce qu'elle choisira de dire.
Après chaque chose qu'elle dira elle fera une bonne respiration. Puis
nommer 5 choses qu'elle entend, toujours en faisant les bonnes respirations
entre les différents bruits nommés. Et enfin, 5 choses qu'elle
sent ou ressent. Ces sensations peuvent être externes, comme le tissu de
ses vêtements, ou internes comme une sensation de chaleur, de bien
être, de calme, de sérénité. Si les sensations
internes sont bonnes, elle peut se fixer dessus, si elles sont
dérangeantes, il vaut mieux rester avec les sensations externes,
toujours en faisant les bonnes respirations entre chaque point. Puis 4 choses
qu'elle voit, entend ou ressent, les mêmes, puis 3, 2 et enfin 1.
Arrivé au bout, la patiente se trouve dans un état de
détente, favorable à la suggestibilité, moments propices
pour des renforcements en langage positif : « je suis détendue,
» plutôt que « je ne suis pas anxieuse », etc.
Je lui ai demandé de faire cet exercice une fois par
jour, au début de préférence en étant assis, afin
de bien l'apprendre. Plus tard elle peut le faire le soir au lit.
Je lui ai également expliqué la liste de
hiérarchie de situations anxiogènes pour faire lexposition, et
proposé de la construire ensemble.
PREPARATION DU TRAVAIL A DOMICILE :
- Exercice de autothypnose 5, 4, 3, 2, 1
- Pratiquer l'exercice de tension musculaire
- En cas d'AP continuer à noter lesquels des 6 point n'ont
pas été respecté
- Remplir la fiche hebdomadaire attaque de
panique/dépression
- Préparer son hiérarchie d'exposition
- Noter la progression dans la réalisation des objectifs
fixés.
3.1.7. 7ÈME ET 8ÈME SEANCES
Ces séances vont être consacrées au
travail de restructuration cognitive que nous présenterons à la
suite pour plus de clarté.
-41-
3.1.7.1. Première étape : mise en
évidence du postulat fondamental :
On recherche les pensées automatiques et les images
associées à une crise, je lui ai fait se remémorer une
crise. Puis j'ai utilisé la technique de la flèche descendante
(Salkovskis, 1998) qui consiste à partir du monologue intérieur
de la patiente de lui demander quelle est la pire conséquence et qu'est
ce que cela représente pour elle, puis on lui demande la pire
conséquence et
ainsi de suite jusqu'au postulat fondamental.
Thérapeute : « Vous souvenez - vous de votre
dernière attaque de panique, pouvez - vous me la raconter avec
précision ? »
Patiente : « J'étais au guichet distributeur de
billet, il était 10 heures, il y avait une personne devant moi, une
autre est arrivée derrière. »
Thérapeute : « Que redoutez - vous ? »
Patiente : « D'être coincée »
Thérapeute : « Admettons que vous êtes
coincée, que redoutez - vous ? »
Patiente : « Une crise de panique »
Thérapeute : « Supposons que vous faites une crise de
panique, qu'est ce qui va se passer ? »
Patiente : « Je vais faire n'importe quoi »
Thérapeute : « Que voulez - vous dire ? »
Patiente : « D'être là,
sidérée d'angoisse, de ne plus pouvoir bouger, que tous les gens
me regardent.
Thérapeute : « Et alors ? »
Patiente : « Ils me prendraient pour une folle et
appelleraient le SAMU. »
Thérapeute : « Pourquoi, cela serait - il si grave,
que le SAMU vienne vous chercher ? »
Patiente : « Ils m'emmèneraient à
l'hôpital psychiatrique comme une folle et ma mère aurait honte de
sa fille folle. »
|