2-3. PRÉSENTATION DES MODÈLES
THÉORIQUES DU TROUBLE PANIQUE ET DE L'AGORAPHOBIE
2-3-1. LE MODELE DE L'APPRENTISSAGE SOCIALE
La présence d'un modèle d'anxiété
dans la famille, surtout une mère anxieuse et hyper protectrice, comme
dans le cas de notre patiente, contribue à l'internalisation des
schémas de danger et, en même temps, ne lui donne pas de
modèles valables de coping par rapport au stress. Mais l'absence de
modèle valable ne peut pas représenter une explication univoque
de l'agoraphobie avec attaques de panique. (Bandura)
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2-3-2. LE MODELE BIOLOGIQUE
Il y aurait, dans le trouble panique, une
vulnérabilité biologique héréditaire, ceci est
probable chez notre patiente. Malgré de nombreuses recherches sur les
neurotransmetteurs, aucune perturbation spécifique au trouble panique
n'a pu être de mise en évidence.
La sérotonine (5HT) a été
particulièrement étudiée par des mesures statistiques
(Servant 2001).
Certaines substances peuvent induire des attaques de panique.
Il s'agit de la yohimbine, de la fenfluramine, le m-
chlorophénylpipérazine, l'isoprotérénol, la
caféine, le lactate de sodium, les bicarbonates et la
cholécystokinine.
Les sujets paniqueurs auraient une hypersensibilité
à la baisse de la concentration sanguine en CO2. Ainsi, en
hyperventilation, produisant une hypocapnie, ces sujets présentent plus
facilement une attaque de panique. Ceci expliquerait leur sensibilité
à l'hyperventilation.
Cependant, ces éléments biologiques sont
à relativiser car avec la même dose de CO2, Sanderson (1989) a
montré que les patients qui avaient l'illusion de contrôler le
débit de CO2 présentaient moins d'attaque de panique que ceux qui
n'avaient pas cette illusion de contrôle. Ceci souligne l'importance des
processus cognitifs dans le trouble panique.
2-3-3. LE MODELE COMPORTEMENTAL
Différents auteurs ont tenté d'expliquer le
trouble panique et l'agoraphobie par les théories des
conditionnements
2.3.3.1. Le conditionnement classique ou pavlovien
Dans ce cas l'anxiété résulterait d'une
expérience ou un stimulus neutre se trouve associé à une
situation angoissante ou douloureuse. Par la suite, ce stimulus neutre peut
devenir un signal de danger et peut dés lors provoquer, par
lui-même, une réaction de peur ou d'anxiété (Craske
1991).
Dans le cas de la patiente, il faut supposer que lors de la
première attaque de panique, elle a pu penser à son ami
décédé ce qui a entraîné une
anxiété et que le stimulus neutre supermarché est devenu
par la suite capable à lui seul d'induire une réaction
anxieuse.
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