2.2. AGORAPHOBIE
L'agoraphobie (du grec ?ãïñÜ / agora,
« place publique, assemblée » et
öüâßá / phobia, « peur ») est une
névrose phobique correspondant à la peur des lieux publics, des
espaces ouverts, et par extension, de la foule. Cette phobie se manifeste par
un sentiment d'insécurité dans les lieux publics ou les vastes
espaces et par la peur de ne pas pouvoir s'échapper en cas de
problème. Elle s'inscrit dans la catégorie des phobies de
situation.
2-2-1. PREVALENCE ET INCIDENCE
L'agoraphobie touche de 2 à 4 % de la population. Sous
sa forme mineure (agoraphobie simple) elle se développe entre la fin de
l'adolescence et la trentième année environ. La forme majeure
s'accompagne généralement de troubles paniques et survient entre
30 et 45 ans.
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Si l'origine de ce trouble diffère selon les sujets, il
survient le plus souvent suite à un traumatisme psychique (accident,
deuil, chômage...) récent ou éloigné. Ainsi, cet
état -- que de nombreux spécialistes différencient d'une
« maladie » -- peut être développé à tout
moment par tout individu. Il peut aussi s'accompagner d'autres syndromes,
phobies ou troubles compulsifs (dépression, claustrophobie......).
L'angoisse générée par cette
manifestation phobique peut être de différente ampleur selon la
réceptivité du sujet. Les individus les plus exposés
peuvent alors présenter des crises de spasmophilie, appelées
aussi « crise d'angoisse » ou « attaque de panique ».
À l'exception des personnes présentant des pathologies
particulières (déficients cardiaques, asthmatiques...), les
crises de spasmophilie ne présentent au demeurant aucun danger pour la
santé ou la vie du sujet. Néanmoins, les victimes comparent ces
épisodes à une sensation de mort imminente.
En plus du malaise intense qui la caractérise, une crise
de panique se signale.
Les patients subissent une forte peur de plein fouet, les
sensations de vertige, d'étouffement, de perte de contrôle,
accompagnées des manifestations physiques d'une angoisse intense, ce qui
les amène à redouter les situations dans lesquelles ils craignent
d'avoir peur de ouveau (peur d'avoir peur = Phobophobie). Ils peuvent alors
élaborer par opposition un processus dit d'« évitement
», consistant à éviter toute situation représentant
l'objet de leur phobie.
Dans ce dernier cas, l'agoraphobe risque ainsi d'entrer
progressivement dans un processus de dé-socialisation et peut entrainer
à terme un syndrome dépressif majeur. (Servant, 2001).
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