1.2.3: LES RELATIONS
D'ENGENDREMENT RECIPROQUE ENTRE PATRIMOINES ET REVENU
Un résultat bien connu, confirmé par divers
travaux empiriques, montre que la concentration des patrimoines est
sensiblement plus forte que celles des revenus.Les 10% de ménages les
plus fortunés détiennent ainsi plus de 50 % du patrimoine total,
alors que le deuxième des ménages qui perçoivent les plus
hauts revenus en concerte 30 %.
Cette observation simple suscite de multiples interrogations.
Les ménages les plus fortunés sont-ils également ceux qui
disposent des revenus les plus élevées? La forte concentration
des patrimoines résulte-t-elle de l'accumulation propre des
ménages ou traduit-elle plutôt le jeu des transmissions
héréditaires? Ne faut-il voir dans ces inégalités
patrimoniales que le résultat d'un effet de structure lié aux
différences d'âge entre ménages?
On peut tenter de répondre à ces questions en
analysant les relations d'engendrement réciproques entre patrimoine et
revenu.
Ces relations restent néanmoins mal connues, en
particulier lors qu'on cherche à décrire les processus
d'accumulation et de transmission patrimoniale. La rareté des
informations statistiques sur le patrimoine et sa répartition constitue
un premier obstacle. Mais la difficulté essentielle est sans doute
inhérente à la nature même de ces
phénomènes.
Par ailleurs, les repères théoriques à
partir desquels ontpeut analyser les comportements d'accumulation des
ménages:
ü Au niveau micro -- économique restent
singulièrement limités. Ils se résument en fait, à
la formalisation proposée en 1954 par Brumberg et Modigliani (9),
formalisation connue sous le nom de théorie.
ü On aussi hypothèse du cycle de vie.
ü On peut en rappeler ici les principaux traits par la
«courbe en bosse» du patrimoine.Montant du patrimoine début
d'activité Cassation, Décès.
Montant du patrimoine
Début d'activité
Cassation d'activité
Décès
Age
Graphique 1 :
Le raisonnement de cette théorie s'ordonne autour de
l'hypothèse centrale selon laquelle les individus épargnent
exclusivement pour financer leur retraite. Durant une première
période, qui couvre la durée de leur vie active, les individus
épargnent et leur patrimoine s'accroit; par la suite après leur
départ en retraite, ils consomment en quelques sortes, ou liquident
progressivement leur patrimoine, et celui-ci devient nul à leur
décès. D'où le fameux profil d'accumulation ((en forme de
bosse ». Dans les modèles ont un comportement prospectif,
limité à leur durée de vie, et l'épargne est
essentiellement destiné à une consommation
différée,
Ce cadre théorique, grossièrement
résumé ici, a connu depuis sa formulation initiale de nombreuses
extensions et approfondissement. Il a également prêté le
flanc à diverses critiques.
La principale d'entre elles concerne le rôle exclusif
accorde à l'épargne dans la constitution et l'accumulation du
patrimoine. Selon cette théorie en effet, les transmissions de
patrimoines entre générations ne jouent aucun rôle, ou un
rôle tout à fait mineur, pour expliquer les
inégalités patrimoniales. Les différences d'âge et
de revenu en seraient les principales.
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