Revenu des enseignants des écoles conventionnées et son impact sur la scolarisation de leurs enfants cas de la commune de Karisimbi( Télécharger le fichier original )par Elie MULUME BAHIDIKA Université du CEPROMAD Goma - Licence 2013 |
1.2.4: LE ROLE DES REVENUS22(*)De nombreuses analyses sont soulignées. Les transformations intervenues dans les modes de vie depuis une quarantaine d'années, en particulier avec l'avènement de la «société de communication». Mais ces changements se sont également traduits par une évolution assez notable des comportes d'épargne et d'accumulation des ménages. Divers facteurs y contribué. Avec la croissance forte et régulière des trente années d'après-guerre, les ménages ont consacré une fraction croissante de leurs revenus à l'épargne. En outre, on peut penser que le développement de la protection sociale, en permettant une plus grande sécurité d'existence, a favorisé la réalisation de projet patrimoniaux que le développement du crédit rendait par ailleurs plus aisé. L'évolution la plus significative qui a résulté de ces changements concerne sans doute le développement de l'accession à la propriété immobilière. En 1988, plus d'un ménage sur deux est propriétaire de son logement, alors que cette proportion était inférieure à 35% au début des années cinquante. Certes les ressources financières de chacun conditionnent encore larguent la réalisation de tels projets. On estime ainsi qu'aujourd'hui environ 30% à 40% des ménages n'épargnent pratiquement pas. Mais les travaux du CREP (centre de recherche économique sur l'épargne) ont montré qu'au sein de chaque catégorie sociale, le taux d'épargne variait fortement selon que l'on était, ou non, propriétaire de son logement. Dans nos sociétés développées, le taux d'épargne ne peut pas être considéré comme totalement indépendant de son emploi. Les évolutions que l'on vient brièvement de résumer ont -- elles contribués à réduire les inégalités de fortune? Cela ne semble pas être le cas : entre 1947 à 1975 les disparités de patrimoine n'ont pas diminué. Elles ont même augmenté sensiblement entre 1947 et 1962, avant de resterà peu près stables entre 1962 et 1975. Depuis une dizaine d'années, il semble qu'elles recommencent à s'accroître. Ainsi, malgré la diffusion de la propriété, qui restait jadis l'apanage d'une couche restreinte de la population, il subsiste encore de très fortes inégalités dans les montants de patrimoine détenus par les diverses catégories de ménages. Dans quelle mesure les inégalités de revenus permettent -- elles de rendre compte de ce phénomène? On peut éclairer ce point analyser la relation; à un moment donné, entre revenu et patrimoine. Une analyse de ce type peut être menée soit sur des données «individuelles ». Lorsqu'on observe cette relation au niveau des ménages comme l'a fait l'INSEE(13), on constate une corrélation positive entre patrimoine et revenu : plus le revenu est élevé, plus le patrimoine est important. Cette corrélation apparaît néanmoins assez lâche. La dispersion du patrimoine au sein de chaque tranche de revenu reste en particulier importante. Bien sûr, d'inévitables incertitudes statistiques perturbent quelque peu cette analyse. Mais, la faible liaison apparente observée entre ces deux variables ne doit pas surprendre. Elle résulte en partie, comme on l'a vu précédemment, d'un effet d'âge, même si celui-ci demeure assez faible.Par ailleurs, à revenu identique, les comportements d'épargne des ménages peuvent être assez différents. Pour caractériser ces comportement, certains économistes recourent aux termes évocateurs de cigale et de fourni. On comprend aisément que ces deux attitudes polaires puissent se caractériser, à terme, par certaines disparités de patrimoine entre ménages disposant de revenus comparables. Enfin, la réception d'un héritage peut également expliquer de tels écarts. En raisonnant par classe de revenu, ou par classe de revenu et tranche de patrimoine, on observe en revanche un phénomène beaucoup plus net et significatif. Comme l'a montré le CERC, la liaison entre patrimoine et revenu se révèle en effet nettement positive pour les 50% de foyers qui perçoivent les plus hauts revenus (ces derniers détiennent environ 75% du patrimoine total). D'autres travaux réalisés par l'INSEE, corroborent également ce résultat (13). Pour les 50% de ménages les plus riches: - Ceux qui détenaient en 1975 un patrimoine supérieur à 80 000F. - La corrélation entre revenu et patrimoine apparait, de même, fortement positive. Dans les deux cas, on constate que le montant du patrimoine est proportionnel, voire plus que proportionnel au revenu pour cette partie supérieure de la population. Pour les ménages les moins biens lotis, que ce soit en termes de revenus ou du patrimoine, on observe au contraire une quasi indépendance entre ces deux variables.L'examen de données par catégories socioprofessionnelles confirme les résultats précédents et permet de préciser quelques peu les situations respectives des salariés, et des non -- salariés. En ce qui concerne les salariés, la corrélation entre patrimoine et revenu est particulièrement bonne et fortement positive. Entre les foyers d'ouvriers et ceux des cadres supérieurs, les patrimoines bruts moyens sont dans le rapport de 1 à 5,9 alors que les revenus ne sont que le rapport de 1 à 3,3 environ. Cette corrélation s'étend de façon satisfaisante aux professions libérales ainsi qu'aux industriels et gros commerçants lorsqu'on tient compte d'une certaine sous -- estimation des revenus de ces professions. Mais la liaison entre revenu et patrimoine s'avère -- en dépit de cette corrélation -- assez différente pour les artisans et commerçants ainsi que pour les agriculteurs. Pour ces professions; le montant du patrimoine apparaît plus élevé, à revenu égal, que celui des foyers de salariés (1, 4 fois plus pour les artisans et commerçants, 4,8 fois plus pour les agriculteurs). Pour ces non -- salariés, la relation entre revenu et patrimoine apparaît donc différente de celle qu'on observe pour les salariés, le cas des exploitants agricoles étant, à cet égard, nettement atypique. La conclusion la plus significative que l'on peut tirer de ces divers travaux est qu'il existe une forte liaison positive entre patrimoine et revenu pour les ménages les plus aisés. Pour cette population, tout se passe comme si l'inégalité des patrimoines accompagnait ou entretenait l'inégalité des revenus, et réciproquement. Or, la moitié des foyers qui perçoivent les plus hauts revenus en concentrent plus de 80% et détiennent environ 75% du patrimoine total.Dès lors, la compensation qui peut s'opérer parmi les ménages les moins fortunés: Pour lesquels on observe un quasi indépendance du montant du patrimoine par rapport au revenu.Ne peut guère avoir qu'une portée limitée. Une redistribution s'opère en revanche par le biais des transmissions entre générations. Son ampleur est loin d'être négligeable. * 22 Revenu, « Encyclopédie économique ; Xavier Creffe Jacques Mariesses, p.1458-1460, éd. Economica, 1990 Paris. |
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