Sous-Paragraphe 3: La politique ministérielle de
gestion de la faune sauvage
Les objectifs de la politique de gestion de la faune sauvage
visent à assurer en priorité l'amélioration du statut des
espèces animales les plus menacées par la mise en oeuvre de
mesures de gestion concrètes de terrain, mais ils visent
également à:
-- améliorer le recueil de données quantitatives
sur les espèces qui doivent être à la fois fiables,
simples, représentatives de l'état» de santé des
espèces animales et reproductibles dans le temps pour permettre de
connaître l'évolution de leurs populations;
-- mettre en oeuvre un système de suivi pour les
espèces, plus communes mais dont les éffectifs régressent;
-- suivre l'évolution des espèces animales qui
posent problème aux activités humaines ou dont l'expansion menace
la survie d'autres espèces animales, donc la biodiversité.
Des mesures de gestion sont alors mises en oeuvre, comme le
plan de gestion sur le grand cormoran par exemple.
Dans certains cas, il est nécessaire de conduire des
renforcements de populations par réintroduction d'animaux dans leur
milieu naturel.
Sous-paragraphe 4: Les plans nationaux de restauration
de la faune sauvage
Les plans nationaux de restauration, qui ont pour objectifs la
conservation des espèces, sont actuellement au nombre de 16.
De nombreuses opérarions de réintroduction ont
eu lieu depuis les années 1970.Au départ, opérations
spontanées issues du dynamisme associatif, elles se sont progressivement
organisées sous l'impulsion de différents instruments
internationaux, dont la convention de Berne sur la conservation
(55) G. Monediaire La protection des
espèces, page 9.
de la vie sauvage et du milieu naturel en Europe et l'UICN,
l'union internationale pour la
conservation de la nature qui ont élaborés des
recommandations sous forme de guides de conduite.La France quant à elle
a tiré les enseignements des opérations déja
engagées et en a retenu les principes suivants: la
nécessité de réaliser une étude technique
préalable soigneuse, de sensibiliser et d'informer les populations
locales concernées et d'assurer un suivi scientifique et technique de
l'opération.
Les plans de restauration de la faune sauvage, documents
d'orientation pour l'ensemble des partenaires qui participent à leur
mise en oeuvre ont pour objectif la conservation des espèces.
Ils sont élaborés en tenant compte de la menace
au niveau national et européen qui pèse sur l'espèce et de
la responsabilité patrimoniale de la France par rapport aux
éffectifs ou à l'aire de répartition mondiale de
l'espèce.Ces critères biologiques peuvent être
complétés par d'autres critères:interêt culturel ou
économique de l'espèce, faisabilité de sa conservation.
Ces plans prennent en compte les dimensions biologique,
juridique, économique, sociologique et culturelle pour restaurer une
espèce. La mise en oeuvre des mesures de conservation s'éfforce
d'intégrer les nombreux acteurs concernés par la gestion des
populations et de leurs habitats.
Véritables stratégies de conservation
écrites, en général pour 5 ans,les plans sont construits
en 2 parties:
La première partie fait la synthèse des acquis
sur le sujet:contraintes biologiques et écologiques propres à
l'espèce, causes du déclin et actions déja conduites;
la seconde partie décrit les objectifs à
atteindre, avec la liste, par ordre de priorité, des actions de
conservation à mener, les modalités de leur mise en oeuvre, leur
suivi et leur évaluation.
Les actions sur le terrain visent surtout à
atténuer les facteurs limitant le maintien de certaines
espèces.
Dans certains cas, lorsque les effectifs de population sont
devenus trop faibles ou que l'espèce a disparu,des opérations de
renforcement des populations ou des réintroductions s'avèrent
nécéssaires.
Si certains facteurs de raréfaction ou de disparition
d'une espèce sont parfois maitrisables, d'autres sont tellement
insidieux comme la destruction par les pesticides ou les produits
phytosanitaires ou difficilement contrôlables comme la modification des
habitats ou la disparition de la nourriture des animaux insectivores,avec
très souvent des composantes économiques importantes,que les
efforts pour préserver ou restaurer les populations relèvent
alors d'actions concertées dont l'élaboration,la conduite et
l'aboutissement ne se conçoivent que sur le long terme.
Les 16 plans de restauration actuellement en cours concernent
les espèces suivantes:
Aigle de Bonneli
chouette chevêche
Autour des Palombes
goéland d'Audouin
Balbuzard pécheur
grand hamster d'Alsace
Chiroptères
gypaète barbu
Faucon crécerellette
milan royal
Outarde canepetière
vautour moine
Râle des genets
vautour percnoptère
Sitelle corse
vison d'Europe
Chaque plan s'applique sur une ou plusieurs régions de
France.
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