INTRODUCTION GENERALE
1. CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE L'ETUDE
Les préoccupations sans cesse croissantes pour
l'éducation des citoyens ont conduit les pouvoirs publics à
engager des politiques d'investissement en matière d'infrastructures
scolaires. Cependant, un mauvais jugement en matière des
préférences des populations bénéficiaires de ces
infrastructures a très souvent conduit à une mauvaise
pl1anification et à une contre-performance de la rentabilité de
ces infrastructures.
2. PROBLEMATIQUE
Au Cameroun, les populations MBORORO du Nord-ouest restent
victimes de la sous-scolarisation,
malgré toute l'attention à eux accordée
par les autorités publics. Certains facteurs socio-économiques
expliquent les comportements de ces populations, entre autres
:
? Les phénomènes migratoires qui entraînent
une instabilité géographique.
? Les mariages précoces qui ont pour conséquences
un fort taux de déperdition scolaire
? Le faible taux de revenu (PIB) par habitant dans ces
régions
? L'instabilité et la non-pérennité des
sources de revenu
Notre travail est sous-tendu par le besoin de combler
l'écart entre une situation de départ insatisfaisante, et une
situation d'arrivée désirable. De ce fait il est important pour
cette étude de permettre aux dirigeants de bâtir une
décision publique concernant l'investissement en infrastructures
scolaires à partir des intérêts personnels de chacun.
De ce fait la question fondamentale qui fera l'objet de notre
étude est la suivante : Quel est le Consentement à payer des
parents pour l'éducation de leurs enfants ? Et ensuite comment traduire
ce consentement à payer par une politique d'investissement qui
réponde aux besoins spécifiques de ces populations ?
3. OBJET DE L'ETUDE
L'objectif général de cette étude est de
déterminer la valeur de l'éducation pour les parents MBORORO et
de proposer des alternatives pour les politiques de planification en
matière scolaire pour ces populations.
De façon spécifique; il s'agira :
? De déterminer la valeur d'un bien social (une
école) à partir des consentements à payer
(CAP) de ces populations.
? D'identifier les facteurs explicatifs de ce CAP
? D'évaluer le cout social lié à
l'amélioration du niveau de scolarisation chez ces populations
? De proposer des solutions pour une meilleure insertion de ces
populations dans le processus
éducatif.
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4. HYPOTHESES DE RECHERCHE
La méthode d'évaluation contingente part du
principe selon lequel sur la base de la théorie du consommateur, il est
possible d'attribuer des valeurs monétaires à des biens
non-marchand et pour lesquels il n'existe pas de prix susceptible de renseigner
sur la valeur de ces biens.
Dans le cadre de notre étude, nous émettons les
hypothèses suivantes :
? Pour un individu, la valeur d'une école est
évaluée à la satisfaction (utilité) qu'elle lui
procure, l'utilité dépendant de sa consommation des biens
marchands mais également des quantités disponibles des biens
environnementaux.
? Le consentement à payer des individus pour
l'éducation de leurs enfants est une bonne mesure du cout social des
dommages que leur cause l'absence ou l'insuffisance de cette
éducation.
? Le consentement à payer des personnes
interrogées (chefs de ménage) est une fonction croissante de
leurs revenus, de leur niveau d'instruction, de leur âge et une fonction
décroissante du nombre d'enfants qu'ils possèdent et de leur
sexe, de l'éloignement de l'école et de la formation offerte.
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