3.2. Mon ressenti en situation et mon
interprétation a priori des faits
3.2.1. Par rapport à la première
séquence présentée
a) Mes émotions et attitudes
· J'utilise comme stratégie d' « accroche
» de François mon intérêt pour son jeu,
espérant qu'il s'intéresse ainsi à son tour à ce
que je lui propose ;
· Lorsque François exprime sa réticence
à changer d'activité, j'essaie de lui faire passer comme message
qu'il serait bien plus passionnant de passer un bon moment de joie dans la
neige que de rester « captif » d'un monde virtuel ;
· J'apprécie vraiment le côté
féerique de la nature enneigée et j'essaye de communiquer cette
enthousiasme au garçon ;
· En essayant de mesurer ce qui pourrait rencontrer son
intérêt dans une activité saisonnière de plein air,
j'entre en négociation avec lui ;
· Lorsqu'il maintient sa position à ne pas
accepter ma proposition, je suis assez déçu ;
· Je suis un peu interloqué par sa prononciation
du mot « addict », étant donné que je ne connais pas
chez lui l'existence de difficultés de prononciation.
b) Mon interprétation
· L'enfant résiste à ma proposition de
changer d'activité parce qu'il préfère rester
plongé dans un monde virtuel pour anesthésier une angoisse
existentielle ou une frustration passagère ;
·
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Il est bref dans ses réponses parce qu'il
n'apprécie pas que je me sois immiscé dans sa « bulle
virtuelle ».
3.2.2. Par rapport à la seconde séquence
présentée
a) Mes émotions et attitudes
· Je propose à François un entretien
à l'écart de ses pairs parce que j'estime que la présence
de ceux-ci en tant que « spectateurs » pourraient influencer ses
propos ;
· Je lui propose que l'entretien se déroule dans
sa chambre pour qu'il puisse se sentir plus en sécurité et
être plus authentique sur son « territoire » ;
· J'accepte de postposer le moment de mon entretien avec
François pour deux raisons :
- lui permettre de satisfaire son besoin de regarder son
programme télévisé jusqu'à la fin ;
- le moment du souper se faisant proche, je n'aurais pas pu
mener mon dialogue avec lui jusqu'au bout avant.
· En l'interrogeant pour savoir s'il a une idée
du motif de ma sollicitation, je suppose qu'il a déjà un
pressentiment de la raison.
· Je veux lui spécifié que je ne suis pas
dupe : j'ai bien compris qu'il prononce « aguik » pour me parler de
son attrait infatigable pour les jeux vidéo.
· Je suis fâché d'apprendre que quelqu'un
ait pu lui coller une étiquette ;
· Pour lever toute stigmatisation éventuelle,
j'argumente la raison pour laquelle je pense qu'il n'est pas
dépendant.
· J'espère qu'il tiendra compte de mes quelques
recommandations préventives.
b) Mon interprétation
· François a envie de regarder son programme
télévisé jusqu'au bout parce qu'il est absorbé par
l'histoire de la série qu'il regarde ;
· Une fois dans la chambre, il ramène sa peluche
pour créer une barrière de protection entre lui est moi ;
· Il veut éviter de me dire pourquoi il dit
« aguik » afin éviter des pourparlers : il a mieux à
faire ;
· Il « me regarde fixement avec un léger
rictus » parce qu'il est gêné par mon geste tactile sur
son front ;
· « François me répond par un
sourire avant de déconnecter son regard du mien » parce qu'il
se sent « démasqué » dans le fait que je dise un peu
vrai.
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