Avec les normes Emir et Bale 3, allons-nous vers une crise du collatéral ?( Télécharger le fichier original )par Anonyme CNAM - Master finance 2012 |
Les évolutions dans la gestion du collatéralJusqu'à présent, la gestion du collatéral n'entrait pas dans les priorités des banques et des gestionnaires d'actifs mais les nouvelles réglementations changent la donne et vont affecter leur manière de gérer le collatéral. Avec les exigences croissantes sur la quantité et la qualité des garanties demandées ainsi que le coût pour se procurer des actifs sûrs, les acteurs vont gagner à mettre en place des solutions d'optimisation de leur collatéral. Il faut s'assurer que les actifs sûrs et liquides tels que les titres d'Etat et les liquidités sont utilisés le plus efficacement possible et ne sont pas inutilement donnés en collatéral pour des opérations qui acceptent des titres de moins bonne qualité. Nous avons vu notamment que la BCE était nettement moins stricte que les autres acteurs sur le type de collatéral qu'elle accepte. Dès lors, une banque qui cherche à se financer auprès de la banque centrale aura tout intérêt à lui donner le collatéral qui lui coûte le moins cher, par exemple des obligations émises par l'Etat Italien. Pour le moment, la plupart des établissements n'ont pas encore l'architecture et les systèmes techniques qui leur permettraient de gérer leurs garanties de façon plus poussée. Cela implique de consolider à un seul endroit les positions et le collatéral utilisés par les différents services d'un établissement pour pouvoir en temps réel, substituer les titres en fonction de leur liquidité, des coûts de financement. Or jusqu'ici, la gestion du collatéral est très fragmentée en fonction de sa nature géographique, des catégories d'actifs et il est réparti dans différents départements/services des banques. Une étude Clearstream - Accenture réalisée en 2011 auprès de 16 établissements internationaux (assurant au total la gestion de près de 20% des actifs bancaires) va dans ce sens et montre que entre 10 et 15% du collatéral reste inutilisé du fait de la fragmentation et d'une gestion efficace des titres. Au total, ces inefficiences coûteraient aux banques près de 4 Mds€.36(*) D'autre part, avec l'introduction des contreparties centrales pour la compensation des dérivés, certains acteurs du buy-side (investisseurs) n'auront pas suffisamment de collatéral exigible. Un exemple donné par Jonathan Philp, consultant spécialisé dans la gestion du collatéral et des CCPs 37(*) est celui d'un fonds d'obligations d'entreprises qui utilise des CDS pour couvrir certaines positions. Désormais, les gestionnaires du fonds seront tenus de transmettre des marges initiales pour les transactions bilatérales, ce qui n'était pas le cas auparavant. Or, la détention de cash est très limitée dans les fonds et les obligations d'entreprises qu'il détient ne sont pas acceptées comme collatéral par les contreparties centrales. Des intermédiaires tels que les prime-brokers, les dépositaires ou les acteurs de la compensation envisagent ainsi d'offrir à leurs clients des services de transformation de collatéral. Ces opérations vont faire appel aux repos et aux prêts-emprunts de titres. Un client pourra par exemple contracter un repo pour obtenir l'argent exigé par le CCP, en donnant en garantie ses obligations d'entreprise. Cela pour consister également à rehausser la qualité du collatéral en faisant un swap de collatéral. * 35 Nouveau coup de pouce de la BCE aux banques périphériques - http://www.agefi.fr * 36 Welcome to the Age of Collateral Management - http://www.revue-banque.fr |
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