4.1.2 - L'implication et la participation de la population
au microprojet.
Selon le paradigme déterministe :
« la conception dominante du développement est
déterministe.» dans la plupart des cas de projets de
développement communautaire, le plus souvent le processus de
développement est réduit au transfert
« mécanique » de la technologie et du capital
financier, négligeant la participation effective des populations aux
différentes étapes du développement communautaire,
à savoir l'identification des besoins, la conception,
l'élaboration, l'exécution, le suivi et l'évaluation des
projets. Les intervenants ne tiennent pas souvent compte de la logique
culturelle, sociale et économique des populations (Yao Assogba
1988b).
Dans le cadre de la présente étude, il convient
de dire que les personnes interrogées n'ont pas participé ou
n'ont pas été associées à toutes les phases de mise
en oeuvre du projet. La majorité, n'a participé en aucune phase
de mise en oeuvre. L'absence de participation de la population aux phases de
mise en oeuvre du projet s'explique soit par la méthode d'intervention
utilisée par des animateurs qui exclu leur participation à
toutes les phases ou soit à un refus de participation de la part de la
population. Ce refus de participation traduit l'existence d'une situation
problème dans le village, ou encore, le projet ne répond pas aux
attentes de la population. « Nous avons besoin d'argent pour
mener une activité Génératrice de revenu »
laissent entendre une majorité des enquêtés (figure N°
4 et tableau N° 16).
Les informations recueillies sur le terrain témoignent
bien de l'existence d'une situation problème, telle que les querelles,
la mésentente sur l'intronisation d'un chef du village. pour cela, la
population refuse de participer aux sensibilisations du CVD sur les questions
liées au développement du village (figure 7) et de
surcroît, la grande majorité de la population refuse de donner sa
contribution locale, soit en espèce ou en nature ou soit en main
d'oeuvre locale (tableau 18).
4.1.3 - VERIFICATION DES VARIABLES ET DES HYPOTHESES
Rappel des
hypothèses et des variables
Pour explorer la problématique posée par cette
recherche, l'hypothèse générale émise est la
suivante : L'absence d'une étude du milieu au début de la
phase d'identification des besoins pour pouvoir découvrir les
réalités socioculturelles des communautés constitue une
entrave au processus d'animation dans les projets de développement
à la base au Togo.
Les hypothèses secondaires sont les suivantes :
Ø La non implication des populations
bénéficiaires à la phase d'identification des besoins est
à la base des difficultés rencontrées sur le terrain par
les animateurs lors de l'exécution du projet.
Ø La méconnaissance des réalités
socioculturelles et économiques des populations
bénéficiaires constitue une entrave au processus d'animation.
Ø Les querelles intestines qui divisent les fils d'une
même communauté est une entrave au processus d'animation.
Ø La non représentativité du
comité villageois de développement d'une communauté est
une entrave au processus d'animation dans les projets de développement
à la base.
Quand à la variable dépendante, elle a
été déclinée comme suit : Il s'agit des
entraves au processus d'animation dans les projets de développement
à la base au Togo.
Ainsi rappelées et sur la base des informations
recueillies à travers la pré-enquête et l'enquête
proprement dite sur le terrain, les entraves au processus d'animation dans les
projets de développement à la base au Togo se manifeste comme
suit :
Indifférence de la communauté
bénéficiaire par rapport au projet
L'approche participative exige l'association de la population
bénéficiaire à toutes les phases de mise en oeuvre du
projet ; de la phase d'identification des besoins à la phase
d'évaluation des projets, en passant par les phases de conception,
d'élaboration, d'exécution et de suivi. Lors de la mise en
exécution du projet, et surtout lors de la phase d'exécution et
de suivi, les bénéficiaires ont affiché une
indifférence totale au projet et de surcroit, un refus de fournir la
main d'oeuvre locale.
Le suivi des travaux sur le chantier était de la
responsabilité d'un comité de suivi mise en place par les
animateurs. Ce comité est composé des membres de la
communauté qui sont censés de faire un suivi rotationnel des
travaux sur le chantier, par quartier. Les membres désignés
à cet effet, on refusé de faire le suivi, qui s'est fait
finalement par quelques membres du CVD.
Refus de mobilisation de la contribution
locale
Le projet prévoit une contribution
locale de 5 % de son coût total. La grande majorité de la
population a opposé un refus de mobiliser cette contribution,
malgré les nombreuses sensibilisations faites par les animateurs et le
CVD. Les appels de la population par le CVD sur l'initiative des animateurs
sont rejetés le plus souvent par cette dernière.
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