1.5.4 - L'incohérence et
l'incompatibilité des actions dans la satisfaction des besoins
réels des populations comme facteur d'entrave dans les projets de
développement communautaire
Les projets de développement communautaires sont une
composante de la nouvelle approche du développement, le
développement local, qui vise à faire participer les citoyens des
collectivités au développement national et d'en partager les
résultats directs. Ces projets s'orientent vers une catégorie
spécifique de la population qui a toujours été
négligée et exploitée à cause de leur situation
socio-économique marginale, de leurs moyens économiques
précaires et de leur faible pouvoir revendicatif ; les populations
rurales.
En réalité, la priorité pour ces
populations c'est d'avoir accès à des ressources pour des
Activités Génératrices de Revenu (AGR). Mais, force est de
constater que la grande partie des actions de développement s'oriente
beaucoup plus sur la réalisation des Infrastructures et Equipements
Socio - Communautaires (IESC). Bien que les IESC (bâtiments scolaires,
latrine publique, piste rurale, unité de soin préventive,
etc...) sont quasi inexistantes dans les zones rurales, leur priorité
reste la rentabilité économique.
De ce fait, on constate que les communautés rurales
adhèrent très rapidement aux projets qui ont pour objectif de
financer les bénéficiaires pour une Activité
Génératrice de Revenu. Comment peut-on chercher à
développer l'approche participative dans les projets de
développement communautaire si les bénéficiaires n'ont
jamais pu prendre part aux décisions concernant leur propre
destinée ?
Devant cette réalité, les acteurs de
développement qui interviennent sur le terrain réalisent que les
projets en cours d'exécution ne correspondent pas aux vraies attentes
des communautés cibles. Lors de la mise en exécution de ces
projets de développement, la population bénéficiaire
affiche une certaine indifférence aux projets qui s'exécutent car
ces projets ne répondent pas à leur priorité.
A cet effet, il est difficile pour les associations
villageoises de développement à l'image des Comités
Villageois de Développement (CVD) ou des animateurs des structures de
développement local qui interviennent sur le terrain, de mobiliser les
communautés bénéficiaires autour du projet. Ceci constitue
pour ces derniers une entrave en matière d'animation dans les projets de
développement à la base. C'est le cas des animateurs de l'ONG
ASDEB dans le cadre de l'exécution du projet de construction de
bâtiments scolaires à Anamé - Gbaganmé dans la
préfecture des lacs au Togo.
Lors de l'exécution dudit projet, la population affiche
une indifférence vis-à-vis du projet car ce projet ne
répond pas à leur entente si bien que le poids du
développement du village se repose sur les membres du CVD alors que le
développement du village devrait être une affaire de toute la
population.
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