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De la psychanalyse du sujet connaissant à  l'objectivité scientifique dans l'épistémologie Bachelardienne

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par Merleau NSIMBA NGOMA
Université chrétienne Cardinal Malula RDC - Licence en philosophie et lettres 2009
  

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I.3.2. La période de l'état scientifique

Elle est le deuxième âge de l'esprit humain. Déjà en préparation à la fin du XVIII ème siècle, elle s'étendrait sur le XIX ème et le début du XX ème siècle.

Cette période, elle représente l'état scientifique auquel Bachelard correspond l'état concret abstrait où « l'esprit adjoint à l'expérience physique des schémas géométriques et s'appuie sur une philosophie de la simplicité »69(*).

Pendant cette période, l'esprit est encore dans une situation paradoxale : « il est d'autant plus sûr de son abstraction que cette abstraction est plus clairement représenté par une intuition sensible »70(*).

C'est aussi le caractère hybride de la pensée qui, a toute fière de son dogmatisme, immobile dans sa première abstraction, appuyée pour la vie sur les succès scolaires de sa jeunesse, parlant chaque année de son savoir, imposant ses démonstrations, tout à l'intérêt déductif, soutient se commode de l'autorité, enseignant son domestique comme fait Descartes ou le tout venant de la Bourgeoisie comme fait l'Agrégé de l'université71(*).

A en croire Bachelard, ce qui distingue le scientifique du préscientifique, c'est que le premier se garde bien de prendre cette explication primaire comme définitive. Tout au contraire, la seconde cherche à la dépasser. Mais il cherche à fonder son abstraction dans le sensible.

Ce que Bachelard entreprend de nous montrer ici que l'esprit n'a pas encore atteint son paroxysme, il est encore dans son stade transitoire où « ...nous voyons bien une preuve de la somnolence du savoir, une preuve de cette avarice de l'homme cultivé ruminant sans cesse le même acquis, la même culture et devenant, comme tous les avares, victime de l'or caressé... »72(*).

I.3.3. La période du nouvel esprit scientifique

Elle est le troisième stade de l'esprit humain. Elle correspond à l'ère du nouvel esprit scientifique, qui, celle-ci s'ouvre en 1905, au moment où la relativité einsteinienne vient déformer des concepts primordiaux que l'on croyait à jamais immobiles.

Avec le nouvel esprit scientifique, c'est tout le problème de l'intuition qui se trouve bouleversé, le caractère immédiat de l'évidence cartésienne sera troublé.

C'est l'état abstrait où l'esprit entreprend des informations volontairement soustraits à l'instruction de l'espace réel, volontairement détachées de l'expérience immédiate et même en polémique ouvert avec la réalité première, toujours impure, toujours informe »73(*).

Ce nouvel esprit scientifique a comme caractéristique la mise à distance des natures simples et absolues de Descartes et s'attache à la complexité essentielle des notions.

C'est la période du sens doublé de l'abstraction où « l'âme en mal d'abstraire et de quintessencier, conscience scientifique douloureuse, livrée aux intérêts inductifs toujours imparfaits, jouant le jeu périlleux de la pensée sans support expérimental stable ; à tout moment dérangée par les objections de la raison, mettant sans cesse en doute un droit particulier à l'abstraction, mais se sûre que l'abstraction est un devoir, le devoir scientifique, la possession enfin épurée de pensée du monde »74(*).

Bachelard, en effet, souligne la nouveauté essentielle de la pensée scientifique contemporaine qui se caractérise par l'abstraction, la complexification et le refus des natures simples, mais aussi par le clivage par rapport à l'expérience commune.

Ainsi avec le nouvel esprit scientifique, la vérité est construit contre l'évidence, contre les illusions de la connaissance immédiate. C'est en ce sens que Bachelard parle d'une « philosophie du non ».

De ce fait, la vérité scientifique ne doit plus être cherchée dans le verdict d'une expérience, ni dans la cohérence rationnelle, mais elle vient désormais de la régulation mutuelle de l'expérience et du raisonnement.

Quel que soit le point de départ de l'activité scientifique ; Bachelard nous convainc que l'abstraction reste le moment ultime de la formation et de l'accession de l'esprit scientifique. Il voit dans l'abstraction la démarche normal et féconde de l'esprit scientifique, il dit à cet effet, « on décèle bien vite un élan qui va du géométrique plus ou moins visuel à l'abstraction complète »75(*).

Mais, Bachelard constate qu'au cours de l'histoire, cette marche vers l'abstraction se trouve entravée par des préjugées et des modes de pensée que font obstacle à son progrès et que notre philosophe nomme « obstacles épistémologiques »76(*). Notion que forme le noyau de la pensée bachelardienne et que nous réservons dans ce deuxième chapitre.

A cette période, le réel n'est plus ce que l'on peut montrer du doigt, mais ce que l'on démontre. C'est-à-dire que l'objet du savoir scientifique se présente comme un élément de formule mathématique.

Cette formule définit un programme rationnel d'expérience technique. Nous assistons dans la science moderne à l'émergence d'une véritable réalité mathématico-technique. La réalité qu'étudie le physicien est un réel artificiel.

C'est seulement à l'intérieur des coordonnées d'une expérience minutieusement préparée que le scientifique définit son objet.

* 69 Ibid, p.7.

* 70 Ibidem.

* 71 H.G. WELLS, cité par G. Bachelard, Op.cit, p.9.

* 72 Ibid, p.8

* 73 G. BACHELARD., La formation de l'esprit scientifique, p.8.

* 74 G. BACHELARD, la formation de l'esprit scientifique, p.9.

* 75 Ibid., p.6.

* 76G. BACHELARD, la formation de l'esprit scientifique, p.13.

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