I.6. Conclusion du chapitre
premier
Toute l'épistémologie embrayée en
histoire des sciences au cours du XIXième siècle que
nous avons étudiée dans le premier chapitre de notre
étude, est une épistémologie qui s'est chargée de
la théorie cumulative dans la formation et le développement
scientifiques. Les analyses de Meyerson auxquelles on peut joindre les travaux
d'Auguste Comte, ainsi que ceux de Kant, de Descartes, de Habermas et autres
étaient toutes porteuses de cette idéologie.
Avec ces épistémologies traditionnelles, la
structure évolutive des connaissances scientifiques accroissait par une
sorte de sédimentation progressive. Et la formation de son objet se
fait au contact entre la construction rationnelle et la
« réalité » alors que le nouvel
esprit scientifique se veut une science créatrice de formes et que
rectifie les anciennes structures.
Ces épistémologies ont perduré et ont
alimenté les travaux au début du XX ième
siècle. C'est principalement ce dont les épistémologues
Viennois ont pu hériter et qu'ils ont développé en se
basant entre autres sur la mise en oeuvre d'un principe de vérification
comme critère de démarcation pour la science.
Un des traits caractéristiques de ces
épistémologies est justement, ce dont elles ont
hérité du siècle avant, la nette prédominance de la
théorie cumulative dans le progrès de la science, accentuant
davantage le principe d'induction.
C'est principalement dans le contexte tumultueux et presque
polémiquant qu'a pris place, autour des années 30, une discussion
visant le dépassement de cercle de vienne. C'est là la
justification du rationalisme réaliste dont se charge Emile Meyerson
pour donner le ton à une nouvelle direction de la problématique
des sciences de la nature. C'est aussi tout ce autour de quoi s'est construit
notre premier chapitre.
Nous avons voulu montrer ou retracer le contexte
d'émergence du nouvel esprit scientifique en partant du positivisme via
le rationalisme de Meyerson. Le rationalisme de Meyerson, un rationalisme
réaliste, un rationalisme statique.
En gros, ce chapitre a voulu faire un coup de projecteur aux
travaux de Gaston Bachelard. Dans son souci d'anéantissement du
patrimoine positiviste et néo-positiviste, il s'est voulu être la
propédeutique à l'exigence de la coupure
épistémologique, de la rupture méthodologique et des
déplacements philosophiques chez Gaston Bachelard telle que nous allons
l'analyser dans le chapitre suivant, pour découvrir comment un nouvel
esprit nécessite impérativement la catharsis afin
d'accéder à la connaissance.
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