2. 4. 1. 2. Les critères symbiotiques
Les propriétés symbiotiques ont longtemps
été la base unique de la caractérisation des rhizobiums et
de leur regroupement en « groupe d'inoculation » en fonction de la ou
des légumineuses nodulées.
L'infectivité d'un rhizobium s'exprime par sa
spécificité à travers sa capacité de noduler une ou
plusieurs légumineuses hôtes. Elle peut être facilement
évaluée par le dénombrement des nodosités
formées.
Revue bibliographique
L'efficience est la capacité de réduire
efficacement l'azote atmosphérique en ammonium. Différentes
techniques d'estimation de l'efficience sont disponibles. Trois sont les plus
utilisées, la méthode Kjeldahl qui permet de mesurer l'azote
total de la partie végétative de la plante, la méthode de
l'activité réductrice de l'acétylène (ARA) qui
permet d'évaluer l'activité de la nitrogénase par l'apport
de l'acétylène comme substrat et par la mesure de
l'éthylène dégagé comme produit de réduction
final, la troisième méthode consiste à déterminer
le poids sec de la partie végétative des plantes inoculées
par la souche à tester comparativement au témoin non
inoculé.
2. 4. 1. 3. Tolérance à la
salinité
Les rhizobiums sont généralement plus
tolérants aux stress comparativement à leurs plantes hôtes
(Zahran et al., 2003; Vriezen et al., 2006, 2007) d'où
l'intérêt de sélectionner des légumineuses pour des
régions présentant des problèmes de salinité.
La gamme de tolérance au sel des rhizobiums est
variable selon la souche et le type de sel (El Sheikh et al., 1989 a).
Certaines sont inhibées par une concentration de 100 mM de NaCl, alors
que les plus tolérantes peuvent survivre à des concentrations de
1700 mM de cet élément (Zahran et al., 1994). D'autres
comme S. meliloti sont tolérants entre 300 et 700 mM NaCl
(Mohammad et al., 1991; Muller et Pereira 1995), alors que
Rhizobium leguminosarum tolère des variations entre 150 mM NaCl
(Rai, 1983) et 350 mM NaCl (Breedveld et al., 1993). Le stress
osmotique hydrique ou salin peut modifier la synthèse de certaines
composantes cellulaires (protéines et lipopolysaccharides) des
rhizobiums (Zahran et al., 1994). Dans ce sens, Shamseldin et a.,.
(2006) ont noté, à 680 mM de NaCl, une expression
différentielle des protéines cellulaires chez Rhizobium
etli souche (EBRI 26).
2. 4. 1. 4. Tolérance au pH
Les rhizobiums sont en général neutrophiles mais
leur réponse face à une fluctuation du pH varient d'une souche
à une autre (Jordan, 1984; Glenn et Dilworth, 1994). Graham et Parker
(1964) ont montré qu'un pH bas critique pour la croissance de
Rhizobium japonicum et de Rhizobium lupini est compris entre
4 et 6.
Sinorhizobium meliloti a été
rapporté être sensible au pH acide (Brockwell et al.,
1991). Rhizobium tropici et Mesorhizobium loti sont
considérées comme des souches très tolérantes
à l'acidité (Graham et al., 1994).
Revue bibliographique
Certaines souches rhizobiales peuvent même supporter un
pH très bas de l'ordre de 3,5 (Yadav et Vyas, 1973). Les
mécanismes d'adaptation physiologiques et biochimiques des rhizobiums en
milieux acides sont nombreux (O'Hara et Glenn, 1994; Graham et al.,
1994). Ces mécanismes incluent entre autre l'exclusion et l'expulsion
des protons H+ (Chen et al., 1993a), la forte teneur en
potassium et en glutamate du cytoplasme des cellules stressées (Aaron et
Graham, 1991), le changement de la composition du LPS (Chen et al.,
1993b), et l'accumulation de polyamines (Fujihara et Yoneyama, 1993).
L'alcalinité est moins néfaste pour la survie
des rhizobiums. Jordan (1984) a montré que la majorité de ces
bactéries peuvent tolérer des pH allant jusqu'à 9.
|