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Diversités phénotypique et moléculaire des microsymbiotes du Sulla du nord (Hédysarum Coronarium L. ) et sélection de souches rhizobiales efficientes

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par Sana Dhane Fitouri
Institut national agronomique de Tunisie - Doctorat en sciences agronomiques 2011
  

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2. 3. Les microsymbiotes du sulla

Le premier isolement de bactéries à partir des nodules de sulla remonte au 19ème siècle (Mottareale, 1898). Ces rhizobiums ont été étudiés et décrits dans plusieurs travaux de recherche et il a été recommandé de les nommer provisoirement Rhizobium hedysari (Casella et al., 1984; Selenska-Pobell et al., 1996; Toffanin et al., 1996). Par ailleurs des études plus approfondies sur l'identification des souches isolées à partir de nodules de Hedysarum coronarium ont montré qu'elles sont relatives à Rhizobium etli, Rhizobium leguminosarum et Sinorhizobium meliloti (Tighe et al., 1994). Avec le développement des techniques moléculaires, il y a eu une meilleure caractérisation des bactéries nodulant les légumineuses, en particulier la ARDRA (Amplified Ribosomal DNA Restriction Analysis) de l'ADNr 16S et la comparaison des séquences de ADNr 16S; les bactéries nodulant le sulla ont par conséquent été baptisés R. sullae (Squartini et al., 2002).

D'autres études plus récentes ont mis en évidence que des bactéries du groupe Gamma protéobactéries peuvent également noduler les légumineuses en les isolant à partir des nodosités de Hedysarum (Benhizia et al., 2004).

Dernièrement, de nouvelles espèces de bactéries auxquelles on a attribué le nom Rhizobium alamii sp. Nov. ont été isolées à partir des racines de tournesol (Helianthus annuus L.) et des nodules de Medicago ruthenica L.. Ces espèces qui appartiennent à la lignée des alpha-protéobactéries sont génétiquement les plus proches de l'espèce R. sullae (Berge et al., 2009).

2. 4. Caractérisation des rhizobiums

Plusieurs études ont été réalisées par les microbiologistes pour évaluer la diversité des rhizobiums. Ces études ont permis l'analyse de différents traits phénotypiques et génétiques qui sont devenus par la suite une base de définition du concept de l'espèce (Jarvis, 1983; Zhang et al., 1991; Moreira et al., 1993; De Lajudie et al., 1994; Dupuy et al., 1994).

2. 4. 1. Caractérisation phénotypique

La caractérisation phénotypique classique des rhizobiums se base sur des critères morphologiques, symbiotiques, biochimiques, et physiologiques (Graham et al., 1991). Les critères morphologiques regroupent les caractéristiques de la cellule bactérienne (forme, nombre et type de flagelles, coloration Gram, présence d'endospores) et les caractéristiques de la colonie (couleur, dimension, forme).

Revue bibliographique

Les critères symbiotiques indiquent la capacité infective, effective et compétitive d'une souche donnée.

Les critères biochimiques évaluent la présence et/ou l'activité de différentes enzymes telles que glutamate déshydrogénase, glucose 6-phosphate déshydrogénase, indole-phénol oxydase, nitrate réductase, uréase, adénylate kinase ainsi que d'autres enzymes impliqués dans les voies métaboliques d'assimilation des substrats carbonés.

Les critères physiologiques regroupent le taux de croissance de la bactérie sur le milieu YEM (Yeast Extract Mannitol) (Vincent, 1970), la capacité d'utiliser différents carbohydrates et différentes sources d'acides aminés, la tolérance à différentes concentrations en sels et aux variations du pH, la croissance à différentes températures, la résistance aux antibiotiques, aux métaux lourds, etc...

2. 4. 1. 1. La croissance

Parmi les critères phénotypiques les plus importants dans la caractérisation des rhizobiums, figure la croissance dans le milieu YEM (Vincent, 1970). La première classification des bactéries symbiotiques fixatrices de l'azote en deux genres Rhizobium et Bradyrhizobium s'était basée sur ce critère (Jordan, 1982, 1984). En fait, les souches à croissance rapide du genre Rhizobium possèdent un temps de génération inférieur à 4 heures et forment des colonies circulaires convexes généralement translucides avec un diamètre de 2 à 4 mm après 3 à 5 jours sous des conditions optimales d'incubation. En revanche, les souches à croissance lente du genre Bradyrhizobium possèdent un temps de génération de 6 à 8 heures et forment des colonies circulaires convexes et rarement translucides avec un diamètre de 1 à 2 mm après 5 à 7 jours d'incubation.

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