3.5 Le ressenti des élèves
À la fin de la séance « bilan », j'ai
demandé aux élèves de m'écrire sur papier ce qu'ils
avaient pensé de la narration de recherche, s'ils avaient aimé ou
non, pourquoi ils avaient apprécié, pourquoi ils n'avaient pas
apprécié, s'ils aimeraient recommencer... Ces réponses se
trouvent en annexe 12.
Le constat que j'ai pu effectuer a été le
suivant : la plupart des élèves qui disent ne pas avoir
aimé la narration de recherche donne pour raison la difficulté de
l'exercice. Ils ont trouvé le sujet trop compliqué, certains
même disent qu'ils n'ont pas aimé car il fallait
réfléchir. C'est, je trouve, assez révélateur de la
vision que ces élèves ont des mathématiques. Pour eux, les
mathématiques se résument à apprendre des choses par coeur
et à les appliquer sans forcément comprendre ces notions. C'est
à ces élèves que s'adresse la narration de recherche, afin
de réveiller leur capacité à raisonner. Pour moi, il n'y a
presque rien à apprendre par coeur en mathématiques, la
compréhension des notions et des raisonnements doit permettre de
retrouver tous les résultats. La narration de recherche oblige les
élèves à raisonner et ne leur demande pas simplement
d'appliquer une formule ou un théorème. C'est un bon moyen pour
ces élèves de revenir aux fondamentaux des mathématiques,
d'effectuer et de construire un raisonnement et par conséquent de
modifier leur vision des mathématiques, en l'améliorant. Les
élèves qui disent avoir plutôt apprécié la
narration de recherche sont pour la plupart des élèves qui ont
fourni un travail satisfaisant. Plusieurs facettes de l'exercice ont plu
à ces élèves. Tout d'abord le fait de travailler en
autonomie leur a donné une certaine importance. En effet, ils
travaillent par eux-mêmes, ils n'ont pas nécessairement besoin de
demander de l'aide pour progresser dans l'exercice. Ils sentent ainsi qu'ils
ont la capacité de réussir un exercice et se sentent
valorisés par cette capacité. Une autre raison pour laquelle ces
élèves ont apprécié ce travail est le fait que la
notation ne portait pas uniquement sur le résultat. Ils n'avaient pas la
pression supplémentaire due à la peur de ne pas trouver le bon
résultat, la
bonne solution. Ils ne se sentaient pas oppressés par
le fait de devoir à tout prix trouver la bonne réponse et cela
leur a permis de travailler dans des conditions moins stressantes. D'autres ont
beaucoup apprécié le travail en groupe, je pense que le fait de
choisir son binôme a beaucoup joué dans cette appréciation.
Cela leur a permis de mettre en commun leurs idées et de pouvoir avancer
plus rapidement.
C'est en conclusion une expérience très positive
que je n'hésiterai pas à renouveler à l'avenir. Je pense
que cette pratique permet d'apporter beaucoup, autant aux élèves
qu'aux enseignants et qu'elle devrait se développer davantage notamment
dans les établissements difficiles.
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