2.4.2. Cinétiques de minéralisation
d'azote
La vitesse de minéralisation d'azote du sol sans aucun
apport est importante au début d'incubation, diminue à partir du
7ème jour et reste constante au-delà de cette date.
Ceci concorde avec les résultats d'autres travaux sur la
minéralisation de l'azote d'un sol en conditions contrôlées
(Jedidi et al., 1995 ; Shi et al., 1999, cités par
Francou, 2003).
Ainsi, les cinétiques de minéralisation montrent
l'évolution de l'azote minéral réellement dû
à l'apport des différents substrats organiques (Jedidi et
al, 1995). Les résultats montrent que les matières comme le
Guanomad et l'activateur biologique du Prochimad sont des matières
très riches en azote total, respectivement 2,35 et 2,7%. L'azote
organique de ces apports organiques se minéralise assez peu,
respectivement 11,6 et 8,9 mg de N.kg-1 de sol en 182 jours,
l'évolution des quantités d'azote est alors faible mais maintenue
à un niveau élevé. Ces quantités correspondent
à la quantité d'azote apportée dès le
départ. Cependant, les mesures expriment le bilan entre la
minéralisation et l'immobilisation réalisées par les
microorganismes à un temps donné, elles ne révèlent
pas les processus d'échanges qui ont eu lieu. Certains microorganismes
peuvent minéraliser une fraction qui sera immobilisée par un
autre type de microorganisme dégradant des fractions différentes,
la biomasse microbienne peut elle-même être
minéralisée et maintenir ainsi le niveau de fourniture d'azote.
Ces matières se présentent comme de véritables
fertilisants, fournisseurs d'azote.
Figure 2.8: Evolution de l'azote minéral par
différence entre mélange sol/matière et sol seul (en g de
N/Kg de sol). (Fonteneau, 2008)
La quantité d'azote minéral mesurée dans
le fumier de bovin (FB) reste à des valeurs négatives sur la
quasitotalité de la période d'incubation. Malgré une
teneur en azote total de 1,28%, celui-ci ne fournit pas d'azote disponible,
-5,8 mg de N.kg-1 de sol au 182ème jour. On
suppose que l'azote a pu être immobilisé par la
biomasse microbienne pour la dégradation de cette matière peu
stabilisée. L'autre hypothèse serait que les fumiers
présentent des formes d'azote organique difficilement
minéralisables.
L'incorporation du fumier au sol entraine une faim d'azote,
les plantes et les microorganismes sont en compétition pour leur besoin
en azote minéral c'est pourquoi dans la pratique paysanne, les
agriculteurs combinent les fumiers de bovin avec des engrais azotés
(urée ou NPK) ou des substituants d'urée (fumier de volaille)
(paragraphe 1.3.2.3.3) du fait que l''azote exerce un grand effet sur la
croissance dans la partie supérieure du sol, il importe de faire en
sorte que la croissance des tiges et feuilles soit rapide.
Seul le fumier de volaille (FV) présente une
minéralisation de l'azote, 15,4 mg.kg-1 de sol, au cours des
deux premières semaines, avant de suivre le même comportement du
groupe formé par la majorité des matières fertilisantes
étudiées. C'est pourquoi les paysans utilisent les fumiers de
volaille comme complément de l'urée après sarclage et sur
les jeunes plantes des pépinières.
Autour du 28ème, l'azote minéral
mesuré dans les traitements avec terreau d'Andralanitra, compost
d'ordures, terreau d'Ilafy et le compost de Vohitra Environnement sont à
des valeurs négatives, mais cette immobilisation est suivie d'une
minéralisation nette à la fin de l'incubation en suivant le
même comportement que les matières restantes.
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