1.4.2. Contraintes de la pratique de l'agriculture à
Antananarivo
L'AUP dans l'agglomération d'Antananarivo
présente de fortes potentialités par la croissance de la ville et
de son marché. Cependant les exploitations doivent faire face à
un manque de matières fertilisantes chimiques et organiques.
N'Diénor (2006) a mis en avant la matière organique
endogène des exploitations comme un facteur limitant la production. Les
élevages, notamment bovins, sont souvent de petite taille pour des
raisons économiques propres au ménage mais aussi spatiales et
sociales propres à la ville (nécessité d'espace pour la
culture fourragère, tolérance de l'élevage en zone
urbaine...). Face aux faibles quantités de fumiers disponibles,
l'accès aux engrais chimiques est difficile pour de nombreux
ménages. Leurs
disponibilités financières sont limitées
et le prix des engrais a doublé dans la période 2003- 2007 selon
Aubry et Ramamonjisoa (2007).
D'autre part, pour répondre à la demande
croissante des consommateurs et par adaptation à la pression
foncière, les exploitations agricoles de la zone colonisent de nouvelles
terres : les « tanety », qui sont des sols ferralitiques
pauvres et acides (Aubry et Ramamonjisoa, 2007 ; N'Diénor, 2006). Les
sols de bas-fonds et les sols en bordures de ces derniers sont
déjà appropriés et cultivés. Dans les zones
périurbaines, la mise en culture maraîchère des collines
est possible mais nécessite d'en construire la fertilité (travail
du sol, apport de matière...). En ville, les collines ont souvent
été bâties au profit de l'habitat urbain, compromettant
l'extension des surfaces agricoles. Ainsi l'utilisation des terres est
intensifiée par la multiplication des cycles de culture sur une
même parcelle. Dans les deux cas, l'extension des surfaces ou
l'intensification de la production renforcent les problèmes de
fertilité et nécessitent l'exploitation de nouvelles sources de
matières. Vers une meilleure considération par les
autorités politiques et une meilleure prise en compte dans les
politiques publiques. L'agriculture urbaine et périurbaine de
l'agglomération est mieux connue. Les résultats de l'étude
montrent les interactions existantes entre la ville et l'agriculture, cette
dernière tire partie de la proximité urbaine tout en
exerçant des fonctions essentielles au sein de celle-ci. Les
multifonctionnalités de l'AUP mises en avant sont son rôle
alimentaire, environnemental et paysager (Figure 1.3). Si la commune urbaine
d'Antananarivo reconnaît les multifonctionnalités de son AUP et
tente de l'intégrer dans la planification urbaine, on peut se demander
comment elle prévoit les interactions ville-agriculture à propos
des déchets. Une étude s'est terminée à la fin de
l'année 2007, pour améliorer la gestion de ces derniers. Les
perspectives de valorisation agricole des déchets pourraient doublement
solutionner l'assainissement de la ville et la fourniture de fertilisants
endogènes pour l'agriculture urbaine.
ENVIRONNEMENTALE
Prise en compte dans le plan d'urbanisme
directeur (PUDi) PAYSAGERE
Intégrée dans le plan Vert de la ville
AUP
ALIMENTAIRE
Approvisionnement d'autoconsommation et marchand
Figure1.3 : Fonctions de l'agriculture urbaine et
périurbaine
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