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Impact socio économique du "Matouké Rubber Developpement Project" sur le développement rural. Cas de Matouké

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par Christian Charles ELOUNDOU ETOUNDI
Université Dschang - Cameroun - Ingénieur des travaux agricoles option économie et sociologie rurale 2009
  

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II.4. REVUE DE LA LITTERATURE

De nombreux auteurs estiment que tout projet de développement ou de société crée un changement au sein de l'environnement auquel il s'intègre. L'environnement ici doit être vu en son sens large qui intègre les dimensions écologique, sociologique, économique, culturelle, politique et institutionnelle. La littérature qui suit,va présenter deux projets exécutés au Cameroun à savoir : Le Projet Pipeline Tchad-Cameroun et le Projet de Développement Rural du Mont Mbappit.

PROJET PIPELINE TCHAD-CAMEROUN

Plus grand investissement au Sud du Sahara, le projet pipeline Tchad-Cameroun, visait à
construire un pipeline de 1070 Km de 1999 à 2003, pour évacuer le pétrole produit au sud du

Tchad, aux larges de l'océan atlantique à Kribi au Cameroun. Il fut mis en oeuvre par respectivement COTCO au Cameroun et TOTCO au Tchad. Dans ce suit nous allons analyser l'impact de ce projet sur le développement rural et sur l'environnement

- Impacts du projet pipeline Tchad-Cameroun sur la santé et la culture

Yanez et al. (1997) notent que la santé des peuples autochtones vivant dans la région d'exploitation pétrolière est directement liée à la présence de cette activité. Ils estiment que l'état de santé de ces derniers est en général mauvais que celui des non riverains. La pollution de l'eau et de l'air par les métaux lourds expose les riverains des zones d'exploitation pétrolière aux maladies telles que l'asthme, les troubles intestinaux, les cancers, les troubles de vue. Wiwa (1998) a observé des hauts taux de maladies respiratoires (Asthme, bronchite, tuberculose) maladies de la peau et les cancers à Ogoni Land plus que dans les autres régions du Nigeria. Il déclare que même les cultures (plantes) en souffrent. En Californie du Nord, Schavior (1997) signale que les habitants de Richemond exposés aux émissions de fumée toxique souffrent plus des cancers des poumons (33%). Les émigrants du secteur pétrolier emportent avec eux des maladies qui se transforment en épidémie (Typhoïde, rougeole, cholera, hépatite, tuberculose). La malaria augmente d'intensité dans la zone pétrolière à cause de la stagnation des eaux. Le Comité National de Lutte contre le Sida (CNLS, 2004) cité par Djeuda (2006) note que la prévalence du sida est plus élevée le long du corridor du pipeline (19,8%) que dans les autres régions du Cameroun.

Les projets d'extraction ont fait disparaître certaines communautés. En Equateur par exemple, la communauté TETETE a disparu avec le début des opérations d'exploitation pétrolière dans la ville de Lago Agrio. Au Pérou, les Nahua furent décimés par les maladies virales telles que la coqueluche après avoir été en contact avec les travailleurs des compagnies pétrolières (Yanez et al., 1997).

- Impacts environnementaux du projet pipeline Tchad -Cameroun

L'activité pétrolière engendre une série d'impacts de grande importance qui portent atteinte à la pérennité des populations humaines habitant la région, à la biodiversité et à l'environnement en général.En 2005, Awe a constaté que le projet pipeline Tchad-Cameroun a détruit en terre camerounaise le couvert végétal sur une superficie de 2.867,87 hectares dont 1.127,37 Ha pour la savane boisée ; 954,74 Ha pour la forêt semi décidue ; 245,22 Ha pour la forêt mixte et 549,66 Ha pour la forêt du littoral atlantique. En Equateur par exemple, 54.000 Ha

de forêt ont été ouverts durant la phase de prospection sismique (Yanez et al., 1997). Les photos 1 et 2 montrent la déforestation ; respectivement au Sud du Tchad et à l'Est du Cameroun.

- Projet et emplois

Le secteur pétrolier offre de façon très modeste des emplois. Les emplois dans la prospection et la production pétrolière sont des emplois temporaires et la main d'oeuvre est souvent expatriée. Carton (2000) note qu'en Argentine, le nombre de travailleurs de l'entreprise YACIMIENTOS PETROLIFEROS FISCALES est passé de 50.000 à moins de 6.000 entre 1991 et 1997. Il ajoute qu'au Mexique, l'entreprise PEMEX a réduit ses effectifs de 280.000 à 133.000 de 1989 à 1997. Les entreprises pétrolières préfèrent travailler avec les entreprises sous traitantes. Ce qui réduit leurs coûts de production et augmente leurs marges bénéficiaires. C'est aussi une stratégie pour déstructurer toute représentation syndicale dans le secteur pétrolier. Le projet pipeline Tchad-Cameroun a offert 3.600 emplois temporaires au Cameroun et au Tchad durant la phase de construction et 550 emplois permanents dans les deux pays pendant la phase d'exploitation (Dames & Moore, 1999).

En parcourant les auteurs cités dans cette revue de la littérature, on se rend compte effectivement que tout projet fait changer une situation initiale. Pour analyser ce changement, il faut comparer la situation initiale à la situation après projet. Cette comparaison peut être faite à l'intérieur du groupe cible (ayant subi l'influence du projet) ou entre le groupe cible et un groupe témoin ou de contrôle (n'ayant pas subi l'influence du projet). La première approche présente parfois la limite de ne pas pouvoir distinguer entre les effets dus au projet et ceux dus à l'évolution naturelle. Cette limite est contournée par la deuxième approche. Toutefois pour mieux analyser l'impact d'un projet, il faut combiner les deux approches. Voilà pourquoi dans cette étude, l'approche de la double différence a été utilisée.

PROJET DE DEVELOPPEMENT RURAL DU MONT MBAPPIT

A l'oeuvre dans le Noun pour la réduction de la pauvreté et l'amélioration de la sécurité alimentaire. Dans le cadre de la lutte contre la pauvreté et l'amélioration des conditions devies des populations, le Gouvernement de la République du Cameroun, avec le soutien financier de la Banque Islamique de Développement (BID), a mis en place dans le Noun le Projet de Développement Rural du Mont Mbappit en abrégé PDRM. Le lancement de ce projet par le Vice - premier Ministre, Ministre de l'Agriculture et du Développement Rural a eu lieu àFoumban en date du 31 Octobre 2006.

- Objectifs du projet

L'objectif principal du Projet de Développement Rural du Mont Mbappit est de contribuer à la réduction de la pauvreté et à l'amélioration de la sécurité alimentaire des populations du Noun par la relance de la production agricole vivrière et maraîchère, tout en assurant une gestion durable des ressources naturelles.

- Durée de vie du Projet

La mise en oeuvre du Projet de Développement Rural du Mont

Mbappit durera 4 ans.

- Composantes du Projet

Le Projet de Développement Rural du Mont Mbappit dispose de

six composantes :

-Développement des infrastructures

-Aménagement des Bas fonds

Le projet aménagera et mettra à la disposition des communautés 1200ha de bas fonds dont 940 avec contrôle total de l'eau et 260 sous contrôle partiel. Cette superficie permettra d'installer 3000 exploitants agricoles modernes qui bénéficieront d'un encadrement particulier pour le développement d'une agriculture intensive susceptible d'augmenter de façon significative la production des cultures vivrières et maraîchères (maïs, arachide,haricot, riz, patate douce, tomate, carotte, etc. ...).Les bas- fonds aménagés constitueront à l'avenir des grands bassins de production agricole où seront développées d'intenses activités partement du Noun dispose en effet de 8500ha de bas fonds. Dans les limites du financement offert par la Banque Islamique de Développement, principal bailleur du dit projet, il n'a été possible de retenir que 1200ha que l'on ne pouvait, au vu des résultats attendus, saupoudrer les dans ses 9 Arrondissements qui constituent le département. Aussi, sur la base des efforts préalables consentis par les agriculteurs dans la maîtrise de l'eau au niveau des bas fonds, et du niveau d'organisation de ces derniers, cinq (5) bas fonds ont été retenus de concert avec les populations bénéficiaires, les bailleurs de fonds et le Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural . Il s'agit notamment de :

- Bas -fond du Mont Mbappit à cheval entre les villages de Kounja, Ngounoup et Baïgom dans les arrondissements de Koutaba et de Foumbot;

- Bas- fond de Makeka dans le village de Fosset au sein de l'arrondissement de Foumbot ;

- Bas -fond de Kagnam - Pondimoun à cheval entre les villages de Koupa - Kagnam et de Pondimoun dans l'arrondissement de Koutaba;

- Bas -fond de Makoutam à cheval entre les villages de Makoutam et de Manjé - Koutou dans l'arrondissement de

Malantouen.

- Bas - fond de Koutoupki dans le village de Bangourain au sein de l'arrondissement de Bangourain.

Les quatre arrondissements du Noun couverts par le PDRM sont

donc Foumbot, Koutaba, Malantouen et Bangourain.

- réalisation socioéconomiques

En vue d'améliorer le cadre de vie en milieu rural et de désenclaver à toutes fins utiles les bas - fonds qui bénéficient de son intervention, le Projet de Développement Rural du Mont Mbappit a déjà effectué les réalisations suivantes :

:

-Réhabilitation de 105 Kms de pistes rurales dont 36 kms de route entre Foumban et Malantouen et 60kms de pistes d'accès aux bas fonds ;

- Construction de 05 Ecoles de trois salles de classes chacune équipées ;

- Construction de 02 Centres de Santé équipés,

-Construction de 11 forages d'eau équipés ;

- Construction 03 marchés ruraux ;

- Construction 03 cases communautaires.

Le projet a aussi mis un accent sur un appui en intrants et équipements agricoles aux agriculteurs (semences sélectionnées, pesticides, engrais, matériels agricoles). Cette dotation qui est octroyée sur la base d'un contrat entre les paysans et le Projet est destinée à constituer définitivement un fond tournant de soutien à la production agricole dans les communautés des bas - fonds.

La perception du projet par les autorités locales

Selon le chef de terre (préfet) du NOUN, le projet va aider la localité à réaffirmer sa notoriété dans les cultures maraichères quant' aux chefs des villages, ils voyent en ce projet un nouveau départ économique du NOUN

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984