II.3.1.2 MODELE DE L'AUTO-PROMOTION
L'auto promotion est née du constat que les politiques
macro-économiques et les mesures sectorielles nationales ne
s'avèrent pas très efficaces pour résoudre les
problèmes qui se posent chaque jour à l'échelle locale et
régionale en matière de développement économique et
social. C'est dans ce sens que VACHON (2001) pense que l'approche d'est
originale parce qu'elle permet de mobiliser et de stimuler les
éléments dynamiques et les ressources de la collectivité
en vue de susciter de nouveaux projets, de déclencher et d'accompagner
les processus individuels et collectifs de changement et de
développement bref de changement de CAP (Connaissance, Attitude,
Pratique) (HAFID, 2003). Selon VACHON, l'impulsion ne viendra pas de
l'extérieur mais de l'intérieur et pour ce faire, un ensemble
d'actions seront engagées pour mettre le territoire en état de se
développer et dès lors, de générer des initiatives
créatrices d'emplois ce qui interpelle la communauté dans cette
approche de conception de projet de développement rural BOUKHARI (1997).
Il est tout de même important de préciser que le
développement local endogène n'exclut pas d'aide venant "d'en
haut". La complémentarité des niveaux endogène et
exogène est indispensable. En effet, le premier niveau (endogène)
mobilise la population, stimule les idées innovantes, élabore des
projets, met en valeur les ressources disponibles, rehausse la volonté
et la capacité d'agir, tandis que le second niveau (exogène)
procurent les aides en matière d'investissement structurant, de
formation, de financement, de support technique, de pouvoir
décentralisé... Le développement local apparaît
ainsi comme le lieu de rencontre entre ce qui vient de la base et ce qui vient
des paliers supérieurs. On constate par les propos
précédents que le développement local repose
essentiellement sur la mobilisation et la valorisation des potentialités
d'un milieu qui refuse la fatalité de l'exclusion et tente de trouver
des solutions à la précarité et à la
pauvreté en relevant le défi de l'emploi et du
développement. La démarche est basée sur les
potentialités locales qui sont les différentes organisations,
activités et ressources locales. A ce propos, ZANA (2003) estime que
« la mobilisation des ressources locales doit précéder tout
recours à l'appui des donateurs extérieurs
».L'auto-promotion dans la "configuration développementiste" Nous
dirons d'abord que l'auto-promotion est un mode d'intervention qui prend place
sur le marché du développement, tout en se voulant
différent des autres.Une telle phrase ne dit pas grand chose sur le
contenu de l'auto-promotion. Mais elle sousentend quand même deux ou
trois remarques qui ne vont pas nécessairement de soi.
- L'auto-promotion est une
intervention.
Le terme d'auto-promotion peut en effet être trompeur :
une "véritable autopromotion" supposerait une absence d'intervention, et
mettrait donc au chômage les agents de développement qui
promeuvent l'auto-promotion. Elle relèverait de dynamiques purement
locales, extérieures à
la "configuration développementiste", c'est à-
dire à l'univers des institutions et agences de développement.
Or, en fait, mener des actions dites "d'appui à l'auto-promotion",
monter des projets d'auto-promotion, c'est entreprendre des actions de
développement, c'est donc intervenir, certes de façon
particulière, spécifique, légère, mais c'est
intervenir, c'est-à-dire proposer des savoirs faire ou des
ressources.
- L'auto-promotion comme valorisation des savoirs
locaux
Il s'agit de réhabiliter les compétences
populaires, les ressources cognitives ou pragmatiques des paysans.
Cette revalorisation concernera plus particulièrement
les "savoirs techniques populaires" (en élevage, agronomie,
pédologie, foresterie, thérapeutique), c'est-à-dire les
connaissances en place dont les populations se servent quotidiennement en ces
domaines.La promotion ou la prise en compte des savoirs locaux entend s'opposer
à l'ignorance, voire au mépris, dont ils ont été
l'objet dans les actions développementistes lourdes de la phase
"modernisation".
- L'auto-promotion comme développement
communautaire
La préférence est donnée, dans les
actions d'auto-promotion, aux initiatives locales de type collectif.
Groupements, organisations paysannes, associations locales de tous genres sont
privilégiés, dans la mesure où ils sont censés
représenter par excellence les "dynamiques endogènes", et le
désir qu'un milieu donné aurait de s'organiser pour se
prendre en charge. Cette dimension communautaire entend
s'opposer à deux autres formes d'action de développement : soit
la création de "haut en bas", par l'Etat ou ses services, de formes
collectives plus ou moins imposées ; soit le soutien aux seules
initiatives individuelles marchandes sans support collectif.
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