II.3. CADRE THEORIQUE
II.3.1 MODELES DE DEVELOPPEMENT RURAL
Le cadre théorique d'une étude permet de
s'inspirer des théories et/ou modèles qui ont été
énoncées dans le cadre d' études semblables et /ou d'un
terme clé du sujet, pour ce qui est de notre recherche le terme
développement nous amènera dans la littérature pour
essayer de nous présenter les deux principales modèles de
développement rural que sont le développement participatif et
l'auto promotion
II.3.1.1. LE MODELE DE DEVELOPPEMENT PARTICIPATIF
La définition du concept de DEVELOPPEMENT est
très diversifiée et se heurte parfois à des versions
quelque peu divergentes. Le développement participatif, basé sur
le principe de l'approche participative sous-entend une vision du
développement qui accorde une place privilégiée à
l'implication des populations à la définition des
problèmes locaux, à l'identification des solutions et à
leur mise en oeuvre, afin de contribuer à donner plus
d'efficacité et de durabilité aux programmes qui en
résultent une certaine action ou d'intervention propre à
influencer sur le processus général de transformation sociale
comme l'estime OAKLEY et GARFORTH (1986) cité par HAMMANI (1997) . C'est
dans ce sens que BOUKHARI (1994) affirme que « le principe fondamental de
la participation : c'est le partage de savoir et de pouvoir ». Il continue
en disant que « Dans une approche participative la population n'est pas un
gisement d'information mais un partenaire avec qui il faut échanger et
partager l'information utile... » « ...la participation, c'est penser
et faire avec et non pour, c'est la
responsabilisation, la concertation et la négociation
».L'émergence de ce concept en Afrique, à la fin des
années 1970 (début 1980), découle du constat des limites
des stratégies de développement adoptées au cours
des deux premières décennies des périodes
postcoloniales. Ces approches qui étaient centralisées et
verticales, ne laissaient aucune place à une participation des
populations aux processus de prise de décisions. Au contraire, l'Etat
s'est positionné comme étant en mesure de définir
lui-même les besoins des populations et de décider des actions
nécessaires pour les satisfaire alors que « le seul moyen de
réussir une politique c'est d'en confier la réalisation à
ceux qui ont intérêt qu'elle réussisse » (Muller
1992).Avec une vision plus globale, l'OCDE4 (1989) précise
que « le développement participatif suppose davantage de
démocratie, un plus grand rôle pour les organisations locales, une
plus grande autonomie administrative, le respect des droits de la personnes
humaine, y compris les systèmes juridiques efficaces et accessibles...
». Quelles leçons avons-nous apprises, après une
décennie de débat autour du concept de développement
participatif et de son application ? Les organisations à but non
lucratif et autres organisations de la société civile de la
région du Sud-ouest Cameroun font actuellement face à des
défis de taille. Sur le plan légal, une bataille est en cours
pour la redéfinition des limites du secteur à but non lucratif.
Sur le plan politique, la signification du terme participation et la
façon dont cette dernière peut être contrôlée
font l'objet de débats intenses. Sur le plan social, des bouleversements
profonds affectent des structures sociales et des systèmes de valeur
strictement codifiés depuis très longtemps. Tous ces défis
remettent en question les pratiques actuelles en matière de
développement. Bien que les organisations gouvernementales et non
gouvernementales soient conscientes des limites des interventions verticales du
type « prêt-à-porter » et qu'elles reconnaissent
l'importance de la participation, le développement participatif n'est
toujours pas bien ancré dans la pratique. Le terme «
développement participatif » fait référence ici
à la fois au paradigme et aux approches qui le rendent possible, telles
que la communication participative pour le développement, la
méthode active de recherche participative et la méthode active
d'action et d'apprentissage. Les besoins existants en matière de
renforcement des capacités sont également abordés.
> La participation en tant que valeur
sociétale.
D'un point de vue communautaire et culturel, les diverses
manifestations de la société civile dans le monde arabe sont le
reflet de la vaste gamme de comportements civiques qui valorisent la
participation(Alaa Saber (2002). « Towards an Understanding of Civil
Society in the Arab World ». Bulletin Alliance, mars.) Ces manifestations
comprennent des réseaux sociaux
4 Organisation pour la Coopération et le
Développement Économique
informels, de même que des organisations traditionnelles
fondées sur les liens de parenté et l'appartenance à une
tribu, à un village ou à une communauté religieuse. Au
Koweit, le diwaniyya est un lieu où les hommes (et au cours des
dernières années les femmes) se rencontrent de façon
informelle. Il est reconnu comme le lieu où le mouvement de
démocratisation présentement en cours au Koweit a vu le jour.
Dans certaines régions du Liban, le système tribal fournit aux
villageois un espace de consultation sur les questions qui touchent leur
communauté.
> Le paradigme du développement
participatif
En dépit de cet enracinement profond des principes
participatifs dans la culture et la religion, le développement
participatif en tant que paradigme et institution n'est pas très bien
implanté dans le monde arabe. Un grand nombre d'organisations
internationales ont déjà tenté d'engager les
communautés locales dans la prise des décisions relatives aux
initiatives de développement au cameroun. À leurs débuts
dans les années 1970, une grande partie de leurs efforts
s'étaient concentrés sur les comités de citoyens locaux
que ces organisations avaient réussi à mobiliser. Afin que le
travail de ces comités puisse se poursuivre de façon
endogène, on leur a conseillé de créer des organisations
non gouvernementales, la formule utilisée par la plupart des
organisations étrangères oeuvrant au Cameroun dans les
années 1970 et 1980. Ironiquement, en dépit de leurs efforts, les
organisations étrangères ont été accusées de
conspiration et des doutes ont été soulevés quant à
leurs intentions réelles. Bien que les fondements du
développement participatif aient été mis en pratique
depuis les années 1970, ce n'est que dans les années 1990 que les
écrits ont commencé à refléter cette tendance. Les
sessions de formation et les projets de développement se sont tous vus
adjoindre l'épithète « participatif ». Certaines
organisations, dont le Centre de services pour le développement et la
Near East Foundation, ont alors entrepris d'adapter le concept à la
région arabe. Évidemment, les efforts de quelques organisations
n'ont pas été suffisants pour atteindre des milliers de gens.
Bien que plusieurs organisations utilisent désormais le langage du
« développement participatif », le cadre conceptuel n'est pas
bien intériorisé, puisque les véritables initiatives de
développement participatif sont peu nombreuses sur le terrain. C'est
peut-être parce que la « participation au développement
» est souvent perçue comme une priorité du Nord, en
dépit du fait qu'elle ait vu le jour en Amérique du Sud, par les
écrits de Paulo Freire.
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