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Expérience d'art-thérapie à  dominante théàątre auprès d'élèves intellectuellement précoces en difficulté scolaire

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par Alexandra Portel
Université François Rabelais, UFR de médecine de Tours. - Art-thérapie 2010
  

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ANNEXES:

p.68

p.69

p.71

p.72

p.73

4ème de

couverture

N°1 : Grille d'auto-evaluation.

N°2 : Grille d'observation de Quentin.

N°3 : Questionnaire propose à l'equipe pedagogique pour Quentin.

N°4 : Questionnaire propose à l'equipe pedagogique pour Jeremie.

ÉLÉMENTS DE BIBLIOGRAPHIE RÉSUMÉ

IéRE PARTIE : L'ART-THERAPIE Ë DOMINANTE THEåTRE PEUT AIDER CERTAINS ENFANTS INTELLECTUELLEMENT PRECOCES EN DIFFICULTE SCOLAIRE Ë SORTIR DE LA SPIRALE DE L'ECHEC.

I- CONTRAIREMENT Ë UNE CROYANCE QUI ASSOCIE LA PRECOCITE INTELLECTUELLE Ë UNE REUSSITE SYSTEMATIQUE, LES ENFANTS INTELLECTUELLEMENT PRECOCES PEUVENT æTRE EN DIFFICULTE SCOLAIRE.

I.1- L'IDENTIFICATION DES ENFANTS INTELLECTUELLEMENT PRECOCES EST NECESSAIRE EN CAS DE DIFFICULTE AFIN D'ADAPTER AU MIEUX L'AIDE DONT ILS ONT BESOIN.

I.1.A- DES CRITéRES GENERALEMENT RECONNUS COMME SUFFISAMENT DISCRIMINANTS SONT RETENUS POUR DETECTER LA PRECOCITE INTELLECTUELLE.

Une liste (1) de caractéristiques cognitives* et affectives peut permettre de confirmer des soupcons de précocité intellectuelle* chez un enfant.

Les caractéristiques cognitives retenues sont:

- l'acquisition rapide du langage oral et l'accès spontané à la lecture, - la grande curiosité et la quantité de questions

(y compris les questions existentielles),

- le besoin de comprendre, la recherche de la précision et de la ma»trise,

- la préférence pour la complexité et le peu d'intérêt pour des tâches simples et/ou routinières, - le mode de pensée en arborescence* qui implique un mode de calcul et de raisonnement différent, ainsi que des stratégies mentales différentes,

- la pensée riche active simultanément plusieurs canaux de réflexion, favorisant l'imagination et la flexibilité mentale,

- la vitesse et l'efficacité du traitement de l'information supérieures à la norme, - la forte capacité de mémorisation,

- le niveau élevé d'attention et la bonne capacité de concentration,

- la forte capacité de généralisation et de transfert d'informations avec la mobilisation du raisonnement analogique permettant des mises en relation pertinentes,

- le bon niveau de métacognition* permettant de conna»tre ses capacités, ses faiblesses et d'effectuer une auto-régularisation efficace de ses activités cognitives.

Les caractéristiques affectives retenues sont :

- un grand sens de l'humour,

- une forte sensibilité et des réactions affectives démesurées,

- un refus des règles et des consignes,

- l'attraction par des camarades plus âgés et les adultes,

- une tendance à travailler seul, une autonomie dans les situations d'apprentissage, - une capacité à faire des observations perspicaces concernant autrui,

- le fait de ne pas disposer des mêmes conceptions implicites que tout le monde.

(1) : liste établie par Todd Lubart, professeur de psychologie différentielle et Céline Jouffray, docteur en psychologie, et éditée dans Enfants exceptionnels, Précocité intellectuelle, haut potentiel et talent, Ed. Bréal (2006), d'après les travaux de : Adda et Catroux (2003) ; Bléandonu (2004) ; Planche (2000, 2005); Revol, Louis et Fourneret (2004) ; Rogers (1986) ; Sciaud-Facchin (2002) ; Vaivre-Douret (2004) ; Vrignaud (2003).

* : les mots suivis du signe * sont expliqués dans le glossaire à la fin de l'ouvrage.

I.1.B- L'IDENTIFICATION DE CES ENFANTS Ë PARTIR DU QUOTIENT INTELLECTUEL EST LA DÉMARCHE LA PLUS RÉPANDUE DANS LA PRATIQUE PSYCHOLOGIQUE COMME DANS LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE.

Les tests qui mesurent le quotient intellectuel* situe la performance d'un enfant parmi celles d'un groupe d'enfants appartenant à la même tranche d'âge. Le plus utilisé en France est le WISC (Wechsler Intelligence Scale for Children, soit l'Echelle d'Intelligence de Weschler pour les Enfants).

L'étalonnage de ce test a été construit de telle sorte que le quotient intellectuel moyen soit de 100 et que l'écart -type* des notes soit de 15 (c'est-à-dire que 70% de la population possède un quotient intellectuel compris entre 85 et 115, 15% en dessous de 85 et 15% audessus de 115).

L'Organisation Mondiale de la Santé fixe le seuil de la précocité intellectuelle à 130 et au delà, ce qui représente 2,3% de la population en général.

(1)

Pour aller plus loin :

- Sur les théories de référence sur l'intelligence:

- Binet A. et Simon T, Le développement de l'intelligence chez l'enfant, in L'année psychologique, Masson éditeurs (1908),

- Spearman C, the abilities of man : their nature and measurement, New york, The Macmillan Company (1927),

- Carroll J.B., Human Cognitive abilities. A Survey offactor-analytic studies, Cambridge University Press (1993),

- Gardner C. Les intelligences multiples, Paris, Retz (2004).

- Sur les théories du développement cognitif de l'enfant:

- Piaget J., La psychologie de l'enfant, Collection Ç Que sais-je ? È, PUF,

basée sur un développement par Ç bonds È d'un stade d'acquisition à un autre, à comparer avec: - Houdé O., La psychologie de l'enfant, Collection Ç Que sais-je ? È, PUF (2004),

car les théories évolutionnistes actuelles défendent des modèles dynamiques du développement de l'enfant.

- Sur les déterminants de l'intelligence : le débat entre l'acquis et l'inné:

Pour les facteurs génétiques:

- Plamin R., Defries J., Mac Clearn G., Rutter M., Des genes au comportement. Introduction à la génétique comportementale, Paris, DeBoeck Université (1999),

- Roubertoux P., Existe-t-il des genes du comportement ?, Odile Jacob (2004).

Pour les facteurs environnementaux:

- Perret-Clermont A.N., La construction de l'intelligence dans l'interaction sociale, Ed. Peter Lang, Genève (1979),

- Vandenplas-Holper C., Education et développement social, PUF, Paris (1979).

I.2- CAR UN TIERS DES ENFANTS INTELLECTUEMMENT PRÉCOCES SONT EN ÉCHEC SCOLAIRE ET UN TIERS RÉALISE UN PARCOURS MOYEN.

Les difficultés scolaires de certains enfants intellectuellement précoces (diagnostiqués ou non) sont souvent dues à un manque d'estime de soi* et de confiance en soi*.

(1) : liste d'une bibliographie conseillée mais non exhaustive.

Voici ce que rappelle la psychologue G.George (1) : « Sans confiance en soi, sans une bonne estime de soi, un élève, aussi doué soit-il, aura des difficultés. Il sera anxieux, doutera de ses réponses, ira même jusqu'à rendre copie blanche. ».

Il est vrai que ce manque de confiance en soi et d'estime de soi met en échec tous les élèves, mais ce qui est différent chez les enfants intellectuellement précoces, c'est son origine (l'incompréhension de la part de l'entourage ou de lui-même sur son propre fonctionnement cognitif et affectif) et son intensité (car ce sont des enfants avec une sensibilité à fleur de peau).

Voici une liste (2) de différents faits qui peut permettre de comprendre comment la spécificité du fonctionnement cognitif et affectif d'un enfant intellectuellement précoce peut ébranler l'estime de lui-même et la confiance en lui-même ou le mettre directement en échec :

- sa lucidité exacerbée sur le monde et sur lui-même fait qu'il conna»t parfaitement ses failles et lacunes, mais son émotivité créée un effet loupe sur ses défauts,

- l'association de cette clairvoyance avec son imagination débordante engendre un état d'anxiété,

- il n'arrive pas à mettre à distance les critiques,

- le fait d'être « hors norme » alors qu'un enfant ou adolescent rêve d'être comme tout le monde,

- le fait de se sentir en décalage, de ne pas comprendre les implicites,

- son besoin de précision pour être stir de bien comprendre (et pallier ainsi une source d'angoisse) peut être perçu comme de la provocation,

- une identification difficile aux autres enfants de son %oge qui l'incite à l'isolement de sa part, ou à un rejet de la part de ses pairs,

- un doute permanent en se demandant s'il fait bien, s'il a bien compris,

- un traitement rapide de l'information qui, jeune, lui permet de donner des solutions à des problèmes sans être capable d'expliquer les différentes étapes de son raisonnement :

- l'adulte peut mettre ses paroles en doute,

- il est incapable ou ne sent pas la nécessité d'acquérir une méthode de travail qui lui fera défaut plus tard,

- cette faculté ne lui donne pas le gout de l'effort, capacité qui lui fera aussi défaut plus tard,

- cette rapidité d'acquisition peut engendrer deux comportements pour pallier à l'ennui du à sa différence de rythme en classe:

- l'enfant peut devenir rêveur pour passer le temps et passer à cTMté d'informations importantes,

- l'enfant peut bouger, parler, poser des questions incessantes pour approfondir les sujets abordés, ce qui pourra agacer de l'adulte et les autres élèves,

- son hyperstimulation sensorielle peut être la source d'un manque de concentration,

- son émotion débordante et son besoin de justice engendrent des situations

d'incompréhension et de rejet.

(1) : p. 22 dans La confiance en soi de votre enfant, Odile Jacob poches, Paris (2009).

(2) : liste établie par mes soins, basée sur la bibliographie présentée à la fin de l'ouvrage.

II- LE THÉåTRE EST, ENTRE AUTRES, UN ART* VISANT Ë REPRÉSENTER DEVANT UN PUBLIC UNE SUITE D'ÉVéNEMENTS Oô SONT ENGAGÉS DES æTRES VIVANTS AGISSANT ET PARLANT.

II.1- LE THÉåTRE POSSÉDE PLUSIEURS DÉFINITIONS. II.1.A- LE THÉåTRE EST AVANT TOUT UN ÉDIFICE.

Même si chaque époque possède sa propre structure architecturale du théâtre (théâtre antique, médiéval, élisabéthain, oriental, etc.), ce lieu se compose toujours de deux unités distinctes et complémentaires :

- une partie de l'espace est réservée au spectacle : c'est la scène,

- une autre partie est réservée aux spectateurs : c'est la salle.

Ainsi, dans le microcosme de la scène, le spectateur reconna»t le macrocosme du monde. En Occident, les spectateurs voient l'illusion d'une réalité (en fait double illusion car il y a celle créée par l'acteur et celle créée par le décor, le costume, etc., toujours en fonction de la convention de l'époque). Pour que cette illusion fonctionne, il faut aussi l'implication du spectateur. Ainsi, ce dernier sait bien que ce qui se déroule sur scène n'est pas réel, mais il feint de le croire).

Les formes du spectacle varient selon l'époque et le public vient chercher au théâtre le type d'émotions que lui dicte son époque. Par exemple, le théâtre et sa fonction cathartique* selon Aristote, ou encore <<pour Stendhal, les pièces classiques sont ennuyeuses, car elles sont << en parties calculées sur les exigences des Français de 1670 et non sur les besoins moraux, sur la passion dévorante des Français de 1824» È. (1)

éME

II.1.B - Ë LA FIN DU XIX SIÈCLE, LE THÉåTRE N'EST PLUS SEULEMENT TEXTUEL, IL DEVIENT ÉGALEMENT SCÉNIQUE.

ème

De l'Antiquité jusqu'à la fin du XIXsiècle, l'art* théâtral n'est défini que comme art de la poétique*, ce qui assimile le théâtre au texte, réduisant la représentation scénique à un travail technique et artisanal qui ne regarde absolument pas l'art du théâtre.

Mais avec Antoine dans les années 1880, la mise en scène devient artistique, insérant la parole poétique dans un ensemble d'autres éléments, tels que le décor, le jeu des acteurs, qui ne lui sont plus soumis.

Et c'est cette dernière définition du théâtre que je retiendrai pour la suite.

Pour aller plus loin:

- Sur l'Art et l'esthétique*:

- Platon, République , livre X,

- Kant, Le jugement esthétique, P.U.F., Paris (1984),

- Deleuze, Qu'est-ce-que la philosophie, Ed. de Minuit (1991).

- Sur l'art théâtral:

- Aristote, Poétique, texte, traduction par R.Dupont-Roc et J.Lallot, Seuil, coll. << Poétique È, Paris

(1980),

(1) ème

: p. 33, dans Le thé%otre , de Hubert M.C., Armand Colin, 2 édition, Paris (2008).

- Diderot, Discours sur la poésie dramtique, dans Diderot et le théâtre : le Drame, Pocket (1995), - Antoine, L'invention de la mise en scene, anthologie des textes d'Antoine par J.P. Sarrazac et P. Marcerou, Actes Sud- Papiers, Ç Parcours de théâtre È (1999).

II.2- DONC DEPUIS 1880, LE THÉåTRE OCCIDENTAL NE S'ACCOMPLIT VRAIMENT QUE DANS LA REPRÉSENTATION, RENCONTRE PRIVILÉGIÉE ENTRE DES COMÉDIENS ET UN PUBLIC.

Dans cette partie, je ne ferai pas référence à toutes les pratiques artistiques nécessaires à la représentation théâtrale (comme par exemples, la mise en scène, la décoration, la musique, la lumière), mais resterai sur l'acteur et le spectateur.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo