III.2- L'EFFICACITÉ DE LA PRISE EN CHARGE
PRÉVENTIVE PRIMAIRE
EN ART-THÉRAPIE PEUT æTRE
COMPLIQUÉE Ë ÉVALUER.
Les feuilles d'observation remplies par l'art-thérapeute
après chaque séance sont les supports pour l'évaluation
des capacités d'expression, de communication et de relation de l'enfant
pris en charge. En prévention primaire, elles peuvent permettre de
contrôler l'absence des difficultés dans les domaines de
l'impression, de l'intention, de l'action et de la production artistique.
Mais comment évaluer la part revenant à
l'art-thérapie dans le maintien de ses capacités ? Chez un tiers
des élèves intellectuellement précoces, ces
capacités sont totalement préservées sans action
art-thérapeutique.
III.3- LA MISE EN PLACE DE CETTE PRISE EN CHARGE
PRÉVENTIVE
PRIMAIRE EN ART-THÉRAPIE PEUT æTRE
COMPLIQUÉE.
III.3.A- LA PRÉVENTION PRIMAIRE DES
DIFFICULTÉS LIÉES AU HAUT POTENTIEL INTELLECTUEL DOIT SE
DÉROULER SUR LE LONG TERME.
Les difficultés liées à un haut potentiel
intellectuel peuvent appara»tre dès l'enfance, mais aussi à
l'adolescence voire à l'âge adulte. C'est pourquoi
l'élève intellectuellement précoce peut être en
difficulté scolaire à tout moment de sa scolarité. En
France, celle-ci est obligatoire à partir de l'âge de six ans
jusqu'à l'âge de seize ans.
La prise en charge préventive primaire d'un
élève intellectuellement précoce doit être
opérante le plus tTMt possible afin d'éviter l'installation des
difficultés dans le temps.
Au regard de la durée de la scolarité obligatoire
en France et de la nécessité d'une prévention primaire
précoce, la durée de prise en charge préventive en
art-thérapie pose question: doit-elle et peut-elle durer dix ans ? Dans
tous les cas, elle doit rester le choix de l'enfant.
En effet, les emplois du temps des élèves sont
déjà chargés. Les enfants jonglent entre les obligations
scolaires (temps à l'école, devoirs à la maison, trajets)
et les activités extrascolaires (une pratique sportive par exemple).
Peut-on leur monopoliser plus de temps? La fatigue est un élément
important dans les difficultés scolaires.
De plus, la prise en charge sur le long terme peut renforcer la
singularité de cet enfant. Elle peut aussi engendrer une lassitude face
à l'art-thérapie et provoquer ainsi un manque d'engagement dans
l'atelier. Il est très courant de voir les enfants changer de centres
d'intérêts au fur et à mesure de leur
développement.
Or l'évaluation de cette prise en charge préventive
primaire nécessite ce temps important. On ne peut pas, par exemple,
prendre en charge un enfant entre ces six ans et ces dix ans afin de lui
permettre un parcours sans problème dans le cursus primaire, et le
laisser au moment de l'adolescence, période Ç à risque
È. Certes, il se peut que cette période se déroule sans
incident, mais nous ne le savons qu'au terme de celle-ci.
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