I.1.A- UN HAUT POTENTIEL INTELLECTUEL PEUT METTRE
L'ÉLéVE EN DIFFICULTÉ
SCOLAIRE.
« Le terme « etre en difficulté » implique
« une idée d'emprise, d'inclusion ». L'élève est
dans une difficulté, il en est prisonnier. [É]. Cette expression
concerne un élève qui rencontre des difficultés scolaires
liées aux apprentissages et dont l'origine est tributaire des
données qui lui sont extérieures [É] nécessitant de
ce fait une approche autre que simplement pédagogique voire
procédurale, appelant à la prise en compte de l'ensemble de la
personne, de ses multiples composants. »(2)
(3)
Je rappelle très rapidement ces difficultés :
compréhension difficile des implicites, difficulté à
expliquer le cheminement de son raisonnement, absence de méthode de
travail, absence du gout de l'effort, et hyperémotivité.
I.1.B- CES DIFFICULTÉS SCOLAIRES PEUVENT
ENTRAINER DES
DIFFICULTÉS RELATIONNELLES.
Ë l'école, l'incompréhension réciproque
entre l'élève intellectuellement précoce et son entourage
ou l'incompréhension sur son propre fonctionnement provoque l'isolement
de celui-ci. Cet isolement est le résultat d'un rejet de la part de
l'entourage ou d'un retrait
(1) : Jeanne Siaud-Facchin, psychologue dans Les enfants
à haut potentiel : aspects théoriques, réalités
cliniques, extrait du livre Aider les enfants à haut potentiel
en difficulté, sous la direction de Sylvie Tordjman, Presse
Universitaire de Rennes (2010).
(2) : p. 22 dans Comprendre et accompagner les enfants en
difficulté scolaire, Jean-Marc louis et Fabienne Ramond, Ed. Dunod
(2009).
(3) : pour plus de détails, se référer au
chapitre de la première partie de l'ouvrage intitulé
Contrairement à une croyance qui associe la précocité
intellectuelle à une réussite systématique, les enfants
intellectuellement précoces peuvent 'etre en difficulté
scolaire.
volontaire de l'enfant ou adolescent de la vie sociale. Cet
incompréhension peut aussi se manifester par de la colere, de la
violence verbale voire physique. Mais la personne peut aussi faire des efforts
pour s'intégrer en imitant des comportements et des codes qui ne sont
pas des manifestations sensibles propres A sa personnalité, mais
l'imitation des manifestations sensibles des personnalités de son
entourage. Ce comportement peut entra»ner des problemes psychologiques,
car la personne ne peut ni s'épanouir, ni s'affirmer.
I.1.C- CERTAINES DIFFICULTÉS
PSYCHOPATHOLOGIQUES SONT PLUS IMPORTANTES CHEZ LES ENFANTS ET ADOLESCENTS
Ë HAUT POTENTIEL INTELLECTUEL QUE CEUX AU QUOTIENT INTELLECTUEL
MOYEN.
Une difficulté A s'identifier aux pairs, A
s'intégrer correctement dans son environnement social, une intelligence
aiguisée, une émotivité exacerbée, une
lucidité sur le monde sont les éléments qui peuvent
entra»ner des difficultés psychopathologiques.
Les risques sont :
- les troubles de l'estime de soi et la dépression que
certains psychologues qualifient de dépression du vide, car elle se
caractérise par l'arret de la pensée,
- les phobies,
- l'anesthésie du corps par l'intellectualisation des
émotions pour se défendre de l'hyperémotivité,
- l'addiction A des substances toxiques, les troubles du
comportement, pour ne plus penser,
- le suicide (première cause de mortalité chez les
adolescents, trois fois plus élevé chez ceux A haut potentiel
intellectuel).
Les troubles de l'estime de soi sont fréquentes A
l'adolescence. Mais l'intensité des émotions vécues par
ceux A haut potentiel intellectuel aggrave ces difficultés. En effet, en
2003, dans l'unité de psychiatrie de l'adolescent de l'hTMpital de La
Timone A Marseille, le nombre de jeunes A haut potentiel hospitalisés
pour des troubles dépressifs graves avec
tentative de suicide s'élevait A plus de 20% du nombre
total d'adolescents hospitalisés(1). (Rappel : 2,3% de la
population en général possede un haut potentiel intellectuel).
Toutes ces conséquences psychopathologiques auront des
incidences sur la possibilité de suivre un parcours scolaire
adapté A leurs capacités cognitives (manque de motivation,
incapacité A se concentrer, absence due A une phobie scolaire ou A une
hospitalisation.)
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