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Déterminants de la performance des écoles secondaires en Haiti: le cas du département du centre

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par Eliccel PAUL
Universite des Antilles et de la Guyane - Master 2010
  

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Paragraphe 2. Théorie du choix public et autonomie des établissements

Ce paragraphe discute de la théorie du choix public et de l'autonomie des établissements scolaires. Il met évidence le caractère inéquitable de l'accès à une éducation de qualité dans un système éducatif piloté suivant la théorie du choix public.

A) Théorie du choix public

La théorie du choix public prône la création d'une compétition entre les établissements scolaires en indexant l'allocation des ressources publiques à la performance de l'école. Les parents pourraient choisir les établissements qui offrent le niveau de qualité le plus élevé pour placer leurs enfants. Ce choix de la part des parents créerait une compétition entre les établissements qui par la suite conduirait à des efforts de la part de ces derniers pour augmenter le niveau de la performance. Bien que cette théorie ne remette pas en cause la gestion publique de l'éducation, elle explique qu'il est plus difficile que les usagers du système éducatif aient accès à une éducation de qualité lorsqu'il s'agit d'un dispositif de gestion publique axée sur une bureaucratie professionnelle (Meuret, 2000). Les ressources allouées à un établissement scolaire n'ont pas souvent été utilisées pour créer un environnement favorable à l'apprentissage des élèves (problème principal-agent). Au contraire, elles ont été utilisées pour améliorer uniquement les conditions de travail pour le personnel enseignant (Glazerman, 1998).

Dans les pays à régime démocratique, l'éducation a été identifiée comme l'une des revendications populaires pour avoir accès à la justice sociale. Cela dit, permettre à toutes les catégories sociales d'avoir accès à un enseignement de qualité a été l'objectif principal de la plupart des plans stratégiques pour le secteur de l'éducation. La théorie du choix public est en faveur d'une organisation de la carte scolaire de manière à rendre le système éducatif équitable en permettant l'accès à des écoles de qualité à tous (François et Poupeau, 2008; Garcia et Poupeau, 2003).

En effet, les autorités pourraient utiliser la théorie du choix public pour offrir aux familles la possibilité d'envoyer leurs enfants dans une école qui garantit un niveau de performance acceptable si les allocations étaient utilisées pour améliorer la qualité de l'éducation. Il se trouve que les différences de performance soient identifiées au sein d'un même secteur, c'est-à-dire public ou privé. Garcia et Poupeau (2003) ont fait remarquer qu'une concurrence se crée entre les familles pour le choix de l'école ou entre des zones voisines pour la localisation spatiale de l'école. Dans ces conditions, une école réputée comme efficace va attirer un public qui lui permet de tenir son niveau d'efficacité ou l'améliorer. Il s'est révélé que ce choix est effectué justement en fonction du niveau de satisfaction des familles par rapport aux résultats scolaires. Le choix d'une école au lieu de l'autre émane le plus souvent de la différence de performance observée dans les progressions des élèves à mi-parcours ou aux examens officiels de fin de cycle. Dans le cas où la qualité n'est pas la même partout, ce sont les enfants issus de familles aisées qui en bénéficient puisque ce sont eux qui sont en mesure de faire des choix véritablement opportunistes (Meuret, 2000). La concurrence entre les établissements scolaires ne fait que creuser les différences de performance entre les écoles des zones défavorisées et celles qui se sont localisées dans des quartiers aisés. Les parents économiquement ou intellectuellement plus avancés seraient en mesure de profiter mieux de cette situation de concurrence et de scolariser leurs enfants dans les meilleurs établissements (Meuret, 2000). Plus le niveau de formation des parents est élevé, plus ces derniers sont à même de choisir les meilleures écoles pour leurs enfants (OCDE, 2005).

Des études ont montré que les élèves issus des familles défavorisées seront accueillis dans des écoles à faible performance (Glazerman, 1998). François et Poupeau (2005) ont constaté qu'en France, un filtrage social s'opère pour le choix des écoles en fonction des catégories sociales. Les catégories à revenu élevé contournent les établissements pour avoir un meilleur placement que les gens des classes moyennes qui eux-mêmes fuiraient les écoles localisées dans les quartiers populaires. Certaines familles choisissent de préférence des écoles privées au lieu d'accepter la «mixité sociale» dans les écoles publiques. Cet évitement ne fait qu'accentuer les différences de performance entre les écoles défavorisées et celles dites favorisées (François, 2002).

Par rapport à la théorie du choix public, on voit que les choix individuels des écoles par les parents d'élèves, sont rapportés à des variables telles que l'appartenance sociale, l'âge scolaire, l'établissement de secteur et les établissements publics environnants. Les effets du contexte socio-spatial des établissements sur la probabilité individuelle d'être scolarisé dans son établissement de secteur ont été mis en évidence par Garcia et Poupeau (2003).

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon